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DIABÈTE: Un supergène protecteur dans les cellules graisseuses – Nature

Publié le 05 avril 2012 par Santelog @santelog

Cette découverte des chercheurs du Beth Israel Deaconess Medical Center (BIDMC) pourrait remettre en cause la notion populaire de graisse corporelle et deproblèmes de santé. Car, selon cette étude, publiée dans l'édition du 1er avril de la revue Nature, les cellules adipeuses pourraient protéger le corps contre le diabète. Comment ? Par une version puissante d'un gène, ChREBP-bêta, qui transforme le glucose en acides gras. Cette découverte pourrait conduire à une nouvelle stratégie thérapeutique pour la prévention et le traitement des diabétiques de type 2, l'obésité et autres maladies métaboliques.


DIABÈTE: Un supergène protecteur dans les cellules graisseuses – Nature
Plusieurs études ont déjà montré que les cellules adipeuses jouent un rôle majeur dans le contrôle de la glycémie et les niveaux d'insuline dans le corps. Pour faire ce travail essentiel, les cellules graisseuses ont besoin d'une petite partie des sucres apportés par l'alimentation. Or l'obésité réduit souvent les molécules dédiées au transport du sucre sur les cellules adipeuses et limitent ainsi le taux de glucose qui pénètre dans les cellules adipeuses. En conséquence, le corps entier devient résistant à l'insuline, et la hausse des sucres dans le sang, conduit au diabète.


Cette nouvelle étude montre pourquoi glucose et cellules graisseuses sont liés. L'équipe a découvert une nouvelle version d'un gène dans les cellules graisseuses qui répond au sucre avec un puissant effet systémique : « Si nous ne changeons qu'un seul gène –sur l'animal- il devient plus enclin à être protégé contre le diabète», explique l'auteur principal le Dr Barbara Kahn, professeur de médecine à la Harvard Medical School. Les chercheurs sont parvenus à mettre en évidence ce gène et son effet sur des modèles murins de l'obésité et de la résistance à l'insuline puis sur des échantillons de tissus adipeux de personnes minces et obèses.


2 résultats surprenants :


·   Un gène unique pourrait modifier le métabolisme de la cellule adipeuse de façon spectaculaire,


·   l'activation de ce gène commutateur dans le tissu adipeux serait bénéfique à l'ensemble du corps.


Il y a une douzaine d'années, le Dr Kahn démontrait déjà que les cellules graisseuses sont des régulateurs clés des niveaux de glucose et d'insuline chez la souris et ont besoin de sucre pour faire leur travail.


Le concept général « la graisse n'est que mauvaise pour la santé »n'est pas vrai, explique l'auteur principal, le Dr Mark Herman du département endocrinologie, diabète et métabolisme du BIDMC et professeur de médecine à la Harvard Medical School (HMS). «L'obésité est souvent associée à un dysfonctionnement métabolique qui accroît le risque de diabète, d'accident vasculaire cérébral et de maladie cardiaque, mais il y a un grand pourcentage de personnes obèses qui sont métaboliquement saines ».


Le gène identifié peut également rendre compte de l'effet protecteur de l'absorption du glucose par la graisse humaine. Des chercheurs-collaborateurs allemands ont trouvé une plus grande activité du gène chez des personnes ayant une plus grande sensibilité à l'insuline. L'activité du gène est aussi en forte corrélation avec la sensibilité à l'insuline.


Une version « superactive » du gène, ChREBP-bêta : Conclusion, le métabolisme du glucose dans le tissu adipeux est très important pour la sensibilité du corps à l'insuline et les cellules graisseuses qui commencent à avoir du mal à absorber le sucre peuvent être un indicateur précoce du diabète. Dans les cellules graisseuses, le gène identifié agit comme un capteur de glucose qui convertit les sucres en acides gras. En réponse à des niveaux de glucose plus élevés, le gène devient plus actif par lui-même. Sa version active entraine un processus cellulaire qui démonte les molécules de sucre et les transforme en acides gras.


A noter : Dans le foie, où le gène original a été découvert par d'autres scientifiques, le même processus de synthèse des acides gras est néfaste. Là, la transformation du glucose en acides gras augmente le niveau de triglycérides dans le sang et conduit à une stéatopathie hépatique non alcoolique.


Source: Nature doi:10.1038/nature10986 “A novel ChREBP isoform in adipose tissue regulates systemic glucose metabolism”  (Visuel SEM (scanning electron microscope) micrograph of fat cells- Wellcome Images)


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