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L’histoire des deux petits canopes

Publié le 24 décembre 2011 par Davpeu

L’histoire des deux petits canopes

Les deux petits canopes


« Ne jamais monter avec un inconnu », c’est unconseil valable aussi pour les adultes ou le grand enfant que je suis. Jeremontais la Walid Street à Louxor quand un passant m’interpelle en seprésentant comme le cuisinier de mon hôtel. Ah bon ? Peut-être bien…  Il me fait la causette un moment. Je lui disque je vais au Mac Donald sur la place du temple de Louxor. Il propose de m’ydéposer en voiture. C’est bien gentil de sa part, j’accepte volontiers. Son véhiculedevient une moto de l’entre-deux guerre. Je monte derrière lui et nous voilàparti. A mi-chemin, il m’annonce un petit détour par le magasin de son cousin.Je lui dis non merci. Il insiste. Je refuse catégoriquement. Il insiste denouveau. Zut ! Je suis coincé, je ne vais tout de même pas sauter de lamoto. Bon, on verra bien, je pourrai peut-être trouver un beau cadeau-souvenirpour une amie.
Le thé de bienvenue en Egypte. On arrive au magasin ducousin au début de la Sharia El Karnak. Je suis rassuré car ce n’est pas trèsloin du centre de Louxor. C’est un grand magasin de souvenirs égyptiens, madein china, sur deux étages. Il me fait la visite guidée en espérant bien quej’achète quelque chose. On m’offre le thé de bienvenue en Egypte. Je ne suispas sorti de l’auberge… Dans les rayons, je vois deux jolis petits canopes d’unequalité acceptable et demande le prix (les canopes contenaient les viscères desdéfunts au temps des pharaons). Deuxième thé. Après lui avoir bien fait comprendreque je n’achèterai rien d’autre, on passe à la caisse ; le patron me reçoitdans son bureau pour effectuer la transaction. Quel cérémonial pour deux petitscanopes de la taille d’un briquet ! Aurais-je sous-estimé leur prix ?Le couperet tombe : 760 livres égyptiennes (plus de 90 euros, soit deuxmois de salaire moyen en Egypte). J’ai du mal à avaler mon thé. Je lui expliqueque je n’ai pas cette somme et que de toute façon je ne paierai pas ce prixpour deux petits canopes sans valeur particulière. Il me dit qu’ils sontfabriqués à la main et nécessitent deux jours de travail. Bien-sûr mon frère… Jeveux m’en aller. Il me demande combien je peux payer. Je luis annonce cinqeuros. Impossible, dit-il vertement. Puis  il me propose 800, 600, 500, 400, 300 livreségyptiennes… Finalement, il accepte mes 50 livres égyptiennes (6 euros). 
Savoir être bon prince. Mon ami cuisinier (métier qu’iln’exerce pas bien entendu) me raccompagne sur la place du temple. Sur la route,il m’annonce qu’il veut m’accompagner pour le repas. Non merci ! luidis-je avec le sourire. Je devinais déjà qui allait payer l’addition. Al’arrivée, il ose me réclamer un petit cadeau ! En bon prince, je luistend une pièce d’une livre égyptienne (10 centimes d’euros) avec tout le méprisqu’il faut. Furieux, il s’en va, sans prendre la pièce… Je suis quand même contentde mon achat. Ils sont jolis et pas chers mes deux petits canopes. 

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