Magazine Humeur

Henri Guaino aurait-il fait un AVC ?

Publié le 09 avril 2012 par Kamizole

(Jour N - 13) Je précise pour ceux qui n’entravent pas forcément le jargon médical, encore que le terme soit relativement connu, qu’il s’agit d’un « accident vasculaire cérébral » naguère connu sous le terme d’apoplexie ou dans le langage très courant : ramollissement cérébral. C’est en effet à se demander s’il jouit encore de toutes ses facultés mentales pour pondre pareille connerie que je viens de dégotter sur le site d’Europe 1 - une vraie mine d’or pour les petites phrases et autres brèves de campagne - "Le changement, c’est Sarkozy", dit Guaino (8 avril 2012)…

Ah ! Pour ça oui, il ne cesse de changer le Troll de l’Elysée. Du moins, il l’affirme en permanence : « J’ai changé »… Malheureusement, toujours en pire… Le candidat-président (ou l’inverse) a même trouvé un autre gimmick : je serai un président « différent »… Nous ne sommes pas du tout forcés de le croire.

Ah ! si : il change d'avis - plutôt de lubies - tous les quatre matins... Ensuite de quoi, il ne reste plus à ses ministres-larbins ou aux parle-mentaires de l'UMP d'essayer de s'y adapter. Idem pour son projet présidentiel : il marque François Hollande à la culotte. Et je ne vous parle pas de l'UM/Provisation de son meeting Place de la Concorde... j'y reviendrais mais c'est tellement bien préparé que Copé appelle militants et sympathisants de l'UMP à "la débrouillardise"... Il reste au moins des occasions de rire dans son ignoble campagne.

Il ne serait plus « le président des riches » contre les pauvres ? Quand bien même s’en défendrait-il… « Il n'y a eu aucun cadeau aux riches depuis que je suis président » très justement pointé - 3 Pinocchios à la clef - par Donald Hebert (Nouvel Obs 5 avril 2012).

Sans appel : « Faux. Comme le révèle une étude de Terra Nova (6 mars 2012) "think tank" proche du PS, les ménages les plus favorisés - les 10% des contribuables aux revenus les plus élevés, à partir de 3.786 euros par mois - ont reçu 18,5 milliards durant le quinquennat. Soit 54% des 34 milliards d'euros nets redistribués à l'ensemble des ménages. Ceci est le résultat des mesures prises par la majorité dès 2007 (comme le bouclier fiscal) et que les corrections décidées par Nicolas Sarkozy après le déclenchement de la crise - il a alors en effet augmenté la fiscalité pour les plus aisés - n'ont pas compensées ».

Je n’ai pas le temps de développer cette passionnante étude Bilan fiscalité : Les gagnants et les perdants du quinquennat de Nicolas Sarkozy mais je signale qu’outre les ménages les plus aisés - je rappelle que la somme de 3.786 € est le départ du 10e décile distribuant les ménages en fonction de leurs revenus et que les plus riches de cette tranche - revenus annuels supérieurs à 1 million d'euros (quasi 500.000 francs anciens par mois) - qui représentent environ 1 % de la population absorbent l’essentiel des cadeaux fiscaux, dont les redistributions au titre du bouclier fiscal - qu’il y est démontré que « les entreprises sont les grandes gagnantes du bilan redistributif : elles auront le plus bénéficié du quinquennat de Nicolas Sarkozy et de très loin. Elles ont en effet perçu 50 milliards d’euros sur la totalité du quinquennat, soit presque 60 % du total des sommes redistribuées ». Ce qui ne les a guère empêché de licencier, de délocaliser et de très peu augmenter les salaires…

Alors quand Guaino ose affirmer « Le changement, aujourd'hui, c'est Nicolas Sarkozy et pas François Hollande (…) Comment change-t-on la société française ? Nicolas Sarkozy s'y est employé pendant cinq ans, il a essayé de changer les choses au milieu des pires épreuves. Le changement n'est pas terminé, il faut encore changer beaucoup de choses pour pouvoir affronter les défis du XXIe siècle » il se fout carrément de notre gueule…

Le « changement » selon Sarkozy étant tout bonnement continuer cette politique monstrueusement inégalitaire qui nous a mise à genoux - idem la France. Nous serions encore plus esclaves, taillables et corvéables à merci.

Le « changement » selon Sarkozy n’est rien d’autre qu’un retour à l’ère de la révolution industrielle de la seconde moitié du XIXe siècle et ses patrons de droit divin. Et encore, à cette époque la France figurait-elle parmi les grandes nations industrielles ! Aujour-d’hui, l’ultralibéralisme mondialisé a réduit la France à n’être plus qu’un pays vivant du tourisme et de petits boulots. Ne demandez pas pourquoi la balance commerciale connaît des déficits monstrueux depuis 2004. J’enfoncerais toujours le même clou : un pays sans indus-trie - lourde et légère - digne de ce nom est un pays économiquement fichu.

Le « changement » selon Sarkozy est également une formidable régression vers la féodalité, l’Ancien Régime et ses privilèges, l’oligarchie. Tout simplement, ses amis multimilliardaires glouto-crates - l’hyper-bourgeoisie - et les multinationales ont remplacé la noblesse de jadis.

Si Nicolas Sarkozy devait par malheur être réélu, serions-nous encore des citoyens demain ? Gros doute chez les affreux. En cherchant à éradiquer toutes les élites qui feraient obstacle entre lui et les Français et en s’en prenant comme un dingue contre les corps intermédiaires, dont les syndicats, il nous prépare une France qui emprunterait plus à « L’Etat Français » de Pétain voire au Second Empire de Napoléon III qu’à la République française, état de droit démocratique. Un tyranneau au petit pied. Que subsisterait-il de la fière devise qui orne encore - même si c’est déjà largement Canada Dry - le frontispice des édifices publics : « Liberté, égalité, fraternité » ?


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