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10 choses que Smash pourrait apprendre de Glee…

Publié le 17 avril 2012 par Delromainzika @cabreakingnews

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The Guardian, le fameux journal anglais, faisait un article samedi dernier sur le fait que Smash c’est génial, mais que Glee ne lui arrive pas à la cheville. Je ne suis pas tellement pour ce genre de comparaisons, et malgré quelques bons conseils donnés, je pense que Smash a des choses à apprendre de Glee également. C’est un échange de bon procédé vous ne pensez pas. Du coup, je vais tenter de défendre Glee, face à Smash. On pari ?
Devenir fun
Si il y a bien quelque chose que Glee a compris au fil des années c’est à devenir un spectacle fun et amusant. Je sais que Smash est un drame musical, et que les enjeux sont différents mais une scène comme celle de « Cheers (Drink to That) » dans Smash prouve qu’elle peut tenter d’être affriolante, de même que la scène du show moderne avec Karen que l’on avait pu voir en guise de tentative de voir ce que Bombshell pouvait être d’autre (ce qui n’avait pas plu à tous les fans de Smash, d’ailleurs). Mais ce que je veux dire c’est que les personnages ont tous l’être d’être en pleine dépression nerveuse ou alors sois lexomil et du coup… bah on s’ennui par moment. Glee est arrivée à amuser avec peu, surtout avec quelques petits dialogues scintillants et des personnages haut en couleur. Ce qui m’amène à la suite.

