Je m'intéresse en ce moment aux différentes formes de révolte que l'on peut observer de nos jours, et qui me semblent obéir à d'autres schémas que ceux du siècle dernier. Un interlocuteur me dit : fort bien, mais vous oubliez les révoltes criminelles. Et de me citer les Zetas au Mexique. Ce qui mérite discussion.
1/ En effet, je persiste à ne pas dénommer ce phénomène de "révolte" qui manifeste malgré tout une rébellion politique contre un ordre établi considéré comme illégitime. Ici, la question n'est pas celle de l'illégitimité, mais du refus, pour des raisons privées, d'une autorité régulatrice générale, afin de la remplacer par une autorité privée peu soucieuse du bien commun : il n'y a qu'intérêt privé. En fait, on est dans la création d'une sorte de féodalité (à ceci près que la féodalité classique voyait une hiérarchie des liens de suzeraineté, donc de fidélité, conformément à un ordre social qui dépassait chacun et qui était hiérarchisé par un macrocosme sacré : on en est loin dans le cas des cartels).
2/ En revanche, il faut bien constater plusieurs caractéristiques : l'emploi de la force armée en concurrence à la force étatique, qui perd donc son monopole de la violence ; et la domination d'un vaste territoire qui est, à l'évidence, un phénomène géopolitique. Mais le motif est, je le répète, strictement privé et il ne s'agit pas de la concurrence de deux visions d'un bien commun, qui me semble à la source du phénomène de révolte.
Il reste que cet exemple permet de bien comprendre cette notion de révolte, au 21ème siècle...
O. Kempf
Réf :
- ce billet du blog "géopolitique de l'amérique latine"
- celui-ci d'historicoblog
NB : Ces propos n'engagent que moi et aucune des organisations pour lesquelles je travaille.
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