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Des gamins de quinze et seize ans se font irradier dans les mines sous contrôle français au Niger

Publié le 13 mars 2008 par Torapamavoa Torapamavoa Nicolas @torapamavoa

Recu par notre specialiste de ces questions que nous vous presenterons peut etre bientot.
AREVA MACHINE MORBIDE !

"Slt
Le dernier article d'Ibrahim Manzo Diallo, le directeur du journal Aïr Info qui était encore en prison il y a peu ...
http://www.tamtaminfo.com/index.php?option=com_content&task=view&id=2156&Itemid=2
INSÉCURITÉ AU NORD NIGER LA MALÉDICTION DE L'URANIUM
Uranium : le minérai de tous les problèmes
Written by Ibrahim Manzo Diallo (Aïr-Info n°71 DU 15 FÉVRIER AU 5 MARS 2008)
Friday, 07 March 2008
“Des gamins de quinze et seize ans se font irradier dans les mines sous contrôle français au Niger…Il n'y a quasiment aucune protection contre l'inhalation de gaz radon.…La main d'oeuvre reste totalement ignorante des effets de l'exploitation minière... la détection des radiations et les contrôles sanitaires sont inexistants."
Ce ne sont là que quelquesuns des faits rapportés par un réalisateur de télévision britannique du nom de Olgiati qui, avec une équipe de caméramans de l'émission Panorama (UK) ont été les premiers étrangers à visiter Arlit située dans la partie nord du Niger au tout début de l'exploitation uranifère.
Selon lui : "Il va de soi que les Français n'informent pas les indigènes qu'ils travaillent dans les mines les plus dangereuses du monde, ils n'entendent jamais parler de mesures dosimétries, des rayonnements et un suivi sanitaire quel qu'il soit est impensable".
“Ces gens travaillaient dans l'ignorance absolue de ce qui pouvait leur arriver dans vingt ou trente ans".
Et Olgiati d’assurer qu'il:“n'a vu personne porter de masque et que les mineurs remontent des galeries en fin de journée recouverts de poussière radioactive de la tête aux pieds".
“Ils sont maintenus dans l'ignorance totale des conséquences de leur travail et lorsqu'ils mourront leur corps ne sera même pas soumis à la formalité d'un examen post-mortem [autopsie].
Il serait difficile de trouver un exemple plus frappant de néo-colonia-lisme rampant."Des décennies après, les mêmes fautes et les mêmes fauteurs restent et demeurent ! Des mineurs lavent eux-mêmes leurs tenues de travail à domicile ; des millions de tonnes de déchets radioactifs stockés à l'air libre ; des gaz radioactifs rejetés dans l'atmosphère ; de la ferraille contaminée sur le marché ; l'exposition des travailleurs et des habitants de la région aux rayonnements ionisants à travers l'eau et toujours Areva qui persiste et signe martelant à travers des laconiques communiqués que : " des analyses chimiques, bactériologiques et radiologiques effectuées périodiquement montrent l'absence de toute contamination" !
Profession de foi sans foi !
Tout le monde sait que la multinationale cachant des monstruosités refuse obstinément des analyses indépendantes ! Résultat ? Les populations ont su que Areva et ses filiales se moquent royalement de leur santé et de leur avenir. À force de voir leurs frères engagés comme subalternes dans les mines et même leur cheptel mourir des curieuses maladies, les nomades ont fini par fuir ces " lieux maudits" préférant l'errance dans la précarité à la survie dans la "damnation".
Comment auraient-ils su que les maladies curieuses qui affectent leurs animaux en asséchant les mamelles des femelles et atrophiant les mâles ne sont dus qu'à la pollution de leur environnement par ce diabolique minerai ?
Comment auraient-ils su que ce parent mineur qui mourrait en silence les yeux hagards , affaibli par la toux insidieuse de la tuberculose est victime du gaz radon ?
