Les vins autrichiens à Paris et La Bourgogne selon TWFW

Sous la très dynamique et très professionnelle direction de Willi Klinger, directeur du très efficace Austrian Wine Marketing Board (AWMB), quelques producteurs et importateurs français de vins autrichiens en faisaient une présentation à l'étage de la Maison de l'Aubrac, un restaurant parisien bien connu des amateurs de belle barbaque et d'aligot.

Il faut savoir que ce AWMB, créé après la crise dramatique du glycérol ajouté aux vins il y a quelques décennies de cela, est un instrument de promotion majeur car bénéficiant à la fois de fonds publics et de participation de tous les domaines autrichiens. C'est simple : c'est un exemple parfait de ce qu'il faut faire à un niveau national. Il n'y a pas mieux, nulle part.

C'était donc l'occasion unique pour des journalistes, des sommeliers, des grands amateurs de venir découvrir, le temps d'une journée, la palette des blancs (surtout) et des rouges produits dans ce pays où le vin n'est pas le péché dont on veut l'affliger en France.

De F.X. Pichler à Kracher, les grands étaient présents. Certes, la France est loin d'accepter facilement la venue de vins de ce pays - on est assez réactionnaire et nationaliste - , mais il y a là des RQP qui méritent largement un réel intérêt et des mises en cave qui donneront de beaux plaisirs ultérieurs. 

Je retiendrai surtout les vins du cépage Grüner Veltliner, issus de la splendide Wachau, une région qui vaut largement le voyage, et dont le maître absolu reste le Domaine Knoll.

Bravo à cette présentation, à cette initiative et l'on ne peut que souhaiter ainsi d'autres présentations, par des pays faisant de réelles belles choses, comme le Portugal (les vins de Dick van der Niepoort par exemple), la Suisse et ses sublimes cornalins et syrah de référence, la Hongrie et ses Tokaj voluptueux, naturellement les grandes régions italiennes, et des pays neufs comme la Slovénie ou la Croatie.

Il n'est que temps pour l'Europe de développer une image forte de la qualité et de la spécificité historique et culturelle de ses vignobles millénaires. On est autre chose qu'un simple producteur de biens économiques dont les exportations sont largement supérieures aux importations et tout ostracisme vulgaire et généraliste sur le vin est quelque chose qu'il va falloir combattre avec force, histoire de faire comprendre aux laitiers du nord de l'Europe que le vin EST notre histoire et y a participé à un niveau qui ne peut être réduit comme on voudrait le réduire dans ces instances européennes.

David Cobbold, la sérénité et sagesse incarnées

Willi Klinger répondant à une interview TV

LECTURE :

Les FINE WINE EDITIONS, éditeur de la superbe revue The World of Fine Wine, vient de sortir son livre sur la Bourgogne qui complète une belle collection où l'on compte déjà d'autres références comme Rioja, Bordeaux, Champagne, Californie, Toscane.

Certes, c'est écrit par le briton Bill Nanson et illustré par Jon Wyand et donc en anglais, mais on y fait des découvertes (en tout cas à mon niveau) de domaines peu ou pas connus : Jean Claude Rateau, Louis Chenu, Dominique Gallois, Jomain, Hubert Lamy.

Il ya cependant des noms incontournables qui ne s'y trouvent pas : c'est quasi incompréhensible pour un tel ouvrage : ni le Domaine Denis Mortet, ni Faiveley, ni Claude Duga, ni Taupenot-Merme, ni Perrot-Minot et encore moins les plus humbles mais si prometteurs nouveaux producteurs comme Duband ou Borgeot à Remigny. Je vais morigéner de ce pas Neil Beckett, éditeur en chef de ce groupe de presse :-(

Les 77 premières pages présentent la région dans toute sa complexité et l'amateur y trouvera l'essentiel de ce qu'il doit connaître de ce berceau du grand vin. Puis, de Bruno Clair à Domaine Lucien Muzard (leur 2CV Citroën est bien entretenue) on compte donc 89 domaines mis en valeur. On aurait dû au moins "pousser" à 100 !

Naturellement, le classement audacieux des 100 plus grands vins de la région prêtera à vive discussion, et j'ai un mal fou à accepter que Mugnier ne figure pas parmi les 10 meilleurs domaines. 

Bon : gageons que lors d'une future édition, cet ouvrage qui se lit facilement et agréablement, saura réparer ces erreurs quasi inadmissibles !