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La grande déconnade à Neuilly sur Seine

Publié le 13 mars 2008 par Carlitablog666

A rire ou à pleurer au choix.

Comme le raconte Le Monde la soirée a été plutôt agitée, le seul souci, ça semble beaucoup trop gros pour être vrai.

Louis-Charles Bary n'avait jamais vu ça. Celui qui est encore maire (UMP) de Neuilly (Hauts-de-Seine) pour une semaine tente de proclamer les résultats dans le grand salon de l'hôtel de ville, dimanche 9 mars. Peine perdue. Sa voix est couverte par les Neuilléens divisés en deux camps irréductibles, dont chacun scande le nom de son champion. "Fromantin ! Fromantin !", hurlent les uns. "Arnaud ! Arnaud !", crient les autres. "Est-ce qu'il est encore possible de s'exprimer dans cette mairie ?", s'époumone M.Bary.

La victoire du candidat (divers droite) Jean-Christophe Fromantin, soutenu par l'UMP, paraît acquise. Avec 47,89 % des voix, il frôle l'élection au premier tour. Lui, le vrai Neuilléen qui, grâce à sa campagne de terrain, avait contraint le porte-parole de l'Elysée, David Martinon, parachuté à Neuilly, à jeter l'éponge en février. Son principal adversaire, le dissident Arnaud Teullé, ancien responsable de la section locale de l'UMP, obtient 32,12 %. Ses partisans, pour la plupart des militants UMP, acceptent difficilement la défaite.

JEAN SARKOZY AU CONSEIL GÉNÉRAL

Les insultes fusent quand M. Fromantin gravit le grand escalier de l'hôtel de ville : "Fasciste !" Près du buffet, deux hommes se jettent à la figure leur flûte de champagne. "Extrémiste !", dit l'un. "Porc mal élevé !", réplique l'autre, un ancien officier qui propose un duel : "Je le prends quand il veut, au sabre, à l'épée ou au pistolet." M. Fromantin laisse passer l'orage. "C'est un système qui est à bout et qui lance ses dernières cartouches", estime-t-il. La candidate socialiste, Lucienne Buton, fait la même analyse : "C'est une page qui se tourne, la fin d'un système à la mairie. Fromantin représente un souffle nouveau." La gauche pâtit de ce renouvellement à droite, qui lui a enlevé des voix. Avec 7,93 % (contre 13,44 % en 2001), le PS ne peut se maintenir au second tour. Pour la première fois, il ne devrait pas être représenté au conseil municipal.

La droite neuilléenne sort déchirée de l'affrontement entre MM. Teullé et Fromantin, qui a vu "Dadu" Sarkozy, la mère du président, soutenir le premier, et M. Bary le second.

L'union s'est faite, en revanche, autour de Jean Sarkozy, le fils du président et ancien maire de la ville. Il se présentait dans le canton de Neuilly-Sud et a été élu au premier tour avec 51,91 % des voix. "Je n'ai qu'une seule pensée ce soir : Neuilly et les Neuilléens", a-t-il déclaré après l'annonce des résultats. Un premier discours qui sonnait comme une option sur l'avenir.

Quels bandes de mauvais guignols quand même.

Sur la seule vidéo circulant aujourd'hui sur le net, on ne perçoit pas directement l'affrontement, mais on détecte ses prémices. Avec une femme, coupe au carré, col roulé rose sous une petite veste sombre, hurlant : « Honte a Neuilly ! » La caméra effectue un travelling, découvre l'architecture néo-renaissance du bâtiment, avec ses colonnes et ses dorures (les connaisseurs apprécieront le goût des architectes Victor Dutocq et Charles Simonet, typique de l'année 1882). Plonge sur l'escalier tournant – on aperçoit une sculpture (la Vierge ?) –, montre des hommes en costume qui huent, vocifèrent, s'échauffent, le poing levé. Un sosie de Catherine Deneuve applaudit au balcon, réjouie des « jeux » qui ont lieu dans l'arène. La femme du départ tape maintenant du plat de la main sur le marbre de la rampe et répète « Non, non, non ! » Si cette image nous interpelle, c'est sans doute parce qu'on la connaît déjà.

Au trou et plus vite que ça.


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