Après un quinquennat « bling bling », l’UMP promet une campagne « blitzkrieg »

 « Le président va changer de braquet en devenant candidat », dixit Jacques Le Guen, qui pense qu’une « campagne blitzkrieg peut retourner la situation ». Est-ce que le mot qui fait référence à la guerre éclair ayant conduit à la capitulation de la France devant les nazis en 40, est lâché pour séduire les 6,5 millions d’électeurs de Marine Le Pen ? On se demandait ce qu’allait faire l’UMP pour récupérer les mannes du FN, et bien, il s’agit peut-être d’utiliser le vocabulaire adéquat.

Mais est-ce bien le vocabulaire adéquat ?

Alors qu’au FN, surexploitant aussi la métaphores guerrières, on parle de « faire exploser l’UMP » et que l’on annonce que « la bataille de France » vient de commencer, à l’UMP, on promet la "blitzkrieg", curieuse terminologie pour convaincre des électeurs français d’adhérer à un programme, même en considérant que beaucoup de leurs parents étaient heureux de voir arriver les allemands si rapidement en 40.

« Blitzkrieg » un mot qui