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Poussières fécondes dans l’obscur nuage moléculaire du Taureau

Publié le 29 février 2012 par Pyxmalion @pyxmalion
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Comparaison visible/milimétre (APEX) du nuage molécuaire du Taureau

Le télescope APEX de l’ESO offre une vision inédite du méconnu nuage moléculaire du Taureau, distant de seulement 450 années-lumière.

Présent dans la direction de la constellation du Taureau, le nuage moléculaire dit du Taureau (TMC, Taurus Molecular Cloud) est indicible dans le rayonnement visible. C’est une veine sombre, composée de gaz et de poussières qui fait obstacle à la lumière d’étoiles lointaines. Une région qui peut apparaître comme une obscure trouée ou une soudaine absence d’étoiles sur la grande tapisserie du firmament …

Bien sûr, il faut se méfier des apparences ! Cette masse très sombre où règne une température très basse, – 260 °C, est en réalité un riche terreau propice à la formation stellaire. C’est d’ailleurs ce qui est en train de se passer – imperceptiblement -, notamment dans la partie supérieure, nommée Barnard 213. Comme le révèle les observations menées avec le télescope de 12 mètres APEX et sa caméra LABOCA.

Le processus prend plusieurs dizaines de milliers d’années et représente, par analogie avec la vie terrestre, un état embryonnaire. La matière commence à s’organiser. Le sinueux nuages de gaz et de poussières, froid et sale, concentre plusieurs de ces embryons stellaires, plonés dans l’obscurité. La matière se condense et la température s’élève doucement. Un petit coeur d’étoiles commence à battre dans ce relief nébuleux, un et même des coeurs d’étoiles qui réchauffent leur environnement. Si bien que lorsqu’elles se réveillent, l’énergie libérée brise leur gangue obscure. Ainsi, le paisible nuage moléculaire du Taureau invite t’il les astronomes à découvrir ses oeufs cachés dans ses plis et replis.

La partie inférieure de ce filament de gaz est Barnard 211. les observations témoignent d’une activité plus faible, marquant une étape antérieure et préliminaire à l’émergence des cocons proto-stellaires.
Dans tous les cas, il faudra quand même attendre plusieurs centaines de milliers d’années avant de les voir briller.

Situés à 450 années-lumière de nous, Barnard 211 et 213 sont, à l’échelle de notre galaxie, dans notre proche voisinage. Par comparaison, le vaste nuage moléculaire d’Orion (M42) où des centaines d’étoiles sont nées et des milliers d’autres sont en plein développement, est qualifié de très proche, à 1 350 années-lumière de nous !

Image de prévisualisation YouTube

Comparer les images du nuage moléculaire du Taureau dans le visible et le domaine millimétrique (capturé par APEX).

Afficher et/ou télécharger l’image en haute-résolution (7,5 Mb). Version « zoomable ».

Crédit photo : ESO/APEX (MPIfR/ESO/OSO)/A. Hacar et al./Digitized Sky Survey 2.


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