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Bayern Munich – Real Madrid: Deutsch Qualität

Publié le 17 avril 2012 par Wtfru @romain_wtfru

Bayern Munich – Real Madrid: Deutsch Qualität

Ayé, la Champion’s League commençait ce soir. Fini l’APOEL Nicosie, fini Benfica, fini Marseille. Le dernier carré, comme souvent, n’est réservé qu’à la fine fleur du football européen. Et si Chelsea-Barcelone est plus ou moins joué (encore que), Bayern-Real reste totalement ouvert. Surtout offensivement. Equipe confondue, l’armada offensive est impressionnante: Gomez, Benzema, Higuain, Ozil, Kroos, Ronaldo, Ribéry, Robben, Di Maria. De quoi se faire plaisir non ?

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Les premières minutes ne laissent guère de place au doute: c’est le foot de haut niveau. Gros rythme, grosse intensité, pas d’erreur technique. La première frappe cadrée intervient après deux minutes. Soit 60 minutes avant la première de la finale de Coupe de la Ligue samedi. Une galaxie d’écart. Benzema envoie un premier cachou à l’entrée de la surface mais Neuer intervient en mode Oliver Kahn 2002. Le Real donne l’illusion de prendre le contrôle du match mais dès que le Bayern accélère, la donne n’est plus du tout la même. Ribéry se montre chaud et part au clash avec Ramos après un petit accrochage dans la surface. Ce n’est que le début. A peine deux minutes plus tard, Francky reprend victorieusement un cafouillage sur corner et retourne l’Allianz Arena.
De quoi donner assez de confiance à Munich pour mettre en place sa tactique. Presser haut, voire très haut dans l’axe avec la paire Schweini-Gustavo, pour relancer sur les les rampes Ribéry-Robben, bien aidés par leur latéraux, Lahm et le jeune Alaba. Outre son but, l’ancien marseillais pèse énormément sur le jeu entre super conservation de balle et combinaison avec son homologue autrichien, étonnant de maturité sur son côté gauche, pas son poste de prédilection. Le jeu munichois fonctionne bien et gêne considérablement le Real qui ne peut réagir que par intermittence. Les deux régionaux Kedhira et Ozil n’existent pas, Xabi régale mais de trop loin pour peser dangereusement. On sent le Bayern hyper concentré et ne laisse que très peu de solutions à son adversaire. Dans les statistiques, la Maison Blanche domine aux tirs mais dans les faits, c’est une toute autre histoire. On est bien plus près d’un but du break que d’une égalisation.
Gomez, bien pris jusqu’ici, profite du moneytime pour se montrer un peu. Une frappe, un peu dans le même style que Benzema, tout aussi bien repoussé par Casillas puis une faute subie devant la surface. Le coup-franc ne donnera rien d’autre qu’un nouveau sketch d’égo entre Robben et Ribéry. C’est déjà ça.

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Mais la vérité d’une mi-temps n’est pas celle d’un match bien évidemment. Alors que le Bayern essaie de repartir immédiatement à l’attaque pour enfoncer le clou via le move classique de Robben, le Real, sur sa première contre-attaque égalise. Benzema décale bien CR7, qui, comme d’hab’ dans les grands rendez-vous, se chie dessus en face à face mais le ballon revient sur Rim-K qui parvient une nouvelle fois à remiser parfaitement pour Ronaldo qui n’a qu’à remettre à Ozil. Le réalisme madrilène est sans pitié.
Dur de se remettre en selle après un coup pareil sur le crâne et les minutes qui suivent ressemblent à un temps faible. Le Real essaie d’en profiter tout de suite mais avec Di Maria sur le terrain, c’est se mettre des bâtons dans les roues. Jupp Heynckes comprend bien que son équipe a besoin d’un second souffle et sort Schweinsteiger pour lancer Müller. Et son équipe lui rend bien en reprenant le contrôle du match. Madrid résiste bien cependant, sans être en danger et profite aussi d’une défaillance dans la dernière passe côté allemand.
Coaching contre coaching, Mourinho comprend aussi qu’il faut changer quelque chose. C’est Marcelo qui entre à la place du buteur du soir. Pas forcément un succès puisque coup sur coup, Gomez va de nouveau se mettre en évidence, pas forcément à bon escient avec une grosse vendange à quatre mètres du but avant de placer une tête un poil trop haut.
Déjà le dernier quart d’heure, le Real a le cul entre deux chaises:  ne pas trop reculer et ne pas trop puiser dans les forces avant le match de samedi contre Barcelone. Alors on casse le rythme, sereinement, c’est de bonne guerre. Et en plus ça marche puisque Madrid pose un peu plus le pied sur le ballon en cette fin de partie. A noter la bonne prestation de Benzema, largement le plus dangereux des joueurs offensifs blanc ce soir. Entre lui et Ribéry, ça donne quand même un peu d’espoir pour l’Euro…
Karim laisse sa place à Higuain, on sait jamais sur un malentendu à la 90e dans la surface, on sait que l’argentin fera la différence. Sauf que la différence, c’est le renard bavarois qui la fait. Un centre tendu de Lahm et Gomez reprend un peu n’importe comment. Mais c’est dedans, comme toujours avec lui.

