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Limette Pursha : un condiment opportun et ignoré

Par Lof

Limetta dolce romana limette douce de de rome

Le terme "limetta dolce romana o (ou) pursha", "sweet roman lime", "limette douce romaine" = Citrus limetta "Pursha", est mauvais : trompeur et ambiguë.
- Risso décrit un limettier de Rome (art. 85) citrus limetta romana, en référence à la lima Romana piorum in hortis de Ferraris.
Le fruit qu’il décrit est gros, écorce épaisse (comme chez Ferraris et Volkamer) et adhérente à la pulpe vert jaunâtre.
Rien de commun avec la lime Pursha commercialisée par les Tintori.
Pas davantage que la description de Gallesio citée par Paolo Galeotti dans l’ouvrage des Tintori (77 "hybrides de Limette") : chez Gallesio elle correspondrait à un membre de la vaste famille des "agrumes de l’Inde".
- Pursha est un mauvais choix de nom, ce terme prête à confusion, l'orthographe est variable (parfois "purscha") et ne figure pas dans la taxinomie botanique.
Citruspage donne Purscha comme nom indien de la lime du Mexique!
Purscha n'existe pas en sanscrit, en tamoul, Purusha est un terme mythologique indien qui n’a aucun lien avec un fruit.

Lime douce pursha Wir wollen das Licht von Purusha, das Licht der Unabhängigkeit... Hugo Stamm: c'est le cas de le dire

- Le terme limette ne convient pas non plus, le fruit ne ressemble pas à une limette, mais à un petit yuzu.
- Enfin, la description du fruit, est incohérente, lisse chez les uns, granuleux chez les autres, mamelonné parfois.
Les illustrations de Volkamer montrent un fruit déprimé, non mamelonné.

Sweet roman lime

Le fruit diffusé par Tintori est granuleux, jamais lisse, jamais mamelonné, à écorce non adhérente, les fruits sont homogènes sur l’arbre.
- Quant aux géniteurs, impossible que le chinotto en soit, chinotto a une croissance désespérément lente, c’est un nanifiant, Purscha a une croissance et une taille égale à un mandarinier, c’est à dire moyenne.
Bâtard de yuzu tardif, en moins aromatique et en plus juteux, Pursha a subit une hybridation côté daïdaï ou calamondin.

Citrus Purscha pursha

Cette vaste pagaille contribue à faire oublier que la limette Pursha est un agrume condimentaire très intéressant.
Sa rusticité est bonne, il fructifie en hiver en zone de rusticité 9b (à LOF en plein champ, orangeraie sud).
Autrement dit, c’est le seul agrume condimentaire d’hiver en climat de l’oranger avec le citron et les limequats mais ces derniers sont des acides au goût totalement différent.

Pursha

Le jus est sub acide, non amer, à peine sucré avec un fruité mixte mandarine/limette douce.
Il joue le rôle de lime tropicale dans le jus de canne à sucre qui se récolte actuellement (excellent punch sans alcool), il donne un peps aux soupes misu, à l’eau de table, au thé vert, le zeste ajoute une pointe d’amertume rafraîchissante.
Il s’agit bien d’un condimentaire d’hiver inconnu, joli fruit, facile à pressser (presque pas de pépins), facile à produire sous nos climats,
une aide incontestablement délicieuse dans le plats de saison, les thés, infusions, soupes claires,  jus sucrés froids, laitages à la cardamome et autres crème de macadamia.

Citrus limetta Pursha


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