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Le FBI au secours de la VOD?

Publié le 13 février 2012 par Oz

Les pirates égarés seraient-ils déjà rentrés dans le droit chemin ? C’est en tout cas le constat que croit pouvoir établir une partie du secteur de la vidéo à la demande (VoD), depuis que le site de streaming Megaupload a été fermé le 20 janvier. Privés de séries américaines inédites, proposées illégalement bien avant leur diffusion sur le petit écran français, les internautes auraient donc massivement migré vers les offres légales de VoD et aussi de télévision de rattrapage.

Deux semaines seulement après l’intervention conjointe du FBI et de la police néo-zélandaise, Canal+ a ainsi annoncé une hausse des ventes de VoD sur CanalPlay “de 20 % en sept jours”, selon Manuel Alduy, le directeur du cinéma du groupe Canal+. Nicolas de Tavernost, le patron de M6, a également annoncé des hausses importantes d’audience sur les sites de télé de rattrapage du groupe. Sur W9, le trafic aurait été multiplié “par quatre” a assuré le patron du groupe. “Il semble que les utilisateurs de Megaupload sont venus voir les séries américaines sur nos offres gratuites et légales de TV Replay”, ajoute M6. Le phénomène aurait été sensible “tout de suite” après la fermeture du site. Même constat chez Vidéofutur, qui se félicite d’une augmentation de 25 % de ses locations de vidéos en ligne. Il faut dire aussi que l’enseigne propose depuis peu une offre promotionnelle de 2,99 euros le film au lieu de 4,99 euros.

DU RECUL POUR ANALYSER CES CHIFFRES

La prudence s’impose toutefois face à cette salve de chiffres. Chez TF1, on se veut plus mesuré : “On constate une augmentation du trafic, à prendre avec précaution”, explique-t-on officieusement. Visiteurs uniques et pages vues du site Mytf1vod.fr ont été multipliés par deux durant les quinze jours suivant la fermeture de Megaupload, et le trafic du “replay” a bondi de 40 %. Il n’empêche, TF1 ne s’est pas précipitée pour réagir officiellement sur ces chiffres, “faute de temps” pour les étudier. Car il faudra un peu de recul pour pouvoir analyser ces données et conclure si oui ou non il y a bien une relation de cause à effet.

Rien n’indique en tout cas que le phénomène sera durable. Orange, qui a également observé une augmentation de trafic de 15 % à 20 % sur son service de VoD, rappelle que des différences de consommation de cet ordre de grandeur sont régulièrement observées sans raison apparente. Ces chiffres s’inscrivent surtout dans un contexte de hausse importante du marché de la VoD. Selon le bilan 2011 du Syndicat de l’édition vidéo numérique (SEVN), ce secteur aurait enregistré une hausse de 50 % l’an dernier, pour une valeur de 230 millions d’euros. Soit bien avant le petit coup de pouce du FBI.

Olivier Zilbertin

(Article paru dans Le Monde daté dimanche 12 – lundi 13 février 2012)


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