Magazine Cinéma

"Soyez sympa rembobinez !" : VHS Power !

Par Buzzline

Pitch : Un homme dont le cerveau devient magnétique efface involontairement toutes les cassettes du vidéoclub dans lequel l'un de ses amis travaille. Afin de satisfaire la demande de la plus fidèle cliente du vidéoclub, une femme démente, les deux hommes décident de réaliser les remakes des films effacés parmi lesquels SOS Fantômes, Le Roi Lion et Robocop.

Notre avis : Michel Gondry nous livre encore une fois un film original et drôle. Si parfois il frôle la bisounourserie, l'interprétation et la mise en scène virtuose vous emporte dans le pays de Gondry… c'est bien là l'essentiel.  S'il te plaît Michel ne rembobine pas...

Il y a des réalisateurs pour qui le cinéma sera à jamais un jeu d’enfant. Michel Gondry fait partie de ceux-là. Son Be Kind Rewind (on l’avoue tout de suite, on n’aime pas le titre et l’affiche en français) est une nouvelle parabole, dont la morale est que l’on ne doit jamais perdre de vue l’enfant qui est en soi. Enfant prodige de la pellicule, Gondry continue ses gammes cinéphiliques sur un nouveau thème : "la communauté". En avant-première hier soir au cinéma des Halles, Gondry, pas toujours très loquace, s’est fendu d’une petite phrase pour dire qu’il arrêtait, un temps, de "scruter les cerveaux de deux humains pour élargir le champ de son possible". Et c’est peu dire, quand on connaît un peu le travail du réalisateur des clips de Björk ou de Chemical Brothers.

Résultat : un petit bijou de film "fait à la maison". Comme l’émission du même nom (total respect d'ailleurs !) mais avec les moyens du cinéma… Gondry joue avec le spectateur comme il joue avec son film. Il s’amuse, et nous avec ! On passe un très bon moment devant les abracadabrantesques adaptations de grands classiques réalisés par le duo tonitruant Jake Black/Mos Def ! Ces films "suédés" (ndlr : il faut voir le film pour comprendre l’étymologie…)  tout droit sortis de l’esprit torturé de Michel Gondry sont parfois jubilatoires !

Who you gonna call ? Ghostbuster ! 

Le film est porté par une performance remarquable de Mos Def dans un rôle à contre-emploi. Un jeu tout en finesse, en émotion qui ne laisse pas de marbre. Petite déception : il n'y a pas de version suédée de L'Arme Fatale dans le film. Dommage, quand un certain Danny Glover est au générique... Gondry n'a peut-être pas osé pousser la mise en abîme jusque-là. Jake Black fait du Jack Black et on adore ! Il pousse presque le vice en égalant, en terme d'interprétation, l'excellent John Goodman dans le non moins excellent Big Lebowski des excellentissimes Frères Coen. Bonne note aussi à la très jeune Melonie Diaz (Alma) qui apporte une douceur et une fraîcheur féminine que Mia Farrow, sortie du placard, n’est plus capable d’assumer…

Soyez sympas rembobinez - Jack Black


Be Kind Rewind donne envie de ressortir son magnétoscope VHS pour vous dire ! Sur la Toile, les films suédés font d’ailleurs un carton... Seul bémol, le film n’a pas l’élan émotionnel d’un Eternal Sunshine for a Spotless Mind. Il est même parfois pétri de bons sentiments très "bisounours"… Peut-être l’influence de la production américano-bessonienne (Pierre Ange Le Pogam, sors de ce corps !) qui aimerait refourguer le bébé aux 8-10 ans … Ah... le marketing ! A moins que l’ex-membre du Groupe Oui Oui ait encore une voiture jaune et rouge… mais rien n’est moins sûr.

Pourquoi y aller ? 

Pour l'incroyable virtuosité de Michel Gondry, le jeu de Jack Black et une excellente bande originale. Pour le charme désuet d'un film fait à la main...

Ce qui peut freiner ?

L'univers décalé de Gondry et les bons sentiments à l'américaine qui suintent parfois de la pellicule. 


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