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Saint Seiya Omega : suis-je trop vieux pour ces conneries ?

Publié le 19 avril 2012 par Paoru

Saint Seiya Omega

Aujourd’hui je laisse de coté les écouteurs de j-music et les tankōbons pour vous parler d’animation. Si je suis maintenant de très loin la japanime quelques noms parviennent tout de même à mes oreilles et, pour cette nouvelle saison de printemps, deux séquelles se démarquent du lot : celles dEureka Seven et de Saint Seiya.

Plutôt inquiet à la vue du premier trailer de ce second, j’ai été convaincu de tester Saint Seiya Omega sur les conseils de l’ami Kevin B. qui m’avouait être agréablement surpris par le premier épisode de cette nouvelle saga. Voyons si votre serviteur, qui a découvert l’animation dans les années 80-90 avec la toute première adaptation de l’œuvre de Masami Kurumada, sera du même avis !

Saint Seiya Omega : on prend pas les mêmes mais on recommence !

Il était une fois Saori et un bébé joufflu qui font joujou sur un parterre de fleurs entourés de colonnes grecques… Tout va bien mais ça ne peut décemment pas durer, évidemment. À peine le jeune bambin à la parenté suspecte entame une nouvelle série de gazou gazou que l’atmosphère s’alourdit : une motte de terre s’envole et une dimension parallèle s’ouvre, laissant apparaître une planète inconnue et un être à la voix rauque et à l’aura hostile…

On dirait que Saori est encore dans la merde. Nous v’là bien.

Saori ça sent le roussi !

Heureusement, sitôt miss chevelure de lilas attaquée, sonnez trompettes, un éclair doré débarque et stoppe net le coup qui eut pu être fatal. Mais quel est donc ce miracle et cet être de lumière venu secourir la belle ? Golgen Superman, Shinny Avenger, un danseur disco qui a perdu sa route vers le dance floor ? Que nenni mes amis, que nenni !

Il s’agit, vous l’avez deviné, de notre cher Seiya dans son armure du sagittaire…

Seiya... Oui oui, c'est lui !
Mars, boss obscur en chef

Et heureusement qu’elle est là cette armure, tant on peine à reconnaître notre chevalier Pégase sous ses nouveaux traits signés par le chara-designer Yoshihiko Umakoshi (Casshern Sins, Doremi, Gokinjo Monogatari). Le style est simpliste et plutôt moderne, un mix entre l’ancien Saint Seiya et Code Geass. Qu’on aime ou pas cette nouveauté, il va falloir s’y faire : Shingo Araki n’est plus et Michi Himeno est passée à autre chose.

Puisque l’on parle du staff, la réalisation est attribuée à Morio Hatano (une première à ce poste pour ce réalisateur d’épisode inexpérimenté) et Reiko Yoshida, qui connait bien mieux la musique avec à son actif des animes comme Bakuman, D.Gray-Man ou encore K-ON. Le style et les acteurs sont donc renouvelés, pourront-il égaler leur prédécesseurs ? Pour le savoir, revenons à nos moutons : Seiya versus le gros vilain masqué avec son astre tellurique en bandoulière…

Le combat commence, chacun y va de son attaque et on finit sur un fondu au clair où le jeune marmot admire les météores de son idole… Le moment est bien choisi, voici qu’arrive le générique dont on m’a dit plutôt du bien :

La nouveau Pegasus Fantasy par le groupe MAKE UP – a qui on doit l’original pour la saga du sanctuaire – est accompagné par Shoko Nakagawa. La reprise plutôt rock est réussie et ne choque ni les oreilles ni les yeux. Un bon point donc. Passons à la suite et au premier épisode dans son ensemble.

De l’eau a coulé sous les ponts et le jeune bambin, qui répond au nom de Kôga, a bien grandi. Les souvenirs de l’affrontement sont bien loin et le jeune adolescent qu’il est devenu ne voit pas vraiment pourquoi on veut faire de lui un chevalier sacré. Entrainé jour après jour par l’intransigeante Shina, il n’en fait qu’a sa tête et a bien envie de se rebeller contre ce destin qu’on a choisi pour lui : pourquoi doit-il protéger une déesse grecque du nom d’Athéna qu’il n’a jamais vu ? Et pourtant un cosmos surpuissant sommeille en lui et il comprend bien que son destin n’est pas ordinaire…

L'entrainement de Kôga
Kôga

Seulement, comme dans tout shōnen standard, pas de temps pour les questions existentielles : s’il ne sait pas encore qui est Saori, il va l’apprendre très rapidement. L’adversaire qui a emporté Seiya des années auparavant a refait surface pour enlever Athéna. Ce colosse a un nom, Mars, le dieu romain de la guerre, l’équivalent de la divinité grecque Arès (je le précise pour les pauvres âmes qui, comme moi, sont allés voir la Colère des Titans récemment). Si on comprend mieux maintenant pourquoi Mars trimballe une planète dans son dos, on ne sait pas encore totalement pourquoi il en veut au cosmos de notre déesse en robe blanche.

