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Un paradisier humain dansant le sing-sing

Publié le 12 mars 2008 par Vanessav
Une fois par an, si vous passez par la Papouasie nouvelle Guin茅e, vous entendrez des chants, des percussions, des sons stridents venus de fl没tes de pan. En vous rapprochant, vous verrez des hommes et des femmes danser le sing-sing…non ce ne sont pas des paradisiers mais bien des Huli qui se prennent pour leurs ancêtres, les paradisiers justement.
Pendant 18 mois de sa vie (sa période d’initiation en solitaire dans la forêt, accompagné juste d’un maitre), le Huli n’a pas coupé ses cheveux, il les a démêlés en tirant sur les côtés. Puis les a coupés et donnés au perruquier pour confectionner sa perruque, sorte de bicorne.


*source photo
« Dans une armature de branchages légers, le Huli va fabriquer sa perruque. Pour ce faire, il façonne une sorte de couvercle ovale dont les deux extrémités descendent ou se relèvent. Il tasse les touffes de ses propres cheveux soigneusement conservés et les juxtapose si serrées les unes près des autres que le couvre-chef prend bientôt la texture d'un feutre épais. Il humecte la perruque d'une huile à l'odeur très forte ‑ provenant de l'écorce de l'arbre aux ancêtres ‑ et la saupoudre de terre de couleur. Pour le rouge, la terre provient des collines. La terre blanche vient des bords d'une rivière. La couleur noire est faite à partir de charbon de bois pilé. Dès que la perruque est mise en forme et colorée, l'homme la décore. Il utilise différentes matières issues des règnes animal, végétai et minéral comme il le fera pour le maquillage de sa peau. Il place des bandes d'écorces et de fibres entrelacées parfois avec des fleurs séchées. Et puis, il va chercher un paquet de feuilles de latanier (une sorte de palmier) qu'il a gardé à l'ombre et l'ouvre avec précaution pour en extraire les plumes d'oiseau de paradis. »


*source photo (le blog contient aussi des photos des oiseaux du paradis au naturel)

Une aigrette blanche du paradisier de la Princesse Stéphanie,


Le poitrail du paradisier superbe est le plus recherché pour orner le front du danseur,


*sources de Paradisiers peints par Blowder SHARPE
« Dès qu'un Européen fait remarquer à un Papou que sa perruque ressemble étrangement au bicorne que portaient le capitaine Cook et les marins anglais qui débarquèrent sur les côtes de la Nouvelle-Guinée voici deux siècles, celui-ci se met à rire et répond que la forme représente une exagération des contours de la chevelure qui pousse dans un sens particulier et qu'il n'a pas le droit de couper pendant toute l'année que dure son initiation, mais seulement de la démêler en la tirant sur les côtés. » (extraits de "Danses de la Terre" de Françoise Gründ )

*source Huli en démonstration pour les occidentaux (pouah ! une vraie manipulation mais des photos)
Sur le visage, après avoir appliqué du blanc (cendre de cèdre ou vase) avec de l’huile, il se maquille de la couleur de son clan, le jaune est signe de fertilité. Il marque alors le front (partie la plus importante, symbole de virilité) et les yeux. Il se lève en chantant, désormais il n’est plus un homme mais un paradisier, ces compagnons lui attache la touche de feuillage sur le haut des reins pour parfaire l’imitation. La danse peut commencer, pour être respecter des hommes, pour séduire les femmes, contracter les dettes. « La danse qui semble se dérouler interminablement est en fait un lieu de communication d’information silencieuses (mariages, naissance d’enfant, fortune…) »

Sur la danse de sing-sing n’hésitez pas à lire ici en page 15 et pour plus de détails sur l maquillage et la perruque c’est ici et sur les paradisiers là.

*source photo-montage (à lire anglais)
Un peu de Sing-sing

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