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L'avis des blogs

Par Obc

L'avis d'Emeralda (Blog Espace temps libre, voir lien)

En général, j'ai un ou deux très gros coups de cœur par an, mais je crois ne jamais les avoir eu l'un derrière l'autre. C'est donc une première. Surtout qu'en toute logique, la lecture qui suit l'un d'eux pâtit bien souvent de cette comparaison.
Dans le cas de "Casanova et la femme sans visage", ce fut comme une évidence. Ce livre ne pouvait que me plaire et le talent ainsi que l'imagination de l'auteur étaient également là pour me ravir.
Une intrigue policière menée de main de maître durant le XVIII ème siècle (mon préféré), voilà qui débutait fort bien.
Savoir mêler le vrai et le faux, l'authentique et la fiction, n'est pas donné à tout le monde. Ici, tout parait véridique, crédible et se faire surprendre toutes les trois pages est un ravissement. Jusqu'à la dernière page, on se fait mener par le bout du nez tant les jeux de chacun sont serrés.
Les personnages que l'on va retrouver dans ce roman sont parfois réels et ils se mélangent de manière très naturelle aux autres.
Au fil du récit, on va en apprendre beaucoup sur chacun et découvrir combien le monde est petit. Ils ont des liens assez incroyables, presque trop, cependant au XVIII ème la population était plus restreinte et les gens évoluants dans certaines sphères étaient presque toujours amenés à voir leurs destinés se croiser.
À nous de deviner, de ne point se laisser abuser par des apparences trompeuses. Le jeu de dupes ne date pas d'hier !
Les décors et les ambiances sont somptueuses ou sordides à souhait. On nous souffle tantôt le chaud, tantôt le froid. C'est délicieux, contradictoire et grisant.
L'écriture est à la fois très contemporaine et pourtant jamais déplacée dans ce contexte historique. Peut-être est-ce dû au fait que l'homme ne peut guère changer sa nature ? Les temps changent nous dit-on, mais rien ne me parait moins certain...
A lire pour les amoureux des policiers historiques, mais aussi pour tous les autres lecteurs.
Un début de saga plus que prometteur et cette fois la barre est placée très très haute.
Encore, j'en redemande !
Et s'il fallait mettre une note : 19 / 20

L'avis du blog La bible urbaine (Montréal, Canada)

 

Féru de littérature, d’histoire et d’art, Olivier Barde-Cabuçon livre, avec Casanova et la femme sans visage, la première enquête du commissaire aux morts étranges. Après les excellents romans à succès Adieux à l’Empire (2006) et Détective de Freud (2010), l’auteur, établi à Lyon, a décidé de changer de cap et de se concentrer sur une littérature plus glauque, où meurtres et mystères tiennent le lecteur en haleine.

Dans cette histoire tordue, parfois cocasse, mais toujours agréable à lire, l’auteur fait bon usage de ses connaissances historiques en plongeant le lecteur dans un récit noir, dont l’action se déroule au XVIIIe siècle, alors que l’illustre et égoïste Louis XV, qui n’a aucun scrupule à délaisser les intérêts de son peuple au profit de ses petits plaisirs personnels, mène de front une monarchie qui est loin de laisser les Français indifférents.

Parallèlement à ce fond historique d’une rare précision, l’auteur instaure une série de meurtres violents et sans scrupule et une kyrielle de personnages tous plus traîtres les uns que les autres, notamment le jeune Volnay, le libertin Casanova, le comte de Saint-Germain, la marquise de Pompadour (la favorite de Louis XV), Louis XV lui-même, le père Ofag, le lieutenant Sartine, Chiara D’Ancilla (l’espionne au grand cœur), puis le moine (personnage énigmatique mais principal allié de Volnay).

Polar historique d’une grande lucidité, dont les multiples péripéties et rebondissements font écho au roman-fleuve Les trois mousquetaires d’Alexandre Dumas, et qui comporte, de plus, une intrigue amoureuse délectable ressemblant à celle des Les liaisons dangereuses de Pierre de Choderlos de Laclos, Casanova et la femme sans visage est un pur chef-d’œuvre écrit à la mode du XVIIIe siècle. Quant à l’ambiance du roman, elle ressemble de près à l’univers très sombre et glauque de Sleepy Hollow de Tim Burton ou celle de From Hell d’Albert et Allen Hugues.