Toujours est-il qu’il ne lui veut pas du bien et ça, même ce jeune écervelé de Kôga le comprend. Lorsqu’il voit Shina se faire terrasser par la divinité obscure, son cosmos ne fait qu’un tour et ses pouvoirs s’éveillent !

Eveil Kôga
Pegasus no Kôga

L’armure de Pégase répond alors à cet appel et Kôga se lance dans la bataille !

Par le météore de Pegase !
Kôga

Fin du premier épisode.

Ah Seiya Seiya Seiya, tous les chevaliers à la lanteeerne !

Nous voilà pris au jeu sans être totalement convaincu. Certes la série n’a pas vraiment de défaut majeur. Le graphisme est correct et l’animation brille lors des combats entre chevaliers, qui sont sans conteste les instants phares de ce début de saison. Comme je le disais plus haut le chara-design est plutôt simpliste et on oscille entre des gros plans appréciables, des plans moyens ou américains pas terribles et des plans panoramiques où des décors réussis prennent alors la relève. C’est donc sympathique, avec un niveau bien au-dessus de la catastrophe annoncée, mais ce n’est certainement pas inoubliable.

Néanmoins le générique nous a dévoilé des nouvelles têtes et donc de nouveaux chevaliers. La curiosité a le dernier mot… Lançons-nous dans ce second épisode.

 Après 24 premières minutes dynamiques qui sont là pour lancer la série, la suite est  une introduction plus globale dans l’univers de nouveaux Saints. Pour faire court le jeune et encore immature Kôga n’a pas pu venir à bout de Mars. Revoilà donc Saori capturée : après la flèche dans le cœur, la neige, l’eau et les enfers, notre chère dame d’honneur a été emprisonnée dans le vide intergalactique. Oui je sais, encore. Si un jour je dégote une Saori en figurine je crois que je la bloquerais dans un bocal à cornichon placé dans le congélateur, histoire qu’elle ne soit pas trop dépaysée par l’air libre. Mais bref…

Saori capturé... Encore !

Sauvé in extremis par Shina, le jeune Kôga n’a d’autre choix que de partir à l’aventure et de quitter l’île où il a grandi pour retrouver Saori et accomplir sa destinée de cavalleros.

Comme cette série n’a décidément pas de temps à perdre, à peine notre Seiya next-gen a fait deux pas qu’il croise son nouveau compagnon de route : Sôma du Lionet, ex-chevalier de bronze mineur de la saga d’origine, qui a cette fois-ci l’un des rôles principaux. À l’inverse de Kôga qui a vécu une enfance isolée, Sôma en connait un rayon sur les chevaliers d’Athéna et nous dévoile même quelques nouveautés de Saint Seiya Omega : chaque chevalier est affilié à un des 7 éléments : le feu, l’eau, l’éclair, la terre, le vent, l’obscurité et la lumière.

Sôma
Sôma
Sôma en armure

Une fois de plus les scénaristes et réalisateur ont décidé de renouveler le mythe et ce second épisode confirme l’impression que donnait le premier : on s’adresse à un jeune public, qui n’appartient pas forcément à la génération de la série originelle. Saint Seiya est une série trop vieille pour que la nouvelle génération s’identifie à ses héros nés dans les années 80 et 90. Avis donc aux fans de la première heure et aux nostalgiques : Saint Seiya Omega n’est pas fait pour vous.

Les anciens chevaliers sont là uniquement pour passer le flambeau car les héros de cette histoire sont des adolescents qui doivent tout apprendre et qui risquent de vous énerver rapidement. Nous avons tous grandi depuis la bataille du sanctuaire. Les interrogations et les doutes de nos chevaliers de bronze Shingo Arakien ne nous sont supportables que parce qu’elles étaient les nôtres à l’époque ou parce qu’elle nous les rappelle. Pour achever les plus âgés d’entre-vous, sachez que l’épisode 3 renvoie Kôga et Sôma à l’académie des chevaliers, un passage que nous avions heureusement évité dans la série initiale, qui se situait dès le départ dans un monde d’adulte, même avec des héros de 15 ou 16 ans.

Nos biens aimés chevaliers !

En résumé, un éminent philosophe des années 80 et 90 l’a déjà dit avant moi : J’suis trop vieux pour ces conneries ! (Danny, si tu nous écoute, on pense à toi.)

Saint Seiya Omega est donc une œuvre totalement nouvelle issue de la saga mythique de Masami Kurumada. N’ayant plus rien à voir avec les années Shingo Araki, cette nouvelle série se démarque par son graphisme mais aussi par un scénario fait pour un public relativement jeune. La réalisation est à la hauteur mais les nouveaux chevaliers devront retourner au charbon pour convaincre une nouvelle génération … En auront-ils les épaules et est-ce que la Toei leur laissera suffisamment de temps ?


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