La Saint Valentin, c'était mieux quand j'étais célibataire

La Saint Valentin, c'est comme le fromage, on aime ou on aime pas mais ça fait partie des traditions. Chéri et moi on est très clair là dessus, on ne cédera pas aux sirènes de cette fête instaurée par les vendeurs de cartes postales blablabla. Non, il ne m'offrira pas de pendentif en forme de cœur avec des strass et je ne me sentirai pas obligée de répliquer avec un boxer rose portant l’inscription : « je suis le plus beau ». Bref, la Saint Val' on l'a snobe.

Sauf que, je n'ai pas toujours été de cet avis. La Saint Valentin 2006 par exemple, c'était une toute autre histoire. A l'époque, j'étais lycéenne et raide dingue de J.Tartiné (bon, j'ai changé le nom, cela dit le vrai nom était tout aussi ridicule), le type le plus cool du bahut si vous voyez ce que je veux dire.
J'avais certainement passé ma journée à pister J.Tartiné qui lui même passait son temps à rouler des cigarettes et des mécaniques grâce à son légendaire mouvement-de-mèche-nonchalant, comme tout « type cool » qui se respecte. Je crois que j'espérais vaguement qu'il se décide à me faire passer une carte rose avec des paillettes sur laquelle il aurait écrit : « Veux-tu être ma Valentine Baby Sugar Love ? », ce qu'il ne fit pas, étrangement. 
À 17h j'avais rennoncé à mon projet : J.Tartiné ne passerait pas me chercher à 20h, au volant de sa Mustang noire, pour m'emmener diner au Ritz. Dépitée, je m'étais tournée vers le « plan B » qui pourrait se résumer ainsi : Pot de glace – gros pyjama – film à l'eau de rose – peluche Scoobidoo.
J'étais donc sortie acheter mon pot de glace et quelle ne fut pas ma surprise de découvrir qu'un soir de Saint Valentin, je n'étais pas la seule à faire des emplettes « de dernières minutes ». Les rues commerçantes étaient animées par les allées et venues de nombreux monsieurs en costume qui se précipitaient pour acheter, à la va-vite et au dernier moment, un bouquet de fleurs ou une quelconque boîte de chocolat. Ils avaient tous le pas saccadé et la mine angoissée, comme pour dire « Et m**** si je ne ramène rien à la maison, elle va encore crier ». Ce ballet d'hommes en noir m'avait beaucoup amusé … Finalement, je ne m'en sortais pas trop mal avec mon pot de glace : personne ne risquait de me reprocher d'avoir oublié la fête des amoureux.
Tout ça pour dire que quand j'étais célibataire, la Saint Val' c'était surtout une bonne excuse pour manger de la glace en regardant un film à l'eau de rose confortablement enveloppée de mon pyjama en pilou et ça, c'était plus cool que tous les mouvement de mèche de J.Tartiné ! 
Bonus : Top dix des « films de Saint Valentin ».
#1 Le plus kitsch : Grease 
#2 Le plus musical : Walk the line
#3 Le plus onirique : Eternal sunshine of the spotless mind
#4 Le plus violent : Roméo + Juliet
#5 Le plus rétro : Breakfast at tiffany's
#6 Le plus drôle : Love Actually
#7 Le plus adolescent : Dix bonnes raisons de te larguer
#8 Le plus culte : Pretty Woman
#9 Le plus sexy : Delirious
#10 Le plus « t'as de beaux yeux tu sais » : Quai des Brumes