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Les souvenirs de David Foenkinos

Par Ngiroux

Les souvenirs de David FoenkinosNotre narrateur rêvait d’être écrivain,  mais n’était qu’un simple veilleur de nuit dans un petit hôtel deux étoiles, Il nous  partage ses souvenirs. À la mort de son grand-père, il confie : j’ai été si en retard sur les mots que j’aurais voulu dire. Je ne pourrais jamais faire marche arrière vers cette tendresse.  Sauf peut-être avec l’écrit, maintenant. Je peux lui dire, là. Toute mon enfance, j’ai été émerveillé par ce personnage joyeux et facétieux.

Et maintenant, il est mort.

Notre narrateur se remémore cette génération irrémédiablement marquée au fer rouge par cette deuxième guerre mondiale, son grand-père, sa grand-mère. Cette dernière maintenant désemparée devant sa nouvelle et dernière demeure, une maison dite de retraite.  Ces choix difficiles imposés aux enfants envers leurs parents vieillissants.  Son père, sa mère qui désormais vivront face l’un à l’autre lors d’une retraite qualifiée de méritée. Une rencontre qui ne se fera pas sans heurts. «Cette question de la grande vieillesse.  Que veulent les vieux ? Ils s’isolent lentement, sur ce chemin qui les conduit à la blancheur.  Tout ce qui fait la matière des conversations disparaît.  Et on est là, comme des veilleurs de chagrin.»

Parsemés tout au long du roman des souvenirs anecdotiques surprennent le lecteur, des souvenirs de Patrick Modiano, de Serge Gainsbourg, de Francis Scott Fitzgerald, d’Alois Alzheimer, de Claude Lelouch, un souvenir de cette femme russe dont il ne connaît pas le nom, un souvenir du peintre du  tableau de la vache dans la maison de retraite de sa grand-mère.  Un souvenir de Marcello Mastroianni « Les souvenirs sont une espèce de point d’entrée ; et peut-être sont-ils aussi la seule chose qui nous appartient vraiment. »

Un roman explorant le désir amoureux, les relations intergénérationnelles, qui ramène chacun de nous très près de notre réalité. Une écriture très intimiste, très dense, sympathique, parfois humoristique. Foenkinos, son dixième roman, après sa surprenante Délicatesse, se surpasse tout simplement avec ses souvenirs



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