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Donnez à ses personnages un peu plus de considération
Je suis désolé par Smash car elle trouve le moyen de ne pas très bien faire briller ses personnages. Certains sont bons (Eileen, Derek) mais beaucoup sont à jeter (Dev, Frank, Leo) et du coup, on a pas des personnages qui sortent de leur état naturel. Ce que l’on pouvoir dans le trailer de bienvenue en mai dernier c’est une Karen certes tout en simplicité mais qui faisait brillé les étoiles avec sa reprise de « Beautiful » de Christina Aguilera. Et le pilote était fait de personnages plein d’espoir. Maintenant ce ne sont que des loques et finalement, il ne reste pas grand-chose de Smash là dedans. Katherine McPhee, pour qui j’ai beaucoup d’admiration (plus pour sa voix que ses talents d’actrice) se retrouve donc coincée au beau milieu d’intrigues qui ronflent beaucoup trop. Car si le spectacle brille par moment, que cela reste relativement bien écrit, bien filmé et que tout mon amour pour New York est intact, ce que Glee a réussi, c’est créer des personnages, et des bons. Ils sont la plupart du temps amusants, parfois touchants, et une fois mixé, chacun a son petit truc. Ce n’est pas parfait mais suffisamment imparfait pour les rendre atypiques.
Décoincer le propos
Dans Glee on parle de sexe, de premier baiser, d’alcool, de tout problème d’ado en somme. Alors certes avec un certain regard moral par moment, et peut être un peu trop gay friendly (comme reproché dans l’article du Guardian), mais Smash c’est pire. Cette dernière est à mes yeux devenue le diable en personne, diabolisation la moindre allusion sexuelle (alors que l’on parle quand même de… Marilyn Monroe). J’attendais peut être du glamour un peu plus osé et sulfureux (quand on pense que le projet était initialement prévu pour Showtime, on ne compte plus le nombre de paires de seins à l’air que l’on aurait déjà eu). Sam est un bon catholique qui voit le sexe comme le diable, et forcément cette intrigue (1.11) m’a fait hurler devant la niaiserie de la série. Elle tente de raconter des trucs sérieux, sauf que cela ne fonctionne pas totalement. Il y a de bonnes choses mais ce n’est pas assez libéré (sans devenir un show pornographique). On est en 2012, on parle d’une icône sexuelle alors arrêtons de se voiler le corps de cette façon si pudique.
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Rassembler
Si Glee a bien compris quelque chose c’est que la musique avait le pouvoir de rassembler. Peut importe ce que l’on peut penser de Glee, elle a quelques bons titres qui arrivent à faire danser et chanter son public. Je pense notamment à Don’t Stop Believing, que vous avez déjà de nouveau dans la tête, ou encore la chanson originale Loser Like Me. Mais alors que Glee a su s’approprier Don’t Stop Believing, Smash n’a réussi à s’approprier une seule de ses reprises, ni même réellement incarner ses chansons. On peut potentiellement retenir la reprise de « Beautiful » dans le pilote, mais c’est bien la seule chanson qui sort du lot. Voire peut être « 20th Century Fox » parce que l’on entendu plusieurs fois maintenant. Au fond, Smash n’a pas d’hymne et ça… c’est ballot.
Varier les genres
Smash fait des chansons originales certes, mais il faut aussi savoir varier les genres. Je ne parle pas que de musiques, mais on a devant nous une palette intéressante : Broadway. Alors que la série pourrait être une vitrine pour les petites comédies musicales qui se produisent chaque année dans ce merveilleux quartier de New York, elle ne s’en sert pas. On aura eu droit à une seule vraie coulisse de Broadway grâce à Tom et Julia (et encore, c’était très maigre), voire la partie margoulette d’Ivy lors de ce tournage où elle était complètement shootée. Pendant ce temps Glee varie les genres (les Warblers, les Vocal Adrenaline, même des petits vieux, …). On a des genres différents qui traitent du même sujet. Certes ils ne sont pas le sujet central, mais je ne demande pas à ce que ce soit le cas dans Smash non plus. Car le but de Smash n’est sûrement pas de faire la même chose encore et encore, sinon on va mourir d’ennui.
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Inviter des stars (et bien les utiliser si possible)
Alors que Glee est devenue reine en matière de guest (Matt Bomer, Ricky Martin récemment, Anne Hathaway était même annoncée l’an dernier en tante lesbienne, même si ce n’est pas encore acté à ce jour), Smash ne prend pas l’opportunité qui se tend à ses bras. Elle pourrait utiliser de vraies stars de Broadway pour certains de ses rôles, certains de ses protagonistes (je pense notamment au lead masculin de Bombshell, qui pourrait être une grande star de la scène à Broadway). Bon ok,  on a Uma Thurman, ce qui est pas mal du tout, voire impressionnant, mais bon, ce n’est pas suffisant à mes yeux. New York est une réelle opportunité et Smash devrait en prendre conscience. Il y a tellement de stars de la chanson  (on pourrait très bien développer en parallèle une Ivy qui enregistre un single avec une grande star étant donné que cette dernière se tourne les pousses), d’acteurs, etc… qui vivent à New York qu’il y a l’embarras du choix, et étant donné que Smash était survendue comme une série branchée, il était facile de faire rentrer des noms, sans trop gonfler le quota de guest certes. Mais une ou deux en plus n’aurait pas été de refus. Quand on pense que Brian D’Arcy James, grande star de Broadway est relégué à jouer Frank, l’un des pires personnages de Smash… on se demande où est passée l’ambition de la série.
Broadway ok, et New York ?
Je pense que Smash souffre d’une chose : de ne pas être assez proche des américains de l’Amérique profonde. Est-ce qu’à Atlanta on a envie de regarder Smash ou Glee ? L’une parle d’une ville plus reclue des Etats-Unis, et l’autre de Broadway. J’adore Broadway mais je pense qu’un petit changement d’air (la visite de New York quoi) voire même des alentours (je verrais bien Eileen aller dans les Hamptons durant un épisode afin de se ressourcer, ou Julia manger quelques macarons à Tribeca, ou …). On est soit en intérieur, soit un rode autour de Time Square et c’est étouffant. Glee se déroule énormément en intérieur certes, mais elle a au moins la classe de faire évoluer ses lieux et de les rendre vivant.
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Créer une star
Si dans Glee on a créé Rachel Berry, dans Smash on n’a pas créé Karen. Je pense que les scénaristes n’ont pas spécialement voulu donné le « la » à Karen tout de suite et forcément, ils s’en mordent les doigts maintenant. Rachel Berry a toujours été LA star de Glee, peu importe l’importance des personnages autour. C’est elle qui incarne le mieux la série, et Lea Michele est excellent dans ce rôle d’ailleurs. Ce qui rend la série d’autant plus accrocheuse (certes, il faut aimer Rachel, mais dès que l’on a vu le pilote, on ne peut qu’en tomber amoureux, peu importe si on la trouve arrogante ou non). Dans Smash, Karen était prévue pour être la star de la série, et elle n’est qu’anecdotique. Je veux bien que l’on ne la mette pas trop dans la position confortable du « regardez pas la série, de toute façon on connait déjà la fin » mais plutôt de jouer habilement avec le personnage en lui donnant d’autres choses. L’histoire de la demo par exemple était bonne (1.08) mais malheureusement, pas développée au-delà… On peut très bien éluder les pistes en créant d’autres intrigues pour mettre en avant le personnage. Du coup, Smash n’a aucune « star » hormis les noms de ses acteurs… Dommage.
Etre touchante
Ce que j’aime parfois dans Glee, comme je peux avoir la larme facile avec cette dernière, c’est qu’elle me touche. Ce n’est pas parce que la série ne nous parle pas forcément qu’elle ne peut pas être émouvante. Il y a certes des intrigues très adolescentes dans Glee, mais au moins, elle arrive à être très émouvante à plusieurs reprises. Au contraire, Smash à l’air d’être une série sans véritable émotion qui transparait. Quelques épisodes arrivent à décrocher quelques sourires, de la compassion pour Ivy et sa chute vers la drogue et l’enfer, peut être même inspiré du courage pour la pauvre Karen, … et encore de la haine. Glee provoque aussi pas mal de sentiments, mais c’est celui-ci qu’il manque à un drama comme Smash. Par définition la série doit savoir être dramatique et pour une actrice comme Debra Messing cela semble assez complexe… 

