Magazine Cinéma

2011, l’Année de la 3D

Par Geouf

On ne compte plus cette année le nombre de magazines et sites qui prophétisaient la mort de la 3D. Il est vrai que le prix des places prohibitif, associé à la qualité souvent variable des films projetés et à l’inutilité (quand ce n’est pas la laideur) flagrante de la 3D ajoutée post production sur certains longs métrages ont commencé à décourager certains spectateurs. Difficile en effet de s’y retrouver et de séparer le bon grain de l’ivraie, surtout vu le raz de marée de films en 3D sortis sur les écrans. Ce sont en effet pas moins d’une quarantaine de films en 3D qui sont sortis sur les écrans cette année, contre une trentaine en 2010.
Pourtant, malgré le nombre grandissant de films convertis à la va-vite pour faire cracher un peu plus d’argent au spectateur (Green Hornet, Harry Potter 8, Thor, Captain America, Pirates des Caraïbes 4…), la 3D semble enfin en 2011 entrer dans une phase de transformation la poussant vers la maturité. Et ce pour deux raisons principales. Tout d’abord, le cinéma d’animation, fer de lance de la mouvance, continue de proposer des spectacles dynamiques dans lesquels la 3D est parfaitement exploitée grâce à la gestion facilitée de celle-ci: Cars 2, Happy Feet 2 et Megamind sont à la fois de bons divertissements, mais aussi des films exploitant avec bonheur cet outil. Difficile de faire la fine bouche devant les vues aériennes de la pseudo Monaco de Cars 2, les scènes sous-marines magnifiques de Happy Feet 2, ou le dynamisme impressionnant des scènes d’action de Megamind.

2011, l’Année de la 3D

L’autre raison, plus fondamentale et plus réjouissante, pour laquelle la 3D a véritablement pris son envol cette année (en tout cas qualitativement parlant), c’est que de grands réalisateurs au sens visuel fort ont enfin commencé à s’intéresser à cet outil et à ses possibilités. Car à ce niveau-là, il faut bien avouer que jusqu’à présent il n’y avait pas vraiment de quoi être excité, les ambassadeurs de la 3D au cinéma (hors James Cameron et Robert Zemeckis) se nommant Patrick Lussier (Meurtres à la Saint Valentin, Helldriver), David R. Ellis (Destination Finale 4, Shark 3D) et Paul W. Anderson (Resident Evil Afterlife, Les Trois Mousquetaires) ! Mais en 2011, la donne a changé. Outre George Miller (tout de même le papa de la trilogie Mad Max) et la folie tourbillonnante de son réjouissant Happy Feet 2, Michael Bay et ses impressionnantes scènes de destruction massive dans Transformers 3, ce sont surtout deux autres grands noms qui ont offert au procédé deux joyaux.

2011, l’Année de la 3D

Le grand Steven Spielberg (efficacement secondé par Peter Jackson), a ainsi retrouvé la fougue de ses premiers films en emballant en performance capture et en 3D le bondissant Les Aventures de Tintin. Un spectacle ébouriffant qui montre que le réalisateur a parfaitement saisi l’intérêt de l’outil pour renforcer l’immersion du spectateur. Spielberg en use avec bonheur dans des scènes d’action tout simplement dantesques et qui feront date.

2011, l’Année de la 3D

Quant à Martin Scorsese, il utilise la 3D dans son merveilleux Hugo Cabret non seulement pour immerger le spectateur dans son magnifique décor de la gare Montparnasse (voir l’extraordinaire introduction du film), mais aussi pour faire revivre aux spectateurs des sensations du passé, comme par exemple la frayeur suscitée à l’époque par le visionnage du film L’Arrivée d’un Train en Gare de la Ciotat. Une utilisation inédite de la 3D, couplée à une virtuosité de tous les instants font d’Hugo Cabret un des porte-étendards de cette technologie ne demandant qu’à se développer plus.

2011, l’Année de la 3D

Et le futur artistique de la 3D s’annonce plutôt radieux, avec la préparation de la suite d’Avatar, pour laquelle James Cameron promet de perfectionner encore l’outil, le futur second opus de Tintin, mais aussi la sortie du premier épisode de Bilbo le Hobbit, ainsi que le Prometheus de Ridely Scott (non, désolé, le Dracula 3D de Dario Argento ne figure pas dans cette liste…). On attend dès lors impatiemment que d’autres réalisateurs au style visuel prononcé s’y mettent, tels Kathryn Bigelow, Alex Proyas, Guillermo del Toro, voire même David Fincher, pour qu’enfin cet outil acquière ses lettres de noblesse.


Retour à La Une de Logo Paperblog