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Les actions du CAC 40 ont souffert de la crise de la dette en 2011

Publié le 08 mars 2012 par Bourlingueur

Les actions du CAC 40 ont souffert de la crise de la dette en 2011Les résultats des groupes du CAC 40 ont souffert dans l’ensemble en 2011 de la crise de la dette en Europe et de ses effets sur l’économie, même si ceux bien implantés à l’international ont résisté, et les difficultés de l’année écoulée incitent les patrons à la prudence pour 2012.

Au total, 38 entreprises de l’indice vedette de la Bourse de Paris ont publié leurs résultats sur l’année 2011, puisque deux groupes, Alstom et Pernod Ricard sont en exercice décalé.

Le bénéfice net cumulé atteint un peu plus de 73 milliards, contre 80 milliards en 2010, soit une baisse de près de 10%.

« 2011 est est une année cohérente de transition », après un sommet pour les bénéfices en 2010, observe Pierre Sabatier, analyste chez PrimeView.

Parmi les résultats annuels, 21 ont dégagé un bénéfice net en hausse et 14 en baisse. En outre, un groupe est revenu dans le vert (Alcatel-Lucent) mais deux ont accusé des pertes (Crédit Agricole et Veolia Environnement), contre des profits l’année précédente.

« C’est moins mauvais que ce qu’on pouvait craindre, même si c’est quand même globalement décevant », résume Hervé Samour-Cachian, chez Natixis AM, rappelant que les surprises positives ont été moins nombreuses que ces derniers années.

« Les chiffres d’affaires ont été en ligne avec les attentes. C’est plutôt la rentabilité qui a déçu, avec une dégradation des marges », ajoute-t-il.

Les entreprises ont subi de plein fouet, à partir de l’été, la réémergence de la crise de la dette en zone euro en raison des difficultés de la Grèce, qui a fait plonger les cours de Bourse et plombé l’économie du continent.

Logiquement, les groupes financiers, banques et assurances, exposés aux pays fragiles de la zone euro, via leurs portefeuilles de titres, ont été malmenés, même s’ils ont résisté et maintenu pour la plupart des profits.

Autre secteur touché, les groupes de services aux collectivités ont été affectés par la diminution des budgets publics, à l’image du recul des bénéfices de GDF Suez et des difficultés de Veolia Environnement.

De même, quelques groupes dépendants des matières premières ont souffert, comme Lafarge ou Vallourec, qui sont toujours touchés par les difficultés de l’économie avant les sociétés industrielles, rappelle M. Sabatier.

L’heure n’est pas à l’enthousisame

Côté automobile, Renault a résisté tandis que PSA Peugeot Citroën a vu son bénéfice diviser par deux et se prépare à des jours difficiles.

En revanche, Total a une nouvelle fois frappé fort en dégageant un bénéfice de plus de 12 milliards d’euros, tandis que les groupes de luxe, LVMH et PPR ont plutôt connu une bonne année, comme L’Oréal.

Globalement, « c’est évident que les sociétés qui sont bien implantées hors d’Europe ont des résultats très résistants notamment en termes de chiffre d’affaires », estime M. Samour-Cachian.

Néanmoins, l’heure n’est pas à l’entousiasme, puisque la zone euro s’apprête à connaître une récession et l’économie mondiale subir un net ralentissement.

« Pour 2012, la situation en Europe reste préoccupante », selon Lakshmi Mittal PDG d’ArcelorMittal. « Je suis confiant mais prudent. La croissance en 2012 sera moindre que l’an dernier », juge Pierre-André de Chalendar, PDG de Saint Gobain.

M. Sabatier ne privilégie pas un scénario catastrophe pour l’année en cours, mais estime plutôt que les bénéfices vont à nouveau nettement se contracter.

Le problème est que les entreprises, surtout si les difficultés persistent durablement en Europe, ont moins de marges de manoeuvre que par le passé, puisqu’elles ont déjà fait beaucoup d’efforts de restructuration depuis la crise financière de 2008.

Toucher à l’emploi ou fermer des usines est en outre très difficile en période électorale.

« Pour 2012, le contexte est un peu particulier en France et dans les pays européens avec des élections. S’il doit y avoir rationalisation des coûts dans des entreprises, elle se fera plutôt sur des zones hors d’Europe ou par des cessions d’actifs », explique M. Samour-Cachian.

source : AFP


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