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Le trio Angelini/Gargano/Moreau joue So Now à l'Improviste

Publié le 10 mars 2012 par Assurbanipal

 So Now

Péniche l'Improviste. Paris.

Vendredi 9 mars 2012; 20h30.

Bruno Angelini: piano

Mauro Gargano: contrebasse

Fabrice Moreau: batterie

Bruno Angelini

La photographie de  Bruno Angelini est l'oeuvre de l'Essentiel  Juan Carlos HERNANDEZ.

Lectrices limpides, lecteurs clairs, après vous avoir chanté les louanges de l'album " So Now " du trio Bruno Angelini/Mauro Gargano/Fabrice Moreau, voici venu le moment de vous donner mes impressions de cette musique donnée en concert à Paris, dans le cadre confortable d'une péniche aménagée avec soin, à quai près des bassins de la Villette, dans le 19e arrondissement de Paris.

Bruno Angelini a présenté cette musique comme créée à trois, de concert. Cela s'entend dès les premières notes du concert, justement. Nous sommes en promenade au bord de l'eau sans que la pénicje ait quitté le quai de l'Oise. Ca scintille, ça brille mais ce n'est pas clinquant. Ca se calme avec la contrebasse bien centrée et quelques notes distillées au piano pour, non pas conclure, mais enchaîner sur le morceau suivant. Un tempo plus lent. Une sorte de ballade étrange. C'est comme un concerto. On n'applaudit pas entre les parties. Mauro gratte sa contrebasse d'un gest vif. Fabrice fait chanter les tambours sous les maillets. Bruno est cristallin, aqueux, insaisissable. Dehors, le courant glisse doucement à la surface de l'eau. Ils jouent à ce rythme là. Ca commence à pulser doucement avec la batterie aux baguettes et la contrebasse qui tient sa partie. C'est bien une oeuvre trinitaire. Le fluide sympathique circule librement d'un bout à l'autre de la scène. Face au public, le piano à gauche, la batterie à droite et la contrebasse au milieu, bien sûr. Ils ont joué " Caroline " (clin d'oeil à Sarah Murcia?) puis " Two lonely people " (Bill Evans). 

" Song equals " (Steve Swallow). Mauro Gargano prend son archet. C'est tout en vibration. Celle des cordes de la contrebasse sous l'archet, des cordes du piano actionnées par les touches du clavier, celles des tambours malaxés par les balais de Fabrice Moreau. Cela monte en puissance avec les baguettes mais la beauté de la mélodie demeure. Tout se calme pour une autre mélodie qui descend sur nous au compe gouttes. La batterie ronronne sous les balais, la contrebasse fait entendre sa voix souple et chaude. Le piano, lui, a décollé. En descend une mélodie qui nous fait décoller à notre tour. Ca se termine sur une dernière vibration de la contrebasse. 

Bruno Angelini attaque seul, dans le grave, comme s'il cherchait la mélodie. Ca swingue vite mais léger, gracieux. Avec une énegrie maîtrisée. J'en hoche la tête de joie. C'est dansant à condition de pouvoir suivre le rythme. Le piano chante et enchante. Je reconnais que l'allitération est facile mais, en l'espèce, elle est inévitable. C'est devenu plus rapide, plus viril mais toujours chantant et superbement coordonné. Je bats, mal, la mesure des deux pieds. C'est dire ma joie. 

Mauro commence seul. La contrebasse vibre de mille éclats de voix. Piano et batteur aux balais le rejoignent pour une ballade. Le ton devient plus passionné, plus lyrique, plus fougueux. D'ailleurs, le batteur est passé aux baguettes. Puis ils décomposent la mélodie, le pianiste l'accélérant alors que le batteur et le contrebassiste la ralentissent. Effet saisissant. C'est monté en puissance puis ça descend. La contrebasse donne le ton. C'était " 1903 " (Mauro Gargano) précédé de " Adrien danse ' (Bruno Angelini). 

" Ida Lupino ' (Carla Bley) arrangé par Bruno Angelini. Bruno commence seul au piano cette ballade. Ce thème chante tant qu'il nous hante. Chante et hante, ça change de chante et enchante, n'est ce pas, généreuses lectrices, bienveillants lecteurs? Contrebassiste et batteur aux balais le rejoignent faisant eux aussi onduler cette musique par vagues douces. Ca s'agite, la mer se creuse. Le batteur est aux baguettes, la tempête n'est pas loin. D'ailleurs, la contrebasse sous l'archet grince comme une coque de navire. Le piano joue à plein coffre alors que la batterie claque, rugit sous les assauts de Fabrice Moreau qui la mène aux baguettes. Bel envoi final pour mettre le public ko avant de lui laisser la pause pour se remettre de ses émotions. Le temps suspend son vol pour le final.

PAUSE

Le concert tient les promesses de l'album. Je me régale mais je suis fatigué. Je débarque donc de la péniche l'Improviste et je laisse les lecteurs qui ont écouté la deuxième partie du concert la raconter.

Voici ce que donne " Caroline " sur l'album " So now " du trio angelini/gagrgano/moreau. A découvrir sur scène lors du prochain concert de ce trio.

 

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