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[Critique] MY WEEK WITH MARILYN de Simon Curtis

Par Celine_diane
[Critique] MY WEEK WITH MARILYN de Simon Curtis
[AVANT-PREMIERE]
My week with Marilyn n’a pas la prétention de vouloir tout dire et tout saisir de l’icône blonde, et c’est tant mieux. C’est aussi, hélas, un peu sa faiblesse. En optant pour le point de vue d’un jeune Colin Clark, à l’aube d’une grande carrière de réalisateur, Simon Curtis exclut d’emblée la fouille psychologique d’un personnage aux mille névroses, insaisissable, tiraillé entre son image publique, et ses traumas intérieurs. Il préfère se concentrer sur ce jeune homme, naïf, inexpérimenté mais volontaire, plutôt que sur la star, ne la filmant in fine qu’à travers ses yeux à lui, regard d’amoureux, bienveillance de fan. On ressent cette admiration dans chaque plan: des séquences comme des caresses sur un corps adulé, à la beauté diaphane, une déclaration d’amour, fascinée (mais rarement fascinante) sur l’actrice des sixties. Même l’instabilité de Marilyn y est glamourisée au possible, c’est dire. Pas de descente aux enfers alcoolisée ni de traitement trop glauque du mal-être qui la rongeait : Curtis choisit l’anecdote stylisée, la parenthèse solaire.
Basé sur les récits autobiographiques du dit Clark, son film suit quelques jours du tournage en terre british de The Prince and the Showgirl de Laurence Olivier, choix qui lui permet d’évoquer néanmoins l’essentiel : le besoin d’amour insatiable de Monroe, l’aura folle qu’elle possédait, l’admiration qu’elle générait, chez les hommes comme chez les femmes. Si le film est mineur (drame en sourdine et mise en scène bateau), ses acteurs lui offrent quelques accents majeurs, des instantanés sublimes au cœur de compositions travaillées. En tête : Michelle Williams dans le rôle de Marilyn, absolument parfaite et crédible, qui trouve la juste note pour interpréter un personnage complexe. Mine de rien, elle se construit, film après film, une carrière étonnante, ponctuée de rôles forts et mémorables (Brokeback Mountain, Blue Valentine, Shutter Island). A ses côtés, l’ensemble du casting est très, très bon : Kenneth Branagh y trouve matière à exprimer sa fougue littéraire, Eddie Redmayne une touchante fragilité, et les seconds rôles (Judi Dench, Emma Watson, Dominic Cooper) y existent tout du long, sans jamais se faire voler la vedette par le talent grandissant de Michelle. Une belle harmonie de comédiens, qui sauve le film d’une certaine superficialité.
[Critique] MY WEEK WITH MARILYN de Simon Curtis
Sortie: le 7 mars 2012.

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