Harkis, quelle sera notre attitude durant cette période ?

Comme vous le savez, la campagne présidentielle entre dans la dernière ligne droite, quelle sera notre attitude durant cette période ?

Depuis toujours, L’équipe Mon Harki.com ne donne pas de consigne de vote par respect pour la diversité d’opinion des familles de harkis. Pour dire, nous sommes donc ni neutres ni partisans ni des chaouchs mais impliqués et vigilants.

Dans une campagne électorale, nous jouons pleinement notre rôle.

Le 2 avril 2012 dernier, une délégation d’associations de harkis a été reçue par Stéphane Le Foll, membre de l’équipe de campagne de François Hollande. Cette délégation, composée d’une dizaine de représentants d’associations d’anciens harkis a rencontré M. Stéphane Le Foll pour lui faire part des revendications des harkis et de leurs enfants. Cette réunion a permis de faire entendre la voix des associations de harkis et a permis d’aboutir à une lettre de M. Hollande rendu public le 5 avril 2012.

À quelques jours de la fin de son mandat, le président de la République, Nicolas Sarkozy, a-t-il respecté l’une de ses promesses de 2007 en reconnaissant officiellement, ce samedi 14 avril 2012, à Perpignan, la «responsabilité historique» de la France dans «l’abandon» des harkis à la fin de la guerre d’Algérie en 1962 ?

Rappelez-vous, le 9 mars, à Nice, Nicolas Sarkozy avait reconnu les injustices dont les autorités françaises s’étaient rendues coupables « à leur encontre » et reconnu que la France avait «une dette» envers eux. Des propos qui ont été jugés insuffisants par les associations de harkis. D’autant que, quelques jours plutôt, François Hollande s’était engagé à reconnaître publiquement les responsabilités des gouvernements français dans l’abandon des harkis.

Dans une campagne qui semble de plus en plus s’éloigner des questions prioritaires alors qu’elles constituent pourtant la priorité des familles de harkis : « Reconnaître officiellement les responsabilités des gouvernements français dans l’abandon volontaire des harkis, le massacre de ceux restés en Algérie et les conditions d’accueildes familles transférées dans des camps en France ». Evitons la surenchère, restons raisonnables et ne partons pas dans l’escalade qui ne profitera à personne.

C’est pourquoi, l’équipe Mon Harki.com ainsi qu’elle le fait traditionnellement à l’approche d’une élection a interpellé les candidats des principaux partis démocratiques (Parti socialiste, Union pour un mouvement populaire, Modem, Europe Écologie-Les Verts) à propos de leur programme concernant les harkis et leurs familles.

Quelles ont été les réponses des candidats ?

À l’heure actuelle, deux candidats ont répondu et 1 seul nous a reçu et donné une réponse écrite à nos revendications. Seul le candidat du Parti Socialiste François Hollande nous a répondu. M. Hollande a rendu public un message écrit daté du 5 avril 2012 à destination des associations de harkis. Cependant, la question de la protection des anciens harkis et de leurs descendants face aux injures et diffamations n’a pas été abordée dans ce message qui suscite quelques interrogations.

La campagne officielle entrant dans sa phase ultime, il n’est pas question pour nous de se trouver en position d’être instrumentalisée par un candidat, à si peu de jours du scrutin.

Que doit-on penser de l’attitude du président sortant ?

Faut-il croire qu’un président de la République sortant fait feu de tout bois et a attendu cinq années pour reconnaître la responsabilité de la France dans l’abandon des harkis en 1962 ? D’ailleurs, on peut constater une certaine ambigüité dans sa déclaration, certains fils de harkis n’ont pas hésité à se poser la question, se demandant si ce n’est une illusion des mots. Malheureusement, il avait cinq ans pour le faire et il vient réparer à quelques jours des élections. Cela dit, il reste tout de même assez étrange que Nicolas Sarkozy choisisse la date du cinquantenaire de l’indépendance des Algériens pour faire cette annonce. La réponse va de soi, mais son discours a-t-il convaincu les harkis et leurs familles ou tout simplement ses ouailles.

Cela dit, l’attitude de Nicolas Sarkozy ne nous étonne pas outre mesure car il n’a, par ailleurs, pas trop épilogué sur la trahison de la France à l’égard des harkis, sur l’abandon, les massacres et la relégation dans des camps et l’isolement pendant de nombreuses années, empêchant toute intégration économique et sociale et privant leurs enfants de toutes les chances de réussite. Il s’est tout simplement contenté de déclarer : « La France se devait de protéger les harkis, elle ne l’a pas fait, c’est cette responsabilité (Historique) que je suis venu reconnaître ici. » Pour lever toute équivoque dans le domaine pénal sa déclaration est-elle crédible ?

Que fera Mon Harki.com après le 6 mai ?

Une chose est sûre : quel que soit le résultat de cette élection présidentielle, l’équipe continuera, comme elle l’a toujours fait, à défendre avec ses moyens traditionnels, dont la négociation, les intérêts des harkis et leurs familles.