Magazine

Le métier du vendredi : jardinier

Publié le 18 février 2008 par Khazee
Ma Saint-Valentin d'hier n'ayant pas eu l'effet escompté - me balader à moitié à poil dans les rues vêtu de peaux de bête (j'ai pas trouvé de chèvres) -, je me suis simplement résigné à faire comme tout le monde.
Vous remarquerez certainement l'injustice à laquelle est confrontée le pauvre homme ayant pour habitude d'offrir des fleurs à sa dame chaque samedi, semaine après semaine. La Saint-Valentin ayant eu lieu hier, jeudi, il est difficile pour tout homme d'être épargné du regard inquisiteur de la fleuriste pendant que celui-ci choisit ses fleurs aujourd'hui, vendredi, ou encore demain, samedi (comme à son habitude !). La fleuriste remarquera certainement que ce malheureux essaie de se rattraper alors que tout bonnement, c'est un amant romantique dont son seul pêché est d'offrir chaque semaine des fleurs à sa dulcinée.
Tout cela me met en rogne, et ce n'est évidemment pas très bon. Et pourtant, j'admire le travaille des fleuristes ou plutôt des jardiniers. Je parle de celles et ceux qui font pousser les plantes, les cueillent puis, une fois vidés de leurs essences vitales, laissent reposer les cadavres en guise d'engrais. D'ailleurs, bon nombre d'ordures organiques - et pourquoi pas des cadavres - ont une grande faculté à favoriser la croissance des plantes. La mort fait pousser les fleurs matinales par-dessus les funèbres ossements déposés ou enterrés, peut-être ceux du jardinier...
Le jardinier à ceci de particulier : il agit, et ses actions sont souvent marquées par des termes que l'on utiliserait à d'autres fins. Le jardinier coupe, taille, tranche et creuse. Il enterre aussi. Quel beau métier ! Au jardin, il est aussi attribué une expression qui ne manque pas de charme : « Jeter / lancer une pierre dans le jardin (de quelqu'un) ». Cette expression désigne évidemment le fait de lancer une remarque, une allusion ou une critique en direction de quelqu'un.
Tout comme jeter une pierre dans un jardin brise le bel agencement de celui-ci, lancer une critique vise à destabiliser (voire à perturber...) la personne qui en est l'objet.
Il est surprenant de remarquer que les expressions évoluent avec le temps. Aujourd'hui, et c'est ce qui est plaisant pour nous, nous pouvons remarquer que seul la violence de cette expression est gardée ; ne dit-on pas seulement "jeter la pierre" ? Bien sûr, la lapidation n'est dans ce contexte que psychologique...
Ainsi, nous ne manquerons pas de regarder avec attention notre ami jardinier qui peut se changer en véritable machine à tuer, cultivant des grenades ou non - jeu de mot douteux, je vous l'accorde ! Ce vendredi marque, je l'espère, une longue série d'analyses sur les différents métiers suspects qui nous entourent. Nous pourrons ainsi mieux comprendre le comportement des personnes violentes.
Ne dit-on pas d'ailleurs, que pour entrer, figurément parlant, dans la peau d'un grand meurtrier, il faut d'abord vouloir entrer, littéralement parlant, dans la peau de ses victimes...

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Khazee Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte