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Equipe de France : De l’enthousiasme.

Publié le 05 février 2012 par Lben

Chronique du lundi 6 février 2012.

L’équipe de France de Philippe St André a réussi son baptême du feu en marquant 4 essais à une entreprenante équipe Italienne. Ca ne donne pas de garantie pour la suite, mais il y avait du plaisir à jouer ensemble et c’est déjà beaucoup. Analyse…

Des trois-quarts plus libérés :

Même si la 1ère mi-temps a vu une équipe de France très prudente, subissant les temps de jeu Italiens pour mieux jouer le contre, il est à noter l’envie retrouvée de trois-quarts français qui, une fois le match gagné, ont cherché à emballer le match et à prendre du plaisir dans un jeu de passes et d’évitement. Cela a permis au débutant Wesley Fofana de marquer son premier essai international et aux spectateurs de se réchauffer avec une fin de rencontre plus débridé. Cette recherche de plaisir simple par le jeu est à noter dans un rugby professionnel où, trop souvent, une fois le contrat rempli, les joueurs se projettent sur la rencontre suivante, sentiment renforcé par un coaching à outrance pour protéger les joueurs cadres, et se contentent d’expédier les affaires courantes en évitant, surtout , de se blesser. Là, non, les trois-quarts français avaient envi de s’amuser, sérieusement bien-sûr, avec un jeu d’attaque profitant des lacunes d’une ligne de trois-quarts Italienne qui découvre d’une manière un peu naïve le niveau international.

Une défense de fer, une conquête avec des hauts et des bas :

La France a laissé la conduite du match à l’Italie. A moins que ce ne soit l’Italie qui ait voulu prendre la direction des opérations. Ce qui allait très bien à une équipe qui, sous la direction de Patrice Lagisquet, possède déjà des repères défensifs communs. Solide physiquement, les Français ont plié mais n’ont jamais rompu face à des joueurs transalpins pleins de bonne volonté, mais à qui il manque encore l’efficacité du très haut niveau. Solides au combat et bien organisés, les Français ont attendu les défaillances adverses ( 2 ballons pris sur introduction adverse alors que les français n’étaient pas particulièrement dominateur en mêlée ) pour marquer par Rougerie et Malzieu. Le 2ème essai est même décisif à quelques minutes de la mi-temps alors que le score est seulement de 10 à 6. L’écart passe alors à 9 points, ce qui permet aux français de jouer en toute sérénité et, progressivement, de contrôler leur adversaire et le match.

La mêlée française a globalement bien tenu face à un adversaire qui aurait aimé la mettre en difficulté. Il faut dire qu’il y avait du poids. Même si la position de Debaty n’a pas toujours été irréprochable, sa masse ( 120 kg ) lui permet d’éviter de se retrouver trop sur le reculoir. L’entrée de Jean-Baptiste Poux a amené une meilleure stabilité, mais ce sont surtout les 2 ballons récupérés sur introduction adverse en 1ère mi-temps qui ont fait la différence en faveur des Français. Côté touche, c’est plutôt décevant au vu de l’adversaire. 3 ballons perdus, au niveau international, cela fait beaucoup surtout face à une Italie qui ne possède pas de tour de contrôle du style O’Connell. On peut penser que les réflexions du staff portent, maintenant, sur le fait de titulariser Yoahan Maestri à la place de Lionel Nallet. Il parait indispensable d’avoir une tour de contrôle capable de gêner la paire O’Connell – O’Callaghan si l’on ne veut pas être privé de munition. La tentation pourrait exister d’aligner d’entrée Bonnaire et Haribordoquy, mais ce serait, non seulement, injuste pour Louis Picamoles, auteur d’une belle performance, mais aussi, risqué, le 8 Toulousain ayant des arguments pour contrer la puissance du trio O’Brien – Heaslip – Ferris.

Quid de la charnière ?

Comme d’habitude avec la charnière du quinze de France, c’est la bouteille à moitié pleine… ou à moitié vide. La paire Yachvili – Trinh-Duc a réalisé un match correct avec du très positif, l’animation offensive de François Trinh-Duc et la précision du pied de Yachvili et sa maîtrise dans l’organisation de l’équipe, et du moins bon, le jeu au pied de Trinh-Duc et le manque d’accélération et de percussion de Yachvili. Il est tentant de se dire que la paire Parra – Beauxis pourrait amener beaucoup plus à l’équipe. Le jeu au pied long de Lionel Beauxis éviterait de se remettre sous pression et serait, au contraire, le moyen d’aller jouer près de la ligne d’essai adverse. Son animation offensive peut être au niveau de celle de François Trinh-Duc et sa puissance peut même lui permettre d’aller créer des brèches dans la ligne adverse. Côté Parra, sa détermination et son rayonnement sur le terrain seraient des atouts intéressants pour élargir la palette offensive de l’équipe et assurer des transmissions plus limpides entre avants et trois-quarts.

Est-ce que le staff de l’équipe de France ira jusqu’à totalement changer de charnière après un premier match globalement réussi ? Cela parait peut probable. Un sur les deux, alors ? Il est possible que Morgan Parra, du fait de son statut de titulaire en Nouvelle-Zélande, soit titularisé en lieu et place de Dimitri Yachvili pour faire face à l’Irlande. Le profil de Murray, le 9 Irlandais, plutôt entreprenant autour des points de rencontre, peut privilégier un profil plus rapide et plus batailleur. Mais, c’est loin d’être acquis et le soucis de donner du temps de jeu à la charnière, pour assurer un minimum d’automatisme à une équipe en construction, paraîtrait logique. J’ai tendance à penser que l’équipe de France ne finira pas le Tournoi avec la paire de demis qui l’a commencé, mais un changement dès l’Irlande paraît, peut -être, prématuré.

Attention à une Irlande vexée :

La 2ème rencontre du Tournoi sera celle qui donnera le niveau de performance final de l’équipe de France. Une victoire et les tricolores jouent la 1ère place, une défaite et le reste du Tournoi sera très compliqué. Et les choses ne sont pas aussi simples que cela, même après une victoire probante. La performance française ne m’a pas totalement rassuré sur l’état de forme des joueurs. Il est évident que les Français vont, à un moment ou à un autre, souffrir d’un déficit de fraîcheur face à des adversaires qui ont terminé la Coup du Monde plus tôt ( Irlande, Ecosse, Angleterre ) ou qui ont la capacité de faire souffler leurs meilleurs joueurs ( Les nations Celtiques ). Avec une équipe majoritairement composée de mondialistes, le risque est grand de connaître la panne d’essence face à un adversaire capable de produire un important volume de jeu.

Les Irlandais sont passés très près de la victoire face au Pays de Galles, mais ils ont commencé par une défaite à domicile. Autant dire que cette équipe qui est à la croisée des chemins entre une génération vieillissante ( O’Connor, O’Driscoll,… ) et une encore trop jeune génération (Eals, Murray,… ) va tenter de réagir. C’est là où la performance de la touche va être déterminante. Si les Irlandais nous dominent dans ce secteur et monopolisent le ballon, ils auront la capacité de multiplier les temps de jeu et, peut-être, de nous épuiser à courir après le ballon. Par contre, si les français restent suffisamment conquérant dans les airs, ils pourront plus facilement gérer leurs temps forts et surtout leurs temps faibles, ce qui permettra, avec un certain opportunisme, de prendre le score et de remporter cette 2ème rencontre. Si le froid ne s’en mêle pas, cette rencontre pourrait être passionnante…

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