Magazine Cinéma

Sarkozy, réélexion mode d'emploi

Par Jacquesh

sarkozy réelection mode d'emploi,

Voici un article visionnaire que Jean Luc toutlemonde avait écrit il y a quelques mois avant la tuerie de Toulouse, quand il écrivait sous un autre pseudo pour un magazine plus fréquenté que son blog...

"

Un observateur avec un regard un peu acéré aurait vite fait d’établir un petit topo sur les manœuvres de basse campagne du camp Sarkozy pour assurer sa réélection. Malheureusement il faut croire qu’il n’existe pas un tel observateur dans les médias français.  Voici donc en exclusivité pour XXXX (censure) quelques une des grosses ficelles auxquelles il nous a semblé que nous pouvions nous accrocher.

1.Elimination du rival le plus dangereux.

Il s’agissait bien sûr de DSK. L’homme qui devait devenir président de la république à la place de Nicolas Sarkozy, s’il n’avait pas été mis hors d’état de nuire.

DSK victime d’un complot ?

Aucun média en France ne s’est donné la peine de faire une enquête sérieuse. Et nous sommes restés sur une vague de suppositions et d’émois si chère aux tabloid. Et pourtant cette fameuse vidéo de la danse, l’implication d’un ex agent du ministère de l’intérieur devenu responsable de la sécurité de l’hôtel du groupe Accord, ainsi que la réaction saugrenue des responsable dudit groupe au sujet de ce que fêtaient ses deux employés à quelques mètres de la présumé victime, sont autant d’éléments troublants qui auraient justifié une enquête parlementaire. (À noter que — des articles que le publierai sur ce blog en attesteront — je ne croyais pas du tout à la théorie du complot avant d’avoir pris connaissance de ces éléments qui ne relèvent pas en l’occurrence d’une théorie, mais bien de faits clairement établis.)

2. Débat sur les civilisations

Pour réveiller cette droite nauséabonde, la dégoupiller telle une boule puante afin d’ empoisonner la campagne, rien de plus simple qu’une petite phrase au faux air de dérapage. Le but ? Diviser un peu plus les français et obliger le socialiste à s’ériger, conformément à un atavisme dont il ne sait pas se défaire, en ce bien pensant que le Français moyen déteste tant par les temps qui courent — Une bonne partie de la base des électeurs de François Hollande désapprouveront ainsi la réaction de principe desdit socialistes et on récupérera au passage quelques voix du Front National. Tel aura été la mission de Claude Guéant. Une mission qu’il a accompli avec brio, grâce à la complicité de nombreux médias et à la duplicité de nombreux socialistes.

3. Grèves

Histoire de montrer que le gouvernement "en a encore dans le froc" après la perte de son triple A , et qu’il ne cède pas à quelques petits employés privilégiés — Le Figaro aura pris soin de faire un article pour mettre en lumière les avantages  desdits privilégiés la veille — une grève qui paralysera la France et prendra en otage les français de manière impromptu, sera la bienvenue. Elle sera l’occasion de rappeler que Monsieur Sarkozy est un président fort. L’homme de la situation en période de crise. Qu’il ne cède pas aux chantages — quel qu’en soit la nature—, et quand bien même cela interviendrait de manière intempestive à la veille de son dépôt de candidature, il ne sera pas question de faiblir.  Ce n’est écrit nulle part dans le programme de l’UMP, mais une loi, restreignant justement ce droit de grève aura été passé au moment opportun de façon à revenir sur la scène quand il faudra et à ce que la grève ait lieu inévitablement. On appelle cela gouverner à court terme, mais d’un point de vue électorale, c’est bien plus efficace que de regarder loin.Et Nicolas Sarkozy excelle dans le genre.

 4 Et pourquoi pas un attentat ?

La sécurité et son corrolaire La Peur. Le cheval de bataille de Nicolas Sarkozy. Le thème qui l’a porté à la fonction suprême. Remarquons que si les réseaux de Nicolas Sarkozy sont capables de piéger un futur candidat dans un hôtel à l’autre bout du monde, ce qui relève d’activités criminelles— après tout d’autres présidents ont donné, citons Nixon — l’organisation de quelques incidents de nature à provoquer quelques réactions et/ ou déclarations de Nicolas Sarkozy sera bienvenue. On pourra bien sûr penser a un acte terroriste retentissant et compter sur les médias amis pour lui donner une portée telle que parler d'autre chose, comme du bilan économique de Monsieur Sarkozy serait hors sujet voir indescent.