Cela dit, Olivier Barde-Cabuçon offre un polar haletant et intrigant, au centre duquel se déploient bon nombre de péripéties qui prennent rapidement l’allure d’un jeu de dominos. Le tout est fort bien orchestré et magistralement bien écrit, par contre, il est parfois difficile de savoir où un personnage se retrouve dans Paris, tellement les ellipses sont parfois si soudaines. Grosso modo, Casanova et la femme sans visage est un roman passionnant qui se lit comme un charme et qui charmera, sans aucun doute, les férus de littérature savante et historique.

L'avis d'Antoinette (Blog : Les lectures d'Antoinette)

Ce polar, plus dans la veine du roman d'aventures que du polar cérébral, met en scène la France des Lumières avec une rigueur historique qui ravira les initiés, et permettra aux autres de s'instruire sans s'ennuyer. Car ici, les rebondissements se succèdent sans répit pour nos protagonistes dans une intrigue bien menée et très élaborée (je prétendrai bien avoir deviné la fin, mais il parait que ce n'est pas bien de mentir). Encore un livre que je répugnais à reposer tous les soirs... mais bon il parait que le sommeil c'est bon pour la santé.
Si je ne suis pas une fervente lectrice de romans d'aventures, j'ai quand même pris beaucoup de plaisir dans cette lecture, notamment grâce à l'écriture, élégante et enlevée. Si l'histoire est orchestrée d'une main de maître, les personnages n'en sont pas pour autant délaissés : chacun d'entre eux est très fouillé, et il est presque impossible de concevoir qu'ils ne sont rien de plus que des personnages. Malgré une passion affirmée pour Casanova (brillant et ambivalent comme je les aime), je me suis beaucoup attachée à l'atypique duo d'enquêteurs mis en scène par Olivier Barde-Cabuçon.
Enfin, plus que l'histoire, l'intrigue ou les quelconques rebondissements, c'est ce talent particulier de l'auteur pour décrire les sentiments des personnages et leurs ressentis qui m'a touché. Dans ces moments-là, ce n'est même plus la peine d'essayer de se détacher du roman. On ne peut plus que retenir son souffle avec le personnage, frémir quand il frémit, et prier pour qu'il ne meure pas, parce qu'alors Dieu seul sait comment nous pourrions le vivre.
L'avis d’Enora (Blog Blue Moon, voir lien)

1759, l’impopularité de Louis XV est de plus en plus grande, le roi qui n’a pas la volonté d’imposer les réformes politiques nécessaires, se refugie dans les plaisirs de la chasse et de la chair. Pendant ce temps les partis en tous genres, dévot, philosophique, cherchent à appuyer leur influence tandis que les confréries secrètes attendent dans l’ombre que la monarchie se discrédite afin de la renverser.

Aussi, quand deux jeunes femmes sont retrouvées mortes, le visage arraché, et qu’elles se révèlent avoir été maitresses du roi, tous les comploteurs sont en alerte mais l’enquête est confiée au Chevalier de Volnay, l’intègre commissaire aux morts étranges.

Sur un fond historique assez précis mais peut-être un peu réducteur, l’auteur introduit une enquête policière captivante et extrêmement bien menée, égarant le lecteur dans les méandres des intrigues politiques et l’étrangeté du monde occulte avant de le ramener dans l’ombre confuse des sentiments humains. «  On retrouve souvent bien des intérêts particuliers dans l’intérêt général » fait d’ailleurs remarquer un des protagonistes.

Il y a du Mérimée et du Dumas dans ce roman et ce n’est peut-être pas le hasard que les personnages principaux soient au nombre de quatre.

Le chevalier de Volnay, commissaire aux morts étrange est un jeune homme intègre et efficace, traumatisé par une enfance où il a vu son père être condamné au bucher. Dans ce temps de corruption, sa droiture qui confine à la raideur ne donne de prise à personne. Pour lui, il n’accepte aucun compromis ni aucune demi-teinte, même dans son amour pour Chiara.

Le moine est son étrange collaborateur, celui qui analyse les cadavres pour y déceler les causes de la mort. Il parle latin, tient l’épée comme un spadassin ; son passé est mystérieux mais on y devine le provocateur.

Casanova est surement le personnage le plus réussi de cette histoire ; cet homme de trente quatre ans a déjà abusé de tout ; courageux, audacieux, aventurier, rebelle, toujours à l’affut des informations sur les grands de son monde, il se vautre dans les intrigues comme dans la couche des femmes qui le croisent. Personnage ambigu mais en même temps sincère, son esprit vif ainsi que les fêlures que l’on pressent, le rendent éminemment intéressant.

Chiara la jeune noble italienne, mêlée à l’enquête pour d’obscures raisons, séduit à la fois Volnay et Casanova. Elle oscillera entre les deux hommes dans une trame de romantisme classique de la plus belle facture ! On pense à Manon Balletti par le retour de flamme qu’elle semble faire naitre chez le grand séducteur. Sur la trame historique si riche de cette deuxième moitié du XVIIIème siècle, Olivier Barde-Cabuçon nous livre une enquête bien menée et captivante, en partie grâce à la galerie de protagonistes qui y interfère. A la façon des romans du XIXème, ses personnages nous passionnent dans la relation qui les lie et leur rapport avec la société et ses nouvelles idéologies. Si l’idéalisme d’un Volnay s’oppose au cynisme d’un Sartine et d’une societe pleine de compromission, le sens de l’intrigue d’un Casanova n’est là que pour garantir la liberté à un esprit qui ne sait répondre à la contrainte que par la provocation. Chacun des personnages cristallise en quelque sorte un type d’individu que l’on retrouvera trente ans plus tard à la révolution.

Avec son style vif et son intrigue captivante, ce premier tome inaugure avec bonheur une nouvelle série d’intrigues policières historiques… et il donne furieusement envie de se replonger dans les mémoires du sire Giacomo Casanova.

L'avis d'Albertine (Blog Un polar collectif, voir lien) :

Polar et roman historique, le récit d’Olivier Barde-Cabuçon se déroule en 1757, sous le règne de Louis XV. Nous sommes dans une époque d’absolutisme, travaillée par la philosophie des lumières, dans l’entre-deux du cercle du pouvoir, et de la société civile, incarnés respectivement côté cour par la marquise de Pompadour et de Sartine, côté jardin, par Volnay, jeune « commissaire aux morts étranges », ainsi que la jeune et belle aristocrate italienne Chiara, le surprenant comte de St Germain et le moine sans nom.  Tous ces personnages nous feront évoluer dans une atmosphère d’intrigues de cour qui va rendre l’intrigue policière particulièrement subtile. Diverses coteries (le parti dévot,  la franc-maçonnerie et la confrérie du serpent) s’affrontent, faisant de la résistance politique au pouvoir d’un souverain dépravé, ignorant tout de son peuple, et s’opposant entre elles sans merci. Bref, nous sommes dans un contexte très finement décrit, qui nous initie aux prémisses de l’ère  révolutionnaire. La violence est partout, dans la rue où mieux vaut se déplacer avec son épée ou sa dague, dans les rapports mondains comme dans les rapports sociaux.

Les personnages sont particulièrement insolites, fine fleur de la pensée critique de l’époque et experts en maints domaines. Ainsi Volnay, dont la tristesse et la rigidité n’ont d’égale que l’honnêteté et la perspicacité, sera capable de conduire une enquête, maints duels, et de tomber amoureux de Chiara d’Ancilla dès leur première rencontre. Il faut dire que le jeune italienne a tout pour plaire : elle est également en mesure de discuter philosophie, de s’intéresser aux sciences naissantes et anciennes, et  de faire monter la pression entre les deux hommes qu’elle a séduits, Volnay et Casanova. Voilà notre homme, Casanova, éblouissant personnage,  homme d’expérience, libertaire et  hédoniste, qui  apparaît toujours au moment inopportun et se sort de toutes les situations embarrassantes dans un grand rire : « Qui n’avait entendu parler de Giacomo Girolano Casanova, le vénitien, tour à tour banquier, escroc, diplomate, officier, spadassin, espion ou magicien et, bien entendu, toujours   ? Casanova, c’était un mythe qui marchait précédé de sa réputation ». Les deux hommes (Volnay et Casanova) tournent autour de l’énigme de la morte sans visage, et de la belle de leur cœur, Chiara ; laquelle tourne autour d’eux pour le compte de la marquise de Pompadour tout comme tournent autour d’eux  de nombreuses  « mouches » qui espionnent les protagonistes pour s’emparer de leur supposé secret, une lettre compromettante pour le roi.

De fait la mort de la malheureuse « femme sans visage », dont l’origine n’a rien à voir avec des secrets de cour mais bien plus avec la malveillance de quelque « assistant »indélicat, n’est pas ce qui motive ce tournoiement de personnages obscurs et malveillants, grâce auxquels le récit d’Olivier Barde-Cabuçon saute de péripétie en péripétie, toutes plus surprenantes les unes que les autres. Sa mort hideuse n’intéresse que Volnay, qui saura séparer le bon grain de l’ivraie.

La révélation du secret n’est pas sans surprendre, tout comme l’ultime missive de Casanova à Volnay, son rival en amour, à qui il aura tout de même sauvé multe fois la vie, sans en avoir en retour la moindre reconnaissance. Casanova,  fin connaisseur de l’âme humaine nous aura donné bien des leçons de « savoir vivre » dans ces aventures, et lui-même aura à méditer sur le sens d’une vie strictement hédoniste. Quant au jeune Volnay, qui révèle dans les dernières pages du roman le sens de sa relation avec le moine sans nom, il aura également beaucoup à méditer sur les leçons de Casanova.  S’il sort indemne de son duel avec lui, il aura à comprendre que l’hédonisme peut être aussi un amour généreux de la vie.

Ce récit est servi par une grande maîtrise de la langue et une véritable jubilation dans l’enchaînement des situations rocambolesques. L’auteur dessine des personnages inoubliables (et nous n’avons pas parlé du comte de St Germain qui à lui seul est un mystère vivant), dans un contexte politique pré-révolutionnaire vieux de deux siècles et demi, et qui est analysé par les protagonistes avec une modernité de pensée convaincante même s’il s’agit d’un anachronisme : « Tuer un tyran est une chose, si c’est pour le remplacer par un autre… ». Quant à l’enquête policière, elle n’est pas escamotée par la grande histoire, et quelque grain de sable, de folie, de prière, va venir établir la preuve du crime.

Que l’auteur le sache :  nous l’attendons sur d’autres romans.

L'avis de Corine Pirozz (Blog Polars Zone)

C'est avec bonheur et jubilation que l'on plonge dans les intrigues de la cour de Louis XV. Tout y est, le mystère, les complots, les secrets d'états, jusqu'aux prémices des libres penseurs ou organisations occultes. Un vrai régal d'écriture, une plume divine pour ce polar historique écrit avec délectation et élégance !

L'avis de Fabien (Blog L'art de lire, voir lien)

Ne vous trompez pas avec le titre de ce roman, le héros de cet écrit est bel et bien le commissaire aux morts étranges. Mais il n'y a pas de publicité mensongère, Casanova a un rôle quasi-central dans l'intrigue. Il est le petit grain de sel qui fait rebondir l'histoire au moment où il faut et quand il faut. Et puis, on apprend énormément de choses sur lui et sur le personnage. Et vous pouvez vérifier (comme je l'ai fait) les informations données, elles sont vraies.
Non... Le vrai héros de cette histoire est bien ce policier étrange que l'on a du mal à cerner tout au long du roman. Il a un passé trouble, et un futur très incertain. Il nous attire dans les méandres de ses hésitations, et de ses réflexions. N'oubliez pas une chose, nous sommes en 1759. A peine trente ans avant la Révolution qui changea totalement le visage de la France. Et ce personnage, Volnay, perçoit ces mouvements de fond qui le préoccupe. Son but n'est pas forcément de sauvegarder la monarchie. Mais il veut limiter les dégâts. Alors quand cette enquête l'amène dans les labyrinthes des complots, il erre avec cet oeil avisé. Par conséquent, on apprend énormément sur la situation politique à cette époque.Les graines de la discorde commencent à germer.

 Comme avec ses précédents romans, Olivier nous plonge dans une période historique importante. Et bien évidemment sans nous lasser. Il nous apprend beaucoup de choses tout en divertissant avec une histoire qui tient en haleine à chaque page. Celui-ci est son meilleur.

L'avis de Wal (Blog Walpassion, voir lien)

Je suis vraiment de plus en plus emballée par l'écriture d'Olivier Barde-Cabuçon ! Voila un roman, une enquête qui sont très réussis. Merci aux éditions Actes Sud de m'avoir permis de faire cette agréable lecture (et merci également à "GdB", il se reconnaîtra !)

Paris au 18e est le théâtre d'un assassinat sanglant. le chevalier de Volnay, personnage mystérieux et secret est chargé de l'enquête car il a pour mission de résoudre les "morts étranges" de la capitale... Il s'agit ici d'une jeune femme au visage arraché, sur laquelle il subtilise une lettre dont le sceau est celui du roi... L'existence de cette missive ne demeure pas secrète longtemps et nombreux sont celles et ceux qui souhaitent s'en emparer. Cela sera le "fil rouge" de l'histoire en parallèle à la résolution du meurtre... Volnay, personnage sombre et tourmenté, tiraillé entre le mépris que lui inspire le monarque et sa rigueur à le servir,  va faire de nombreuses rencontres durant cette enquête:

- Giacomo Casanova, "chevalier de Seingalt", personnage haut en couleur et à la langue bien pendue ! . Ses multiples escroqueries et son mode de vie fantasques sont mis en avant, agrémentés de la narration toute en finesse de ses multiples aventures libertines !
- La belle Chiara, qui va faire chavirer le coeur de nos messieurs, belle et savante jeune femme. Elle est la touche de douceur au milieu de tous ces mâles qui ne la laissent pas indifférente non plus...  - J'ajouterai une "mention spéciale" au moine hérétique, fidèle assistant de Volnay, malin, érudit et guerrier accompli, personnage surprenant du début à la fin du roman ! C'est mon préféré ! Il prend de l'importance au fil des pages. Son passé est mystérieux et il cache sa véritable identité... 

C'est donc avec ces 4 là que nous sommes plongés dans un Paris brillamment dépeint par l'auteur. On ressent son attachement à l'histoire et on apprécie son souci du détail au fil de nombreuses et riches descriptions.

Nous suivons donc nos enquêteurs qui sont reçus par les "grands" de cette époque: le roi Louis XV en personne ainsi que "la Pompadour" ! Rien que ça ! 
Il y a également un brillant personnage, le comte de Saint-Germain, dont les recherches sur la pierre philosophale sur fond d'éternité (et d'un soupçon de mythomanie) intriguent et impressionnent la bourgeoisie et la cour... Que de beau monde dans cette recherche de la vérité qui devient de plus en plus compliquée et dangereuse... Les rebondissements sont nombreux et, une fois de plus, je me suis faite balader comme une bleue ! Je n'ai rien vu venir ! (cf. Le détective de Freud d'Olivier Barde-Cabuçon, chroniqué il y a peu) Les révélations sont étonnantes, les personnages plein de facettes et l'enquête accélère à mesure que le danger se fait plus pesant sur Volnay. Ce dernier fini par ne plus savoir à qui se fier tant les espions se pressent autour de lui.  Nous avons donc là un polar "historique", très documenté. Une belle écriture, en phase avec l'époque décrite. Du suspens à souhait. De l'alchimie aussi. De l'amour. Des désillusions... Mais surtout, des secrets..! Tout cela est savamment mis en scène et laisse présager pour l'avenir, avec la suite de cet opus, de belles heures de lecture en perspective !   L'avis de Mateo - Le blog de Mateo   Inutile de chercher, voici LE livre à lire en ce moment (ou un peu plus tard si vous avez mieux à faire, je ne suis pas un monstre non plus). Oui, je sais, c'est un peu définitif comme avis mais jugez-en plutôt... il y a tout là-dedans. Des personnages hauts en couleurs (Casanova, comme le titre l'indique mais également Mme de Pompadour, Louis XV, un moine hérétique, quelques horizontales dans diverses positions, un commissaire aux morts étranges (dont on annonce d'ores et déjà d'autres futures nouvelles aventures), le Comte de Saint-Germain en personne (si si, il est là aussi)). On y traque un meurtrier et on y découvre un complot. Que dis-je un ? Deux, trois... fomentés par le parti dévot, la confrérie du serpent, quelques francs-maçons. Il y a des capes qui volent et des épées qui s'entrechoquent, sans oublier une bonne dose d'alchimie (ce qui m'a valu une bonne suée, je ne vous le cache pas (cf. mes commentaires à propos de « La piste des Templiers », précédente lecture). C'est bien écrit, enlevé, sans jamais être pesant. Même Casanova s'y dévoile plus humain qu'on ne l'aurait imaginé (et Louis XV plus ignoble qu'on ne le pensait). Bref, un vrai bon moment pour les amateurs de polars historiques rondement menés.   Thefrenchbooklover (voir lien) :

Une jeune femme est retrouvée morte dans les rues de Paris en "une douce soirée de printemps de l'année 1759" avec toute la peau du visage arrachée. 

Est dépêché sur place le chevalier de Volnay, commissaire aux affaires étranges récemment nommé par le roi Louis XV en guise de remerciement pour l'avoir sauvé de l'attentat de Damiens.

Cetenquêteur se retrouve très vite mêlé à une affaire complexe qui l'entraîne du boudoir de la favorite la Marquise de Pompadour au Parc-aux-Cerfs en passant par le laboratoire du mystérieux comte de Saint-Germain.

J'ai emprunté ce livre par hasard en flânant dans les rayons de ma bibliothèque de quartier. Malgré mes listes de romans à rallonge, je m'accorde toujours ce plaisir de choisir un ouvrage dont je n'ai jamais rien entendu. 

Dès les premières pages, j'ai été immédiatement emportée dans ce Paris de la moitié du 18ème siècle. Je trouve que l'auteur a su très bien restituer l'ambiance de cette époque. Les descriptions qu'il fait de la vie dans la capitale se révèlent très parlantes.

D'ailleurs, cette immersion dans le siècle des Lumières est sans doute facilitée par le style qu'il adopte et qui cadre parfaitement à la période. De plus, j'ai apprécié les citations de Casanova ou d'anonymes qui précèdent chaque chapitre et donnent la tonalité de ce qui va suivre. 

De même, l'écrivain a réussi à créer une galerie de personnages attachants que j'aurais plaisir à retrouver dans le prochain tome de leurs aventures.

J'ai beaucoup aimé son héros le chevalier de Volnay. Un homme intransigeant, droit, convaincu de la nécessité de changer la société qui essaie de mener jusqu'au bout son enquête malgré les dangers et surtout malgré les sentiments amoureux qu'il ressent pour la belle Chiara.

Cette dernière m'a aussi énormément plu. Dotée d'une forte personnalité, elle se passionne pour les avancées scientifiques et pour les philosophes.

L'acolyte du chevalier de Volnay, ce mystérieux moine qui pratique les autopsies et a été pourchassé pour ses pensées, a également retenu mon attention.

En outre, Olivier Barde-Cabuçon est parvenu à merveille à mêler la petite histoire à la grande. Les personnages qu'il a forgés et ceux réels s'imbriquent parfaitement et très naturellement.

On croise donc au fil des pages Louis XV, la marquise de Pompadour, Sartine, le comte de Saint-Germain et  bien entendu Casanova. Des personnalités emblématiques du 18ème siècle.

Ainsi, j'en ai pas mal appris sur les moeurs du "Bien-aimé". Je n'imaginais pas que le grand-père de Louis XVI souffrait d'une telle peur de la mort et sombrait si facilement dans l'ennui. J'avais vaguement entendu parler du Parc-aux-cerfs, cet endroit imaginé par la Pompadour et le fidèle valet Le Bel pour combler les besoins royaux mais j'étais loin de savoir tout ce que ce lieu dissimulait et tout le dégoût qu'il allait m'inspirer.

De même, j'ai été choquée en lisant les descriptions des supplices endurés par le père du chevalier de Volnay et par Damiens, le régicide. Mais je comprends parfaitement le parti pris de l'auteur de ne pas éducolrer la dureté de cette époque. 

En revanche, toutes les parties sur Casanova m'ont beaucoup amusée. Je ne connaissais cet aventurier que de réputation et j'ai été ravie d'en apprendre un peu plus sur son existence tumultueuse. Je crois que j'essaierai de trouver un moment pour parcourir ses Mémoires.

Cependant, toutes ces leçons d'histoire ne ralentissent jamais l'action. Elles ne sont là au contraire que pour servir l'intrigue policière. Une intrigue qui se révèle très bien ficelée. Je n'aurais jamais soupçonné la clé de l'énigme.

Bref, comme vous l'aurez compris, j'ai trouvé ce polar historique très réussi. Et j'ai hâte de lire les prochaines enquêtes du chevalier de Volnay


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