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La petite découverte de... mon compagnon!

Par Mylittlediscoveries

Aujourd'hui est un grand jour puisque mon compagnon a accepté de prendre la plume (ou plutôt le clavier) pour nous faire partager ici l'un de ses coups de coeur littéraires! Je suis très contente qu'il ait eu envie de s'exprimer sur ce blog et je compte sur vous pour lui réserver un accueil chaleureux!


"The Terrible Privacy of Maxwell Sim" (la traduction française est presque du mot pour mot: "La Vie Très Privée de Mr Sim") est le neuvième roman de l’anglais Jonathan CoeJ’ai donc rajouté huit nouveaux titres dans la liste de mes prochaines lectures! Mr Sim m’a fait entrevoir l’univers de Coe; un monde très anglais of course, mais également émouvant, socialement ancré dans notre époque; un monde dur car réel, incertain car humain, et surtout un monde d’autodérision car british...

Jonathan Coe anglais
Si on devait présenter (et réduire) Maxwell Sim en quelques lignes, voici ce qu’on pourrait jeter à la volée: Maxwell a la quarantaine passée, il vient de divorcer, n’a quasiment aucun contact avec sa fille, il est en conflit (non frontal) avec son père exilé en Australie après le décès de sa mère, et a un boulot dans lequel il ne s’épanouit pas.

Si Mr Sim faisait un test glané dans un mensuel de psychologie écorné dans la salle d’attente du dentiste, sa catégorie gagnante «Si vous avez plus de ∆» pourrait être: "Vous êtes en pleine mid-life crisis, ressaisissez-vous!" Mais qu’est-ce que Mr Sim peut bien saisir? Ses 70 amis Facebook? Sa famille? Ses collègues de travail? Pas vraiment…

En fait, Maxwell va attraper au bond un nouveau job proposé par une vieille connaissance. Désormais représentant de commerce d’une fabrique de brosses à dents "eco-friendly" sensées révolutionner notre rapport à l’hygiène bucco-dentaire, il a pour mission d’atteindre les îles Shetland, à la pointe Nord de l’Ecosse, pour faire la promotion de ce nouveau produit et frapper un grand coup lors de son lancement.

C’est donc au volant d’une Toyota Prius flambant neuve que Mr Sim s’élance depuis Londres.

Cela pourrait être un road trip aux bienfaits psycho-thérapeutiques, un long voyage aux prises avec soi-même au cours duquel la vie et les rencontres passées défilent dans la tête et d’où l’on sort différent, un nouvel homme empli de bonnes résolutions pour aborder la deuxième partie de la vie. Rien de tout ça vraiment, Mr Sim s’efforce surtout de maintenir sa consommation d’essence la plus basse possible pour gagner le concours interne de sa boîte, il se laisse porter au gré des priorités à gauche, bercé par la douce voix de son GPS dont il finit par tomber amoureux:

Jonathan Coe français
"Continuez environ trois kilomètres sur cette route. Superbe. J'adorais la courte pause qu'elle intercalait après "trois kilomètres". Elle vous disait ça comme le vers d'un poème."

Il pense peu, certes, mais quelques idées fusent au détour d’un rond-point et ne vous laissent pas indifférent:

"Les voitures, c'est comme les gens. On va, on vient, dans le grouillement du quotidien, on passe à deux doigts les uns des autres, mais le vrai contact est très rare. Tous ces ratages de peu, tous ces possibles irréalisés, c'est effrayant quand on y pense. Mieux vaut éviter soigneusement d'y penser."

Maxwell est surtout guidé et dirigé telle une marionnette par la plume acerbe de Jonathan Coe qui nous livre ici une vision sarcastique de notre époque, alourdie par le poids des nouvelles technologies qui paradoxalement nous isolent les uns les autres, une réflexion sur le poids des non-dits dans la famille et des actes manqués.

Très loin des critiques classiques et faciles de notre époque de crise, "La Vie Très Privée de Mr Sim" est avant tout un livre dans lequel je me suis surpris à rire à gorge déployée, un livre que j’ai eu beaucoup de mal à fermer tant cet anti-héros y est attachant. La pirouette de fin est à l’image du roman: drôle, juste et acidulée tel un petit bonbon sans prétention qu’on essaye de garder sous la langue le plus longtemps possible...

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Bon, maintenant j'ai très envie de lire ce roman...

L'avantage, c'est qu'il est déjà dans ma bibliothèque! ;o)

Et vous, êtes-vous sensible à l'humour très british de Jonathan Coe?


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