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Porcelain Raft – Strange Weekend

Publié le 08 février 2012 par Wtfru @romain_wtfru

Porcelain Raft – Strange Weekend

            Tout le monde connaît ce genre de weekend étrange, où tout se passe assez mal sans trop savoir pourquoi, une espèce de succession de petits coups durs qui donnent à la vie un goût amer facilement comparable à celui de la merde.

   On perd son porte-monnaie rempli de tickets de réduction pour divers sex-shops et de chèques sans ordres, le papier toilette tombe volontairement dans la cuvette pour boucher les toilettes, on part en boîte avec sa bien aimée, pour en rentrer seul en écoutant la « Bamba Triste » dans son mp3player, pendant qu’elle, elle joue à « attrape moi si tu peux » avec un black de 6mètres de hauteur.

   Ces weekends restaient en mémoire bien trop longtemps, il fallait faire un point sur sa vie, pour pouvoir se rappeler qu’au fond tout ça n’est pas si grave comparé au dernier live de Lana Del Rey. Mais aujourd’hui, les choses peuvent enfin changer, on se sent moins seul, car Porcelain Raft, arrive avec son radeau étoilé pour nous rassurer. 

   Porcelain Raft, de son vrai nom Mauro Remiddi, est un chanteur/compositeur italien, qui ne se contente pas de jouer la comédie et de faire des pâtes al-dente qui brûle la langue, et qui donne à toute bonne personne qui avait simplement faim, la voix de Sophie Favier et son physique effrayant.

   Il fait aussi de la bonne musique, de l’indie-dreaming pop, un rêve qui nous fait perdre nos moyens, le rêve que l’on fait, en étant incapable de savoir si tout est vrai ou si tout est faux au final.

   Après un premier E.P., Gone Blind, sorti en 2010 sur Acephale, Porcelain Raft revient en plein hiver 2K12, avec un format ayant plus de caractère. Strange Weekend, le premier album, du radeau de porcelaine, se voit lui aussi, être comme une surprise assez sympathique de ce début de l’année. Le petit jouet Kinder Surprise, qu’on n’attendait pas forcément, mais une fois qu’on a compris son fonctionnement, on est le gamin le plus heureux du monde.

   Strange Weekend, composé par 10 chansons (+1 bonus), comme dit précédemment, est un joli rêve à parcourir, pendant un weekend en Poitou-Charentes, après avoir manger des champignons d’une couleur non familière, achetés dans un mini-marché pakistanais ayant une note négative dans le petit guide du routard.

   Drifting In and Out, c’est prendre parfaitement ses virages le jour du permis. Malgré une belle chemise rose, avec deux auréoles tout aussi belles, on ne pensait pas réussir ce jour là, car la veille a été dure. Entre un voisin allemand qui essayait de faire l’amour à son chat et des parents qui se disputent pour une purée mousseline ratée, pour se réconcilier bien comme il faut juste après, la taux de réussite semblait faible, et pourtant on brille, on assure, on se sent bien de là à en faire des blagues sur Danny Brillant qui ne feront rire personne, surtout pas l’évaluateur qui en est fan.

   Is it too deep For You, nager vers le bas, pour accomplir ce rêve d’enfant qui consiste à toucher le sol, mais cette fois-ci, la tâche ne semble pas être si simple. Après quelques heures passées à nager, on arrive enfin dans ce paradis aquatique, que tous ces chercheurs acnéiques qui ne dansent pas bien, recherchent depuis tant d’année. Un paradis, où les dauphins mangent des rochers, où les requins sont mangés par des fers à repasser. On ne comprend pas trop, mais on a peur de remonter, pour rejoindre sa petite amie, qui vous avez demandé si c’était trop profond pour vous, la dernière fois que vous avez fait l’amour.

   Unless You Speak From your Heart, à la fête foraine, on se rend compte, que tout les gens qu’on pensait connaître, sont des menteurs végétariens. On ne sait plus qui et quoi croire, perdu seul entre un forain passant « Jigga Jigga » de Scooter à un volume qui rendrait l’ouïe à beaucoup de mal entendants, et un clochard nous racontant son histoire d’amour avec une pizza. On prend cette décision qui changera notre vie : Arrêter toute forme d’études, et passer sa vie à distribuer des flyers pour des soirées « skins » déguisées en peluche de vache à 2 têtes.

   The End Of Silence (côté MGMT), après avoir s’être fait racketter ses Nikes TN requins toute sa vie, on décide de l’ouvrir, et de demander des comptes. Armés des stylos BIC, on décide que le « savoir est une arme », et on part sur le champ de bataille, en composant des chansons de rocks chrétiens qui font un gros flop, et qui nous pousse vers la solitude la plus extrême. On décide qu’il est peut être mieux de se taire au final et d’écouter de grands philosophes comme Laurent Ruquier.           

   Strange Weekend, est en conclusion, un agréable compagnon de route, pour ce weekend assez bizarre, où une balade en forêt nocturne entre amis, se finit en bagarre générale avec des cerfs portant des grillz aux dents et des chaînes en or plaqué.

   Un album qui nous rassure, malgré des chansons un peu tristes, et qui reste un bon parti de ce début d’année. Sans grande nouveauté cependant, il saura séduire certains d’entre vous pour un moment assez court, jusqu’à trouver le prochain album qui réussira à vous prendre par les sentiments.

   Porcelain Raft, est un nouvel artiste qui reste à surveiller, et qui dit sortie d’album, dit tournée : il fera donc la première partie de M83 pour la tournée européenne, et celle des Smith Westerns (=dieux) pour la tournée américaine.

Porcelain Raft – Strange Weekend


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