Seul problème du thème sécuritaire doivent avoir prévenu certains conseillés avisés, si il a fait gagner Nicolas Sarkozy candidat de l’opposition en 2007, il se pourrait qu'il profite cette fois à Marine Le Pen, et fasse perdre le candidat !

D’où :

5. l’élimination du Front National

Et si le FN ne pouvait pas se présenter ? Parmi les stratégies de rase campagne cette question a bien dû être posée par quelques uns des plus machiavéliques collaborateurs de Nicolas Sarkozy, alters egos de ceux qui outre atlantique n’hésitaient pas à brandir des flacons d’Anthrax et à falsifier des documents pour envahir l’Irak.

On imagine bien qu’au sein même de l’UMP tout le monde ne voit pas d’un bon oeil cette manœuvre contre la démocratie au arrière goût de fraude électorale, et qui risquerait dans un contexte tendu, de mettre la France à feu et à sang. Mais ne serait-elle pas la plus efficace ? La plus simple ? Et qui oserait s’y opposer ? Qui oserait donner de la voix au Front National à part le Front National lui-même ? Certainement pas les socialistes. Et Nicolas Sarkozy, arbitre suprême aura beau jeu de déclarer à propos de la pauvre Marine : « je ne vais quand même pas l’aider ».

4. Menace d’une crise européenne.

Le couple franco allemand c’est bien connu, est la locomotive de l’Europe.  Et si celui-ci ne fonctionne plus, qui plus est dans le contexte de crise et d’urgence actuel, le train déraille.  Une déclaration de Madame Merkel aurait pour résultat de fragiliser le rival socialiste qui devra obligatoirement réagir. Il se pourrait à ce moment qu’il dérape, ou disons que l’un de ses officiers dérape, et alors une polémique sur le sujet « les socialistes pourront-ils s’entendre avec l’Allemagne ? » sera bienvenue.

6. Hollande en pédalo

C’est comme ça qu’ils ont empêché Bayrou d’accéder à l’Elysée. En période de crise et quand bien même ceux qui sont au pouvoir sont responsables d’avoir coulé le navire, on dit que seuls ceux qui gouvernent sont à même de tenir le gouvernail. Ainsi l’on fait rédiger des articles dans les médias amis, appuyés de sondages favorables expliquant que tel ou tel n’a pas de stature présidentielle, ou ressemble au capitaine du Concordia. Une mythologie qui n’a pas de sens et permet néanmoins aux scélérats qui sont au pouvoir d’écarter les prétendants.


7. La mise en avant du révolutionnaire de Pacotille. Le soldat Mélenchon.


"Il ne faudra pas un jour sans que l'on parle du révolutionnaire Mélenchon. Je veux une marche sur la Bastille. Je veux qu'on parle de lui comme d'une jeanne d'Arc de gauche et testéronné. Il doit au moins prendre autant de votes à Hollande, que Marine Le Pen nous en prend" telles auraient pu être les paroles de Nicolas Sarkozy. Sans même attendre les ordres Etienne Moujotte le patron du Figaro a mis la machine en Branle. On parle désormais plus de Mélenchon que de sarkozy au Figaro. Ce qui résout en partie le problème des journalistes qui refusaient de cirer les pompers de Sarkozy !

En résumé. Nicolas Sarkozy et ses amis ont bien compris que leur élection ne tenait pas du tout à un programme — programme qui n’a mené nulle part en 5 ans— mais plutôt à quelques promesses (une par jour) — et surtout, à une batterie de manœuvres de basse campagne.

À vrai dire, on sent entre Nicolas Sarkozy et la France, comme dans ces couples ou plus rien ne va, un attachement malsain de l’un des conjoints qui semble ne pas vouloir envisager la séparation, un attachement maladif qui conduira l’éconduit à tous les stratagèmes pour garder non pas la Patrie en laquelle il n’a jamais cru, mais sa partie. Et la tentation de Jeanne, sous l’effet du syndrome de Stockholm sûrement, et d’une bonne dose de propagande — sur le thème sécuritaire — sans moi tu t'en sortira pas — de revenir une fois de plus dans les bras de celui qui l’a si mal traitée.

La question que nous aimerions proposer pour un sondage est la suivante :

Pensez vous que Nicolas Sarkozy acceptera de quitter le pouvoir sans histoire ? Et selon vous, l’Histoire a t-elle déjà commencée avec les affaires DSK ?


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Jacquesh 118 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte