Après le décès dramatique de Piermario Morosini, tout le Calcio s’est arrêté mais la vie continue et doit reprendre le dessus, comme toujours. Ainsi, 12 jours après la victoire extrêmement difficile à Vérone face à Chievo, l’AC Milan se prépare à recevoir Bologne à San Siro. Cette « pause » forcée a permis aux Rossoneri de se reposer et de récupérer quelques joueurs mais aussi l’énergie physique et mentale nécessaire pour faire face au rush final, 6 matches à gagner pour espérer remporter le 19° Scudetto.
Durant la pause, les rumeurs et stratégies de mercato ont également été évoquées. Tout d’abord car la presse avait peu de sujets à traiter mis à part le mercato mais également car la période de mi-avril coïncide souvent avec le début des stratégies. Ces sujets concernent bien évidemment les dirigeants du club et non pas Allegri et l’équipe qui restent concentrés sur la course Scudetto. Berlusconi a voulu « rassurer » l’équipe en ce moment important en laissant filtrer une l’info d’un feeling retrouvé entre lui et Allegri. L’entraineur milanais ne mérite pas de « procès » pour ce qu’il a réalisé à Milan et surtout compte tenu des circonstances. C’est pour cela que pour le moment, la confiance totale vis-à-vis de l’entraineur est fondamentale pour l’équipe. Néanmoins, le président milanais est tenté par l’idée Fabio Capello et l’aurait même personnellement contacté… attention, cela ne signifie pas grand chose, si ce n’est que les dirigeants ont commencé les manoeuvres de mercato mais aussi la réflexion sur le staff technique… et l’entraineur.
Berlusconi n’est pas satisfait du Milan actuel, trop physique et pas assez spectaculaire. Il a une autre idée de jeu et de mentalité. Cependant tout cela n’est qu’une conséquence du manque d’investissement et de joueurs de grande qualité technique. Cet été, c’est l’occasion de tout changer : 11 joueurs sont en fin de contrat et c’est la première question à affronter. La réflexion est globale car l’investissement et les joueurs dépendent aussi de l’entraineur de l’équipe. Si par exemple Berlusconi veut Capello à la tête de l’équipe, en plus de devoir le payer une fortune, il devra au moins acheter trois grands joueurs alors qu’en gardant Allegri, la politique low cost et éventuellement d’un seul et unique grand investissement (toujours en attaque…) restera d’application.
La saison passée, en plus des buts d’Ibrahimovic, les symboles du nouveau Milan étaient Robinho et Boateng, et cette saison, les deux joueurs n’ont pas été capables de se répéter : le premier par son rendement inconstant, le second à cause de blessures trop fréquentes. Ce sont deux sujets qui rendent Berlusconi furieux : il y a trop de blessés et trop de joueurs inconstants. Tout cela sera analysé après le championnat et les décisions seront prises. D’autres thèmes seront abordés : était-il possible de mieux faire avec cette équipe décimée? Faut-il radicalement changé de projet cet été? Certaines réponses dépendront du résultat en fin de saison mais les dirigeants ont commencé leur réflexion. Bref, d’abord il y a un championnat à terminer, 6 finales à disputer en commençant par Milan – Bologne. Pour le moment, laissons de côté les polémiques, les critiques et les accusations, il y aura tout le temps pour cela après le 13 mai. Avant cela, il ne faut plus penser qu’au Scudetto.
A partir de maintenant, on l’a compris, seule la victoire est importante et tant pis pour le spectacle. Néanmoins, on peut tout de même s’attendre à mieux que lors de Chievo – Milan! Allegri le sait et heureusement pour lui (et pour nous), il peut maintenant compter sur une équipe plus complète, avec « seulement » 6 joueurs indisponibles. Il retrouve Abate, Bonera et Antonini en défense, tous les trois probablement titulaires tout comme Van Bommel au milieu mais aussi Aquilani et Mesbah (sur le banc), en attendant Thiago Silva mercredi prochain face à Genoa.
On est arrivés au rush final, avec 1 point de retard mais 18 encore disponibles. Et pourtant la Juve semble largement favorite… les raisons sont nombreuses : l’équipe de Conte est en forme et a pris l’avantage psychologique en plus d’avoir un calendrier de moins en moins difficile. Pire, on peut pratiquement considérer que la Juve jouera les 6 dernières rencontres à « domicile » : trois face à Rome, Lecce et Atalanta. Il y a en théorie 3 déplacements : à Cesena, alors que la Romagne est une région très « juventine » (la Juve avait joué là-bas ses matches d’Intertoto en 1999 et lors de Cesena – Bologne, le stade a explosé à l’annonce du but d’Amauri contre Milan…), à Novara qui est dans le Piémont, contre une équipe condamnée à la relégation et des tickets de stade pulvérisés par les Juventus Club et à Cagliari… qui joue actuellement à Trieste, dans le nord de l’Italie. Peu importe, l’AC Milan doit resté concentré sur ses 6 rencontres à gagner. Et comme l’a dit Allegri sur Tweeter, c’est l’équipe qui aura les nerfs le plus solides qui triomphera.
L’espoir est que la victoire difficile à Vérone puisse être le tournant de la saison. Même si la raison est dramatique, la pause a énormément servi à Milan et on peut s’attendre à une équipe un peu plus brillante et une intensité retrouvée face à une équipe de Bologne qui n’est pas directement menacée par la relégation mais qui ne peut pas pour autant dormir sur ses deux oreilles. Dorénavant, chaque match est potentiellement décisif, Milan doit les affronter un à un comme une finale car aucun faux pas n’est permis. Nerfs solides, abnégation, concentration et détermination, c’est la recette pour obtenir le Scudetto. L’AC Milan a du faire face à la malchance et à l’injustice, alors aujourd’hui comme jamais, il faut s’accrocher et supporter l’équipe pour que cette saison difficile se transforme en triomphe, malgré tout.
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