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Startups, le marketing est dans le code !

Publié le 03 janvier 2012 par Youssef Rahoui

le bonheur est dans le pré

Le temps est révolu, celui d’avant l’éclatement de la bulle Internet, où il n’y avait pas d’autres moyens pour les startups de se faire connaître que de dépenser des fortunes en publicité.

Aujourd’hui, grâce à des avancées majeures telles que la banalisation d’Internet, l’adoption croissante des smartphones, à l’usage établi des moteurs de recherche, à l’avènement des réseaux sociaux, aux progrès des standards du Web, etc. il est possible d’atteindre le même but sans bourse délier.

NB : Je préviens les âmes sensibles : certains sous-titres piquent les yeux :)

Embed with Google

C’est bien connu mais il ne nuit pas de le rappeler : une partie des facteurs favorisant le référencement de son site est liée à la façon dont il est programmé. Sont à soigner particulièrement : organisation des pages dans l’arborescence, nommage des fichiers, structuration (balises Hn…) et mise en relief (balise STRONG, etc.) des contenus, nomenclature des URLS, poids des pages, etc.

C’est aussi bien connu que la qualité des liens vers votre site compte grandement, et le PageRank de Google en est un indicateur. Et ici, si votre service s’y prête, il est judicieux de proposer des « widgets » (objets) que vos utilisateurs implémenteront dans leur site et qui seront autant de liens vers le vôtre. C’est ce que font par exemple YouTube, Scribd, Slideshare, etc. Chaque fois que vous incluez une vidéo ou un document en provenance de leur service, le code pour ce faire contient un lien, comme ci-après : puissant moyen d’accroître son référencement, sa notoriété et son trafic !

embed google

API c’est tout !

Quand on lance son site, on a une obsession : y attirer le plus de monde possible, en faire une destination. Il y a cependant dans certains cas une méthode bien plus puissante, qui est de faire de son site une ressource, un outil que d’autres sites utilisent. Le Web est plus fort qu’aucune de ses parties ! et quand on lui donne dix, il vous rend cent. Cette approche explique pour beaucoup les succès de Google Maps et de Flickr.

Cela se fait généralement via ce qu’on appelle une API, un « langage » que vous mettez à disposition de sites tiers afin qu’ils puissent exploiter (lire, écrire, modifier, supprimer…) certains éléments de votre service. Cela peut aussi se faire de façon plus complète encore au moyen d’un SDK (sorte de boîte à outils de développement), comme ceux de Facebook, d’Android ou de l’iPhone.

Le graphe, Gaston !

Les réseaux sociaux tels que Facebook, Twitter, Linkedin… sont révolutionnaires à plus d’un titre. En particulier, avant eux, le visiteur de votre site était un inconnu ; depuis eux, non seulement il est connu, mais vous connaissez également ses contacts. Et pas seulement cela : ce que dit votre visiteur, ce qu’il aime, où il se trouve, etc. C’est, dans le jargon du Web, le graphe.

Le plus puissant et le plus connu est celui de Facebook : le Social graph. Ce graphe est exploitable via Facebook Connect qui permet, après accord en un clic de l’internaute, de manipuler son graphe.

Tout à coup, grâce à cela, vous pouvez massivement et rapidement faire connaître votre service à des millions de personnes dans le monde. Cela explique beaucoup du fulgurant succès des jeux de Zynga : Farmville, Texas HoldEm Poker, etc.

Toc, toc, sémantique

Le Web sémantique, ce n’est pas d’hier qu’on en parle, et ce serait presque un serpent de mer du Web. En deux mots, le Web sémantique a pour but d’instruire les algorithmes du sens des pages Web qu’ils analysent, les rendant ainsi plus performants et donc plus utiles aux internautes.

Les grands moteurs s’y sont mis, et Facebook aussi avec l’Open Graph (grâce auquel, par exemple, vous pouvez écrire sur le mur de toute personne qui likera un de vos contenus).

Du coup, vos contenus, si votre service permet d’en produire, peuvent être intelligemment distribués à votre audience par les deux plus gros pourvoyeurs de trafic du Web : Google et Facebook.

