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Alfred de Musset, La Confession d'un enfant du siècle

Par Grazyel


Bref, ce roman, ce chef-d’œuvre est passionnant et il le devient d’autant plus à partir de la troisième partie et de l’arrivée de Brigitte. Et c’est là que la personnalité d’Octave se dessine concrètement. Il me semble que leur histoire passionnelle reprend plus ou moins des éléments de vie de Musset lorsqu’il était avec George Sand et je dois dire que toute sa complexité amoureuse est apparente dans le roman. La jalousie, l’orgueil, tout ce qui détruit le plus bel amour du monde vient ici nuire aux deux personnages. Je sais, je spoile un peu en disant cela, mais ça ne retire rien au plaisir de la lecture. Révéler l’intrigue du roman ne nuit pas à cela. Impossible. D’autant plus que tout dire n’est pas possible non plus.
Je pense que La Confession est le genre de livre qu’il faut relire plusieurs fois pour vraiment découvrir toutes les manières d’interpréter le texte. On a à la fois une histoire d’amour, mais aussi une grande part de « je » n’appartenant qu’à Musset, ou encore une immense réflexion sur la complexité de la jeunesse des années 1830, sur le romantisme pour le dire avec de grands mots.
En somme, il s’agit sans doute là du roman le plus puissant qui m’est été donné de découvrir. Je ne regrette pas ma lecture et je sais que j’en referai une plus tard, juste pour être sûre de ne pas être passée à côté de quoi que ce soit. Parce qu’évidement, avec la lecture que je viens de faire, je n’ai pas tout vu, des éléments sont forcément restés obscures pour moi, même si je ne m’en rends pas encore compte.
Quoiqu’il en soit, Octave est terrible. On l’aime et on le déteste en même temps. Il joue sans cesse avec le feu de sa passion et de la passion des autres. C’est un personnage brisé et qui, quelque part, ne cherchera jamais à guérir vraiment ses blessures.

A notre époque, je pense que beaucoup de lecteurs diraient que c’est un peu lourd. Octave se lamente sans arrêt, et ça ne va qu’en grandissant jusqu’aux dernières pages, du coup, ça peut sembler difficile lorsqu'on découvre pour la première fois le roman. Et les derniers chapitres sont impressionnants avec cela. Mais moi, personnellement, le chapitre que j’admire le plus, c’est celui qui est à la fin de la troisième partie. Ce qui est décrit, les termes qui sont employés, la richesse de la langue, sa musicalité ainsi que sa profondeur, et bien, ça m’a subjugué, je suis morte mille fois en lisant ces mots. J’aurais aimé être Musset. Vraiment.


Je n’en dirai pas plus sur cette œuvre, il y a énormément de choses à prendre en compte, que ce soit sur les thèmes récurrents de Musset (le spectre, par exemple, que l’on retrouve aussi dans Lorenzaccio), mais aussi la religion, les années 1830 et donc, le désenchantement, tout comme sa relation avec Sand, l’histoire pure et dure que l’on retrouve dans La Confession… etc. Bref, La Confession d’un enfant du siècle nous offre des milliers d’ouvertures possibles et une richesse incroyable pour celui qui aime lire, mais qui aime d’autant plus écrire.
Je suis fan pour le dire dans des mots simples.
Voir aussi :

On ne badine pas avec l'amour ;


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