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Où l'on commence à sentir les vents du changement

Publié le 18 avril 2012 par Spartac

Bien sur, le premier tour c’est dimanche. Bien sur,rien n’est jamais joué tant que les bulletins ne sont pas dans l’urne. Bienévidemment tout peut toujours se produire. Il n’empêche qu’il règne comme une atmosphèrede fin de règne au sein de l’UMP.

Il voulait être Napoléon, il rejoue la campagne deRussie
Quoiqu’il arrive désormais, une évidence s’impose ànous, Nicolas Sarkozy fait une campagne calamiteuse. Dans la lignée des plusbeaux ratés de ces dernières élections avec la non campagne de Lionel Jospin,et la campagne gants blancs d’Edouard Balladur. Manque de chance dans le secondcas, Nicolas Sarkozy était déjà à la manœuvre…

Où l'on commence à sentir les vents du changement

Je suis venu, pourquoi déjà?

La campagne du président sortant semble être unfac-similé de la bérézina giscardienne de 1981. Comment un homme, qui 5 ansauparavant, disposait de tous les pouvoirs, de toutes les institutions, d’unblanc seing quasi unanime à t’il pu s’enfoncer à ce point ? On répète àoutrance depuis des mois ses errements milliardaires des premiers jours, maisce fut sans conteste son premier acte de désamour. Jamais par la suite, sonlien unique avec le peuple, l’enthousiasme de sa campagne n’est revenu. Etalors que tout indiquait son désaveu, des sondages négatifs, aux réformesimpopulaires, en passant par les discours polémiques, rien n’a été fait pourenrayer la chute. L’adjonction récente des affaires touchant son entourageproche ajoute une touche de souffre à son ascension. Comme Giscard en sontemps, Nicolas Sarkozy arrive au moment de vérité avec un handicap certain. Sil’on rajoute à cela une campagne à rebours, avec toujours un temps de retardsur son adversaire socialiste, dans le timing, dans les propositions copiéessur sa campagne de 2007. Certes l’homme politique parle encore avec brio, maisses déclarations et ses attaques sonnent comme la dernière charge d’un hommeacculé.
Les vannes sont ouvertes
D’ailleurs comme indicateur s’il en fallait unseul, la fuite des ralliés  s’accentueà mesure qu’approche l’échéance.
Depuis le début de la semaine, la ballade desralliés s’est inversée, c’est tour à tour Martin Hirsch, Azouz Begag et FadelaAmara qui passent dans le camp hollandais. Il s’agit certes de tempérer ceschangements de position, puisque Martin Hirsch n’a jamais été rallié, maisavait accepté une mission gouvernementale uniquement dans le but de créer leRSA, et s’en était allé une fois sa mission accomplie. Quant à Azouz Begag,proche chiraquien, il ne faut pas oublier que son antagonisme envers NicolsSarkozy l’avait déjà conduit en 2007 à dire qu’il ne voterait jamais pourNicolas Sarkozy. Ces ralliements ont d’ailleurs donné lieu à un festivald’indignations à droite, dont la palme de l’élégance revient non pas pour unefois à Nadine Morano, mais un de ses proche conseillers, grande surprise, aveccette phrase « Fadela:ni pute ni soumise...mais un peu quand même ! », no comment… Cesralliements frisent tout de même l’opportunisme car leur impact se trouvedécuplé par l’imminence du premier tour.
Au surpls, si l’on ajoute à ces défections, lesoutien apporté au candidat socialiste par Corinne Lepage, la tribune desoutien à ce même candidat de 42 économistes de bords divers, la cohortechiraquienne, Bernadette exclue, dans la solidarité corrézienne, et la critiquedu programme UMP par l’Institut Montaigne, libéral s’il en est, on ne peut quepenser que la mayonnaise est en train de tourner. S’il en fallait plus, l’appeldu pied de Sarkozy à François Bayrou, tout comme son message à Dominique deVillepin qu’il est prêt à accueillir dans ses rangs sonne comme un appel ausecours…  Dans son camp même,l’harmonie laisse à désirer quand une Chantal Jouanno annonce qu’elle soutienNicolas Sarkozy, tout en avouant des raisons personnelles d’être contre lui,n’en jetez plus… Pour l’instant Eric Besson reste fidèle au poste, mais on nesait jamais si sa girouette ne tournera pas dans l’entre deux tour.
Bref, campagne difficile pour Nicolas Sarkozy et atmosphèrede fin de règne. Il se démène, il vitupère, sa garde tire à vue sansdiscernements, mais l’odeur de la défaite semble s’attacher à lui. Comme unsymbole place de la Concorde, sa montre aussi avait décidé de fairedéfaut,  le président sortant la retenant de justesse. Il semble difficilede contrer la victoire de la gauche, et la chambre rose horizon qui se dessine.
Retour du rouge qui tape ?