Gamify my love

Le jeu est déjà une industrie supérieure à celle du cinéma. Facebook et la Wii ont massivement développé le jeu au-delà des hardcore gamers, pour atteindre le grand public. Du coup, une culture ludique est largement installé - les codes des jeux (étapes, points, vies, pouvoirs…) mais aussi les émotions ressenties devant un écran : plaisir, excitation, fierté, défi… – e.

Cela a incité de nombreux services Web à introduire des éléments ludiques (récompenses, badges, compétition, etc.) afin d’améliorer des indicateurs clés : adoption, activation, rétention, temps passé sur site (stickiness), etc. C’est la gamification. C’est un des facteurs clés du succès de Foursquare.

Si vous ne souhaitez pas tout développer de zéro, des startups proposent même des kits pour cela, comme Badgeville.

Go mobile, Bill !

En 2013, les connections au Web depuis un appareil mobile devraient dépasser celles depuis un ordinateur. En France déjà, plus de 18 millions de personnes ont en 2011 consulté le Web depuis leur mobile. Donc, ne pas être compatible sur mobile, c’est peu à peu s’aliéner la majorité de son audience.

Ce n’est certes pas un problème simple que celui de la compatibilité avec les mobiles, ne serait-ce qu’en raison de la multiplicité des tailles d’écrans, des systèmes d’exploitation (iOS, Android, etc.) et de leurs versions. Mais cela se structure peu à peu avec des frameworks (boîtes à outils) de développement  de plus en plus performants.

Derrière le mot d’ordre mobile first!, de nombreux experts préconisent de développer d’abord pour mobile, et ensuite pour ordinateur. Google même a emboîté le pas.

Et le succès de startups comme DropBox ou Evernote montre comme une telle approche – être présent sur tous les écrans – est puissante.

Plug in Baby !

extensions chrome

Plutôt que d’être seulement un point de destination, ou encore, comme nous l’avons vu, une ressource, votre service Web peut accompagner l’internaute dans ses pérégrinations. Un bon moyen de le faire est de proposer des bookmarklets, des plugins, des extensions… : autant de « gadgets » incorporables dans les navigateurs. Ils permettent alors aux internautes d’utiliser votre service de façon fluide, quasi-instantanée. C’est ce qui a notamment contribué au succès de Delicious, de StumbleUpon, de Read It Later, d’Evernote, etc.

Developers, developers, developers…

Cela avait fait tilt jusque dans le cerveau Steve Balmer qui venait sans doute de comprendre combien un écosystème de développeurs indépendants peut battre une entreprise employant des milliers d’ingénieurs. Et le succès de places de marché comme celle de l’iPhone ou d’applications dont le code est Open Source, comme WordPress ou Android, en témoignent. C’est un moyen majeur de conquérir et, surtout, de défendre un marché grâce à une communauté active de développeurs (mais aussi, pourquoi pas, de designers, de rédacteurs, etc.).

Un network effect boeuf

The value of a network is proportional to the square of the number of connected users of the system.

Cette loi bien connue dans le high-tech se nomme la loi de Metcalfe. Vulgairement, il faut comprendre que la croissance d’un réseau est démultipliée à mesure que des personnes le rejoignent. C’est pourquoi les acteurs des réseaux sociaux, une fois dominants, sont très durs à détrôner : un réseau social concurrent ne doit pas seulement attirer à lui des individus (comme par exemple en e-commerce) mais ses principaux contacts.

Aussi, si votre application si prête, il faut tout faire pour atteindre cette masse critique d’utilisateurs qui va vous assurer une domination durable de votre marché : intégrer Facebook Connect (exemple de Pininterest ci-après), inciter vos utilisateurs à inviter leurs contacts e-mails via les APIs des webmails (tous les réseaux sociaux ont fait cela à leurs débuts, parfois de façon limite), etc.

network effect facebook

Conclusion

Ces différentes méthodes sont une fantastique opportunité pour les startups car, d’une part, elles requièrent une forte culture technique, ce qui n’est pas la règle des grands groupes (souvent conseillés par des agences, ce qui est tout dire…) et, d’autre part, elles ne coûtent rien.


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