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Pourquoi la communauté internationale ne doit pas intervenir en Syrie

Publié le 05 février 2012 par Ahirice @Ahirice

N'ayant pas la foi de me coucher tôt Vendredi soir, j'ai eu l'occasion de suivre à la minute les évènements en Syrie, via Twitter et un live d'Al-Jazeera entre autres.

Pour ceux qui n'auraient pas suivi l'évènement, je vous propose de commencer par un rapide rappel. Dans la nuit de Vendredi à Samedi, plus de 200 personnes ont été tuées par des tirs de mortiers et des bombes à fragmentation lancées par les forces du président Al-Assad à Damas. Les faits ont été largement couverts par Al-Jazeera et de nombreuses vidéos sont disponibles. Pour plus d'informations, je vous renvoie à cet article de Mediapart qui résume bien les choses :

->Lien vers l'article de Mediapart

Ces faits ont eu lieu la veille d'une réunion du Conseil de Sécurité de l'ONU pour statuer sur le projet de résolution : la Chine et la Russie ont opposé leur véto.

Venons-en au coeur de mon idée maintenant : je pense qu'une action sur place de la part de la communauté internationale desservirait les intérêts des syriens ; expulser les ambassadeurs comme l'ont fait les tunisiens, pour montrer leur opposition à Al-Assad  peut être une bonne chose. Mais au-delà, toute intervention sur place, comme on l'a fait en Irak pour libérer le peuple de Saddam Hussein, pourrait ne pas être bénéfique pour le peuple syrien.

En effet, lorsqu'un pays se révolte contre son "chef", quelque soit la répression que celui-ci opposera, si tout le peuple se soulève il ne pourra pas rester en place. La révolte aura lieu si elle doit avoir lieu (c'est à dire qu'une part assez importante du peuple se soulève) rien ne sert donc d'intervenir.

De plus, intervenir dans ce genre de situation pour "forcer la main" et ainsi pousser la révolution peut être néfaste : lors d'une révolution, des leaders émergent, et permettront de faire l'intermède à la gouvernance du pays après la révolte. Ceux-ci sont légitimes vis à vis du peuple du pays grâce à leur implication dans la révolution.

Lors d'une révolte "forcée" comme en Irak, il n'y a pas de leaders légitimes, et donc un grave problème de gouvernance avant que des élections soient organisées.

Si la communauté internationale intervient en Syrie, on risque le même genre de problème : un état démocratique sera peut être installé, mais il n'aura pas de légitimité auprès du peuple car il aura été institué par des étrangers et non par lui.


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