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A trop faire de calcul d’épicier, les hommes de Mourinho ont grillé leur chance de repartir en très bonne position. Mais l’opposition et le dénouement restent totalement ouvert et nous promettent un match retour au moins aussi spectaculaire que celui-ci, voire plus entre un Real qui devra marquer et donc laisser des espaces et des bavarois jamais aussi forts que dans cette position. Tant mieux!

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LES NOTES

BAYERN MUNICH
.Neuer (6): Une seule parade, en début de match et quelle parade! Une envolée estampillée FIFA12 pour cette tête de nourrisson sur un corps de CRS.

.Lahm (7): Le seul latéral (Alves étant plus ailier qu’autre chose) ayant assez de couilles pour laisser Ronaldo dans son dos. Une passe dec’ à l’arrache à la 90e plus tard lui donne raison.

.Boateng/Bastuber (5.5): Pas vraiment mis en danger mais on a senti sur chaque accélération que ça pouvait craquer. Attention au retour…

.Alaba (8)
: Il a dix-neuf ans, est autrichien, est milieu et joue latéral gauche. De quoi être le point faible non ? 90 minutes plus tard, les non-initiés vont checker son profil sur Football Manager. Inépuisable, il a enchainé les allers-retours avec une facilité déconcertante. Technique, puissant, on en reparlera encore mieux quand il jouera à sa véritable place. Ce n’est que le début.

.Schweinsteiger (5.5): Il a fait le boulot sans trop se fouler, facile avant de laisser sa place à Müller (5.5) qui a joué à peu près le même rôle, un peu plus haut cependant.

.Luis Gustavo (6): Il a pas touché beaucoup de ballons mais en a annihilé un nombre impressionnant. Précieux.

.Kroos (6.5): Un peu comme Gustavo, il a bien gêné la relance madrilène. La technique en plus qui lui a permis d’orienter le jeu à sa guise. 

.Robben (5.5): Oui, il court très vite, oui il sait faire des différences. Mais son jeu a été beaucoup trop stéréotypé pour vraiment faire la différence sur un Coentrao pourtant à la rue (on y reviendra). Par contre, étonnamment bon dans le repli défensif.

.Ribéry (8): L’homme du match. S’il n’a pas été virevoltant, il a joué avec beaucoup d’intelligence, notamment très bon dans la conservation du ballon, permettant à tout son bloc de remonter. Et c’est comme ça qu’il est sans doute le meilleur.

Gomez (6.5): Comme d’hab, Super Mario ne se montre qu’avec parcimonie. Mais à chaque fois qu’il touche le ballon dans la surface, c’est la panique. Un but de raccroc qui pourrait avoir une importance capitale au final. Du Gomez dans le texte.

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REAL MADRID
.Casillas (6): Comme son homologue, il n’a pas eu à trop s’employer mais a fait le taf » quand il le fallait.

.Arbeloa (5): Il a beaucoup souffert contre l’ami Francky et a plus subi son match qu’autre chose, pas aidé non plus par l’apport nul de Di Maria

.Pepe (7): Quand il n’y a pas un maillot Qatar Fondation sur le terrain le portugais sait se tenir. Et avec classe.

.Ramos (5): Ce qui n’est pas le cas de Sergio Ramos, une nouvelle fois dépassé dès que ça accélère un peu. Adversaire de l’Espagne à l’Euro, vous savez quoi faire.

.Coentrao (2): A chaque fois que le Portugal sort un footballeur à tendance blonde, c’est la raillerie assurée (cf Abel Xavier). Celui-ci, en plus de ne pas être bon, a coûté 30M. Contre-façon.

.Khedira (4): Nul n’est prophète en son pays comme on dit. Trop lent, trop bas, trop rien, il a traversé ce match comme un fantôme. Pas grave, il se fout du Khedira-t-on.

.Xabi Alonso (5): Trop lent, trop bas mais tellement trop bon. A chaque fois qu’il touche le ballon, c’est un bonheur. Malheureusement, il l’a plus vu que touché ce soir.

.Ozil (5): Très franchement, à part son but, le constat serait à peu près le même que pour son compère Khedira. La technique en plus, tout de même. Remplacé par Marcelo qui a sorti son classic tackle terroriste de quand son équipe perd.

.Ronaldo (5): Le face à face avec Neuer, il le met neuf fois sur dix. Getafe, Saragosse, Santander, Gijon, Vallecano, Villareal, Grenade, Osasuna, Sociedad. Pas Bayern donc.

.Di Maria (3): Il était déjà pas sensas’ dans Slumdog Millionaire mais alors sur un terrain de foot, il est carrément nul Dev Patel

.Benzema (6): A chaque prise de balle la bonne décision. Une minasse qui finit au fond dans 90% des cas, un super décalage sur Ronaldo, le centre qui emmène le but et pleins d’autres actions où il a su faire la différence. La Benz’ sait zoom zoom zang. Remplacé par Higuain qui a eu le privilège d’être sur le terrain pour voir un but. Bavarois.

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