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Santé : la pollution intérieure touche un élève sur trois

Publié le 04 avril 2012 par Bioaddict @bioaddict

D'après une récente étude de l'INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale) menée sur 108 écoles primaires dans 6 villes françaises, près de 30 % des élèves de primaire seraient exposés à des niveaux de polluants supérieurs aux normes autorisées.

Santé : la pollution intérieure touche un élève sur trois
 

On savait déjà que les enfants sont plus sensibles que les adultes aux effets de la pollution intérieure mais alors qu'ils passent environ 80% de leur temps dans des milieux clos, dont une grande partie à l'école, le lien entre la qualité de l'air intérieur des écoles et la santé des jeunes n'avait pas encore été établi.

Précisant que la qualité de l'air intérieur varie évidemment en fonction des écoles et des villes, cette récente étude de l'INSERM révèle qu'environ 30 % des 6 590 enfants suivis (3 enfants sur 10), sont soumis à des niveaux de pollution supérieurs aux valeurs guides recommandées par l'OMS (Organisation mondiale de la Santé) et l'ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire). "L'intérêt de notre étude est de disposer de données sur un nombre important d'enfants répartis sur l'ensemble des régions de France métropolitaine", a déclaré Isabella Annesi-Maesano, directrice de recherche à l'INSERM.

Pour réaliser cette étude, les scientifiques ont analysé les concentrations dans l'air de différents polluants dont les particules fines de diamètre inférieur à 2,5 micromètres et le dioxyde d'azote (NO2), qui " proviennent essentiellement de la combustion automobile et peuvent rentrer par transfert (en ouvrant les fenêtres) à l'intérieur des locaux ". D'autres substances comme les aldéhydes ont également été relevées. Les aldéhydes sont des polluants présents dans des produits de combustion (cigarettes, bougies, encens, cuisinière à gaz), des éléments décoratifs ou des matériaux de construction. Ainsi, on peut en trouver dans les pièces en bois, les parquets stratifiés, certaines colles de moquettes ou papiers peints. Ils peuvent également être présents dans des produits d'hygiène et d'entretien comme les détergents, désinfectants ou des produits de traitement comme les insecticides.

Les enfants sujets aux allergies sont les plus vulnérables

D'autre part, l'équipe de recherche a répertorié les signes cliniques chez les enfants grâce aux données recueillies lors d'une visite médicale comportant aussi un test cutané aux 11 allergènes les plus communs (acariens, chat, pollens...) et un test d'exercice permettant de détecter l'asthme à l'effort. Parmi les symptômes des problèmes de santé à court et à long terme que peuvent présenter les enfants figurent "la congestion nasale, des irritations de la peau et des yeux, des réactions allergiques, de l'asthme, des maux de tête, de la fatigue, des vertiges ou encore des nausées."

L'étude montre que "l'exposition à des concentrations élevées de particules et composés organiques volatils (COV) est associée à une augmentation de la prévalence des signes cliniques de l'asthme et des rhinites chez les enfants scolarisés." Les plus vulnérables face à cette pollution sont les enfants déjà sujets aux allergies" précise la directrice de recherche à l'INSERM.

Cette étude semble donc donner raison aux établissements qui s'engagent dans une démarche éco-responsable comme les écolo-crèches. Ces dernières obtiennent le label sur évaluation de plusieurs critères dont l'utilisation de matériaux naturels et durables ainsi que l'emploi de produits d'entretien écologiques.

Mais ne devrait-on pas commencer interdire l'utilisation de produits reconnus nocifs comme l'eau de javeldans l'enceinte des établissements scolaires ?

Olivia Montero


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