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La gaieté tragique selon Charles Dantzig

Par Thibault Malfoy

Autrement dit : « N’en faisons pas un drame, puisque c’est une tragédie. » Non pas nier la dimension tragique de la condition humaine, mais faire comme si ce n’était qu’un jeu.

Le personnage archétypique de Charles Dantzig est ainsi un désinvolte qui d’une pirouette emprunte d'ironie tourne le dos à son ombre pour embrasser les festivités de la vie et de l'art, s’y oublier et dissoudre dans la gaieté (ou plutôt recouvrir par la gaieté) les écueils qui le menacent.

Parfois ils affleurent, et les fêlures apparaissent sur cette carapace : c’est ce qui distingue la gaieté de la frivolité. La première intègre la tragédie à sa danse pour mieux lui faire tourner la tête et se faire oublier d’elle, la seconde est une indifférente un peu futile que rien n’atteint, et qui en retour n'atteint personne, n'émeut personne ; contrairement à Charles Dantzig qui nous propose un panaché de gaieté et de mélancolie capturant à la fois la comédie et la tragédie de la vie.

Si le héros dantziguien refuse le (mélo)drame, c'est qu'il refuse le malheur comme pose esthétique et l'idée d'un malheur qui sanctifie, qui rend plus fort. C'est un anti-dépressif : il ne se prélasse pas dans son amertume, il ne s'apitoie pas sur son sort. Au contraire. Malgré les mauvais tours du jeu que le sort lui a mis en main, il va de l'avant puisqu'il voit un sens unique là où d'autres voient un « Cédez le passage ». C'est un volontaire.

Suivons-le.


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