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Le marketing peut être ? Quelqu’un connait chez NBC ?
Smash a été encensé par la critique, tout le monde s’est accordé pour dire que c’était la série de la saison, et qu’il ne fallait regarder rien d’autre. C’est aussi au terme d’un tunnel promotionnel infernal que NBC s’est décidé à diffuser le pilote, et puis piouf… plus rien. Les titres ne se vendent pas sur iTunes (même si ce n’est pas forcément le but premier de Smash… je pense que cela pourrait aider la série à se faire connaitre que de devenir un hit sur iTunes non ?), la série plonge dans des audiences abyssales petit à petit (restants correctes pour une chaine sur le déclin comme NBC, mais il y a fort à parier que la saison 2 subira les foudres de la grosse coupe budgétaire)  et on n’en pas que très peu. Alors que Glee a débuté tranquillement derrière American Idol, a fait le buzz pendant un été et est revenu en devenant petit à petit un phénomène (une série entrée par la petite porte finalement, malgré des débuts corrects derrière un énorme lead-in qu’est la final d’Idol), Smash suit la tendance inverse en étant décrite comme un hit né et en tombant nez à nez avec … le non évènement.
Au final, je sais bien que Glee et Smash ne jouent pas dans la même cours (l’une la comédie, l’autre le drama musical), mais au fond, j’ai tenté de justifier mes dix choix en adaptant le tout à l’univers même de la série (que ce soit la comédie ou le drama). L’article du Guardian disait des choses justes sur Glee, mais je pense que Smash n’est clairement pas exempt de défauts et quelques conseils pris dans ces dix ci pourraient peut être changer la donne avant qu’il ne soit trop tard. Je n’ai pas la science infuse, mais j’aurais bien aimé que Smash cartonne.


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