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13 mois, 29 jours et 14h30 plus tard

Publié le 28 février 2008 par Aneva_mati

Surprise ! Nous sommes de retour ! Vous nous croyez en Malaisie, et bien non : on a pris la voie des airs pour rentrer faire un petit coucou, boire quelques coups, se couper une bonne tranche de tomme... Bientôt nous posterons le mot de la fin, avant cela je tenais à un petit post "statistique". Chassez le naturel, il revient au galop, dit l'adage. Je crois que mon passé professionnel d'ancien consultant me ratrappe. La fin du voyage m'amène a faire un petit bilan chiffré et illustré, avec toute une série d'indicateurs pour tenter d'éclairer vos lanternes sur le sujet "Ça fait quoi, 14 mois sur la route ?" Ambitieuse entreprise, qui ne sera pas exhaustive, mais qui vous distraira peut-être...

Transports du voyageur

425 jours sur 3 continents, ça fait des bornes. Pas mal de bornes même, tellement de kilomètres qu'on n'a pas réussi à compter. Par contre on a noté les temps de transport, et on arrive au total ahurissant, époustouflant que dis-je astronomique ! de 953,75 heures soit 40 jours, 13 heures et 45 minutes. Et encore, on n'a pas compté les petits trajets et les temps d'attente entre 2 bus... Tout ce temps passé à être chahuté et balloté à droite à gauche en haut en bas, pas toujours facile et parfois ça nous a poussé au bord du pétage de plomb. Mais on a tenu bon ! Ce serait rasoir de détailler tous nos moyens de transport, mais on estime avoir voyage a bord de 15  types d'engins différents.
Les pannes nous ont relativement épargné, on dénombre en tout et pour tout 6 crevaisons. En Mongolie on a pété une barre d'équilibrage (je crois que ça s'appelle comme ça) sous le mini-van russe mais Supa-Luya notre chauffeur bien-aimé a réparé ça en 43 minutes montre en main.

Et puis des fois nous quittions tous ces engins pour gambader dans les prés, quel plaisir ! C'est ainsi que nous avons atteint un point culminant de 4965 mètres, dans les Pamirs tadjiks. Un bon souvenir, quoique raide, d'ailleurs nos palpitants en ont encore souvenance. Après les montagnes, l'océan, d'un raccourcis abusif je vous ramène beaucoup plus bas que terre, voire sous la mer, vu que nous sommes descendus à 20 mètres de profondeur en plongée aux Philippines.

Habitat du voyageur

Entre 2 transports il fallait bien dormir. Voici la répartition du nombre de lits différents testés dans chaque pays (c'est un document Excel qui s'ouvre en cliquant sur le lien ci-dessous) :

Lits_par_pays

Ce qui nous fait un total de 191 lits testés en terre étrangère, par terre, sur des lits superposés, cachés dans une moustiquaire, dans des yourtes pourries et dans des yourtes extra, dans des bus bondés, et bien sûr dans notre bonne vieille tente qui nous accompagne toujours.  Nous avons dormi 25 nuits  dans cette tente, c'est beaucoup et peu à la fois pour 3,5 kgs supplémentaires à se trimballer quotidiennement.
Enfin il faut rappeler qu'on est passé par 16 pays différents, le premier correspondant à notre séjour le plus long (2 mois et demi en Argentine) et le dernier à notre séjour le plus court (2 jours à Singapour).
Ça, c'est fait...

Détente du voyageur

La télé en Chinois, on est pas prêt de la comprendre. Pour les telenovelas brésiliennes, c'était plus facile ! Priorité a la lecture donc, pour profiter du temps qu'on avait devant nous et lire tous ces bouquins qu'on avait toujours voulu lire sans prendre le temps de le faire. On n'a pas toujours pu choisir nos lectures, mais au gré des échanges avec des voyageurs et des trouvailles diverses dans les bouquineries, on a lu 42 livres à nous 2.
N'allez pas croire qu'on est restés enfermés, on s'est bien aéré ! A se demander comment on pourra re-travailler dans un espace fermé, mais il faudra bien s'y faire... On a profité d'une denrée rare, a laquelle on ne pensait jamais avoir accès : les lundis au soleil ! Promis juré on a pensé à vous à chaque fois que le soleil nous dardait un lundi, et qu'on n'avait pas à se déplacer. On arrive au total de 41, joli score pour des débutants, ma foi.

Les ennuis du voyageur

Tout n'est pas merveille au royaume de la vadrouille. Première nuisance, les taxis. Ils sont comme des vautours prêts a t'assaillir au bord d'une frontière paumée où ils savent que tu as le choix entre eux ou alors marcher 16 kilomètres sous le cagnard avec 20 kgs de bagages... Les enfoirés, les schmocks, toujours copains au moment de t'aborder, toujours plus hyènes au moment de te faire cracher. Ils sont 27 à avoir tenté la petite ou la grosse entube. Ils tentent, parfois ils gagnent. On en finit par négocier pour des kopecks et on devient ridicules à notre tour quand nous exigeons un rabais de 12'000 Rials iraniens (soit 1 euro, tout de même !)
Autres pépins qui ne manquent pas de survenir, la santé. Aneva a vu 2 médecins quand j'en ai visité 5. Je suis une petite nature que voulez-vous. Principalement des problèmes digestifs récurrents, 2 petites infections, 1 blocage de dos (8 jours d'arrêt quand même).
Pour terminer sur la santé, suivez les courbes de ma ligne sur le graphe en cliquant sur le lien ci-dessous :

Courbe_de_poids

Au point "A" je suis victime d'une passion ardente et dévorante pour la barbac' argentine (qui reste la meilleure que l'on ait testée durant notre petit tour), passion qui ne sera pas sans laisser de traces. J'en mange un tas, un peu de mouton patagonique aussi. Et je ne me laisse pas intimider par les abats : la tripaille c'est mon dada. Les nombreuses randonnées ne compensent pas.
En "B", la cuisine méditerranéenne m'a donné un coup de pousse mais c'est pas encore la grande forme, la faute aux chawarmas, pidés et autres loukoums turcs.
S'ensuit une longue descente entamée grâce aux raids montagnards tadjiks et khirgizes, et surtout bien aidé par de bons vieux épisodes de dysenterie (puisqu'on se dit tout...) qui nous amènent au point "C", un minima historique qui survient au début du Viêt-Nam. Ensuite la pente repart vers le haut, reste a savoir si un régime à base de raclette / fondue / tartiflette me ramènera au point de départ... Ou plus haut !!
A ce moment du récit, vous vous demandez peut-être pourquoi la courbe d'Aneva n'est pas représentée ; et bien sachez que ce n'est pas poli, pour une fille ça ne se dit pas, ça ne se demande pas, alors n'insistez pas.

La maille, le flouze, l'oseille

Il paraît que le Dieu argent gouverne la planète. En tout cas c'est l'idole des Chinois, nos futurs maîtres. Et surtout il en faut pour avancer, puisque nous avions choisi de ne pas travailler pendant notre épopée. J'ai joué les comptables dans le tandem, ça me prenait bien 25 minutes par mois c'était terrible. Plutôt que d'en parler je vais vous montrer le 3ème et dernier graphe, promis c'est le dernier. Ça fait partie de mes leçons professionnelles "1 bonne illustration vaut mieux que 3 pages de mauvais commentaires" :

Depenses_moyennes_par_jour_par_personne_et_par_pays

Ces prix incluent le transport local, la bouffe, le logement, les loisirs, les tarifs d'entrées diverses et variées, les achats... (pour un budget initial de 30 euros par jour et par personne). Ne sont pas compris : les gros déplacements en avion, les assurances et les visas. Le taux de change euro / dollar utilisé est de 1.35 mais vous vous en cognez ferme. Mais notez que je vous épargne les autres taux de change.

A : Petit budget comparé au niveau de prix, nous sommes logés et nourris pendant 1 mois à la casa Bethel.
B : Le retour en Europe, bien que hors saison, est douloureux pour le porte-monnaie. Mati se fait un peu de soucis pour le budget ; Aneva non.
C : Belle opération financière en Iran et au Turkménistan, où l'on atteint un minimum de 11,2 euros par jour. C'est joli, les gens sont sympas (en Iran) et pas cher : que demande le peuple ?
D : Dans les pays en -stan tout se passe bien pour le budget, on prend même de l'avance.
E : Le pavé chinois a de quoi surprendre : on arrive à notre "top-spending limit" à 42,1 euros par jour. L'explication est en partie à chercher dans le retour au shopping. Les Chinois adorent les malls. On fait beaucoup plus d'emplettes que dans d'autres pays. Et puis notre appareil photo numérique rend l'âme. RIP. Cela nous amène à faire un lourd investissement pour un reflex numérique, mais ça vaut le coup. C'est pas la photographe du tandem qui dira le contraire.
F : C'est la fin du voyage, niveau budget on est en roue libre (Mati s'est détendu) et on se paye une certification PADI (plongee, valable à vie) qui plombe les stats aux Philippines.


On approche de la fin, fin du voyage qui signifie mort annoncée du blog ; restez connectés encore quelques jours, il nous reste le vrai mot de la fin à poster, et il n'est pas encore prêt... D'ici là vous avez le droit de faire un loto avec tous ces chiffres, on ne prend que 10 % et croyez-moi on trouvera bien un nouveau coin où les dépenser, hehehehe...

Mati

PS : le comité rédactionnel du blog "Lostintour2007" décline toute responsabilité quant à l'exactitude ou la véracité des chiffres annoncés dans cet article


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