Comment auraient-ils su que si leurs potagers refusaient de produire c'est parce que le sol est devenu inculte brûlé par l'âcre émanation des mines ? Comment l'auraient-ils su eux qui n'ont pratiquement pas d'écoles pour apprendre à déchiffrer ces mystères ?
Par le biais de ses filiales, Areva escroque et suce le sous-sol de l'un des Etats les plus pauvres du monde sans que des voix ne la condamnent En effet, la Somaïr, (société des mines de l'Aïr) exploite l'uranium par carrières à ciel ouvert depuis 1968. Sa production annuelle est de 1277 tonnes d'uranium et ses gisements ont une profondeur de 35 à 80 mètres. Quant à laCominak(compagnie minière d'Akouta) exploite l'uranium par travaux souterrains depuis 1974. Sa capacité nominale est proche de 2000 tonnes d'uranium par an.
Le chiffre cumulé de ces deux sociétés est estimé à des milliards d’euros! Face à ces intrus qui les volent sans payer; qui dupent leur Etat à travers des contrats léonins, les autochtones se laisseront gagner par un sentiment d'exclusion qui va se commuer petit à petit en haine! Et ce qui ne devait pas arriver arriva !
En 1990, Rhissa Ag Boula et ses frères prirent les armes pour condamner et demander justice après le massacre de plusieurs dizaines de touaregs à Tchintabaraden mais aussi fustiger le comportement irresponsable de la société Areva à Arlit qui dépouille allégrement le Niger de ses richesses en ignorant les pauvres populations se trouvant à côté!
Ségrégation et exclusion ont été les principaux griefs des rebelles d'alors à la société française !
Dix-sept ans après, Aghali Ag Alambo prend les armes et revendique plus de justice et plus d'équité en mettant Areva au pilori pour tant de péchés !
Tout le monde se demande! À qui la faute ?
À ceux-là qui rompent le rang de la docilité pour se faire justice ou à ceux-là qui des décennies durant exploitent sans vergogne des prairies d'autrui au nom de la supériorité technologique ?
Si ces sociétés avaient été plus humaines, le drame que le Niger a vécu en 1990 et celui qu'il vit actuellement n'auraient certainement pas eu lieu !
Oui ! Si les sociétés qui puisent leur force des entrailles de notre pays avaient pensé à des investissements corrects, concrets et légitimes, les deux rébellions n'auraient pas eu leur raison d'être. Il suffisait à Areva de penser au sort de toutes ces populations Toubous, peuls, kanuris et Touaregs et de les aider en aidant l'Etat dans les constructions de classes ou des puits destinés à ces localités pour que certains griefs se noient. Mais hélas, la gourmandise aidant et l'avarice s'accentuant, Areva continue de piller et de vendre à qui elle veut un minerai de plus en plus prisé sur le marché international.
Même les 15% prévus par l’Etat à ces populations deviennent de plus en plus chimériques. Comme si cela ne suffisait, Areva se bouscule encore avec d'autres sociétés étrangères au portillon du Niger pour s'accaparer d'autres permis aux fins d'autresexploitations acculant de ce fait et les aires de pas- toralisme et les éleveurs aux flancs des montagnes incultes.Oui, voilà ce que fait la France, pays qui se targue du respect du droit et d'égalité mais qui se nourrit des viscères d'un naïf état qui a longtemps cru à la solidarité internationale.! Avec toutes ces ressources engrangées, Areva (entreprise publique à 94 % dont le principal client EDF est une entreprise publique à 84 %) aurait dû songer à garantir un minimum de bien-être aux populations riveraines!
On dirait, pour emprunter les mots à Hawad qu'elles : “ ont trop de graisse de vanité sur leur regard pour comprendre les silhouettes maigrichonnes des nomades".
Donc! Il ne faut point se leurrer! La première rébellion et la deuxième et même celles qui suivront après auront toujours comme dénominateur commun ce problème de ressources minières!Il est impératif pour nous de régler cela une bonne fois pour toutes!
Et pour ce faire, il faut rappeler ces sociétés à l’ordre!
Il faut les obliger à nous regarder d’égal à égal!
Qu’elles sachent que ce sont elles qui ont aujourd’hui besoin de nous et non le contraire! Alors que nos chefs d’Etat et nos cadres se débarassent du “complexe du colonisé” qui les anime pour véritablement protéger les intérêts de la nation. Il est unanime que c’est la somme de tant de déceptions qui a fini par embrumer les esprits et aiguiser les appétits divers. Ce que nous vivons aujourd’hui, nous ne l’aurions point vécu, s’il y a eu une bonne volonté de politique économique de part et d’autre.
Conséquence? Ce fut la guerre ! La guerre des intérêts !
En un mot, la sale guerre que personne ne maîtrise et qui risque de s’éterniser jusqu’à enfanter d’autres monstruosités plus viles et moins subtiles !
Tout ce que nous savons, et cela seuls ceux qui sont sur le terrain diront que les armes doivent se taire !
Eux qui voient leurs troupeaux abattus par des armes lourdes ; eux qui se voient délester de tous leurs biens par des gens sans scrupules, eux qui sautent sur des mines anti-chars en partant chercher leur pitance ; eux qui vivent le deuil ; eux qui sont au chevet des amputés et des brûlés ; eux qui ont des fils enrôlés dans les deux camps et qui vivent des nuits et des jours d'angoisse les yeux et l'ouïe rivés aux médias parfois mensongers et haineux :
Oui ceux-là diront que cette guerre est absurde et qu'elle doit cesser !
Ces gens repus de maux savent que la guerre n'avantage personne !
Ni les combattants du MNJ, ni les élements de défense, ni les voisins de notre pays et encore moins Areva et tous ses complices attirés par l'appât du minerai facile ! A ce jour, cent quarante un (141) permis de recherche et d'exploitation ont été attribués, mais a t-on pensé à moraliser ces nouveaux détenteurs?
Sinon, après Areva d'autres"irresponsabilités" chinoises, indiennes, canadiennes ou Sud-africaines feront naître d'autres drames qui risqueront d’ouvrir d'autres plaies ! Pour corriger ces erreurs, il faut comme l'a si bien dit M. Ali Idrissa, coordonnateur du ROTAB : " que les décideurs politiques veuillent bien jouer sur la corde de la transparence et la gestion des ressources générées par ces richesses dont regorge notre sous-sol".
Mais ce qui urge le plus, c'est la paix ! Rien que la paix afin que main dans la main, nous nous attelions à la construction de notre pays. Ce voeu franc et pieux est aussi partagé par SEM Mahamane Ousmane, président de l'Assemblée Nationale qui disait le 1er mars 2008 à l'ouverture de la première session ordinaire ceci " Le Niger, notre pays, notre cher pays, dont nous tenons tous à l'intégrité territoriale, à la souveraineté nationale et à l'indépendance politique, autant qu'à la prunelle de nos yeux, ne mérite pas un tel cliché négatif.
Celui-ci agissant sur le subconscient individuel et collectif des populations conduit certains à s'interroger sur le devenir même de l'Etat et la viabilité de la nation. À l'issue des réflexions menées par la classe politique, notamment au sein du conseil national de dialogue politique (CNDP), sur les préoccupations sécuritaires, je pense, à présent que la session actuelle, pourra donner à la représentation nationale, l'occasion de faire, à nouveau le point sur la question, à travers ses structures compétentes."
Ce désir de paix n'est pas une faiblesse mais une pensée pour ce pays alangui ; pour ces otages militaires et civils qui attendent dans les geôles du pouvoir et les grottes du MNJ que sonne enfin l'heure du pardon !

Ibrahim Manzo Diallo NDLR :
Dans le prochain numéro : Le Pastoralisme nomade: une fin programmée!
J'ai corrigé le titre qui n'était pas en entier. Voir l'original en pdf: http://www.tamtaminfo.com/newspapers/airinfo.pdf
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**La suite et fin de ton message blog.**
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