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Posture présidentielle
prématurée?

Enfin, rose horizon c’est vite dit… En effet, siHollande reste accroché au sommet des sondages, sur sa gauche s’amorce le sond’une tempête. Si le candidat de droite éprouve les pires difficultés, ilserait faux de penser que François Hollande se sente l’esprit totalement libre.SI la gauche atteint des niveaux jamais atteints depuis 1981, c’est aussi engrande partie grâce à l’influence de Jean-Luc Mélenchon.
On se souvient qu’avec ironie le Parti Communisteavait vu son pourcentage être comparé au Beaujolais Nouveau il y a quelquesannées, qui lui, était sur de faire 13%. Puis successivement on était passé àla bière, au cidre doux, et on s’attendait à la Tourtel pour 2012. Le facteurMélenchon a désormais dopé la gauche rouge, en mal de hérauts depuis GeorgesMarchais. Et à la différence du leader historique du PC, à qui Jean-LucMélenchon reprend un certain verbe et un sens du combat, le leader du Front deGauche à la dynamique pour lui. Ce ne sont pas en effet des bus et des trainsaffrétés pour remplir les salles qui font le succès de ses meetings. On se doit de constater qu’unmouvement réel semble porter ce renouveau de la gauche. La Bastille, la placedu Capitole, le Prado avant le dernier meeting ce jeudi retransmis dans toutela France depuis Paris, la passion et l’engouement sont avec le Front deGauche.

Où l'on commence à sentir les vents du changement

Une voix s'élève, la voix du peuple? La nouvelle voie?

Quel sera le degré d’influence de Jean-LucMélenchon ? Les sondages se perdent dans leurs prospections, commepar le passé avec le Front National. Entre 13 à 17% selon la méthode de calculet les redressements, pour une évaluation impossible à vérifier. Alors que lacampagne s’approche du moment décisif, les militants du Front de Gauche seprennent à rêver, rêver de mieux, d’un second tour d’où ils éjecteraientNicolas Sarkozy (ode à Philippe Poutou ?). Utopie pour beaucoup,surréalisme pour tous, mais pourquoi pas après tout ? L’engouementest là, et sans conteste Jean-Luc Mélenchon fait la meilleure campagne. Amesure que la peur historique d’un nouveau 21 avril s’éloigne, certains seprennent à rêver de la possibilité d’une vraie alternative de gauche. Allantméthodiquement chercher l’électorat populaire vampirisé par l’extrême droite,le Front de Gauche a réussi à reconquérir une frange de la population cibléepar les politiques uniquement en période électorale, tout en faisant augmenterle score général de la gauche.

Science fiction sans doute, mais questionnementréel en ces derniers jours avant le premier tour, ou l’on trouve desinternautes prétendant connaître des études internes à la DRCI prévoyantMélenchon entre 19% et 24%, Sarkozy entre 20% et 24% et Hollande entre 23% et29%. Quant on sait qu’à l’exclusion de 2007, le RPR avec Chirac stagnait à 20%,on comprendrait mieux l’inquiétude de la droite, les défections multiples, etl’apparition soudaine de casseroles visant le leader du Front de Gauche.
Finalement alors que le premier tour est déjà pour demain,plus que jamais rien n’est fait, il n’y a que des sondages. Rappelons juste quele seul vote utile, c’est celui qui n’est dicté ni par la peur, ni par lessophismes et les pressions, c’est celui qui correspond à ses convictions lesplus profondes."Il vient une heure où protester ne suffit plus ; après la philosophie, il faut l'action ; la vive force achève ce que l'idée a ébauché." Victor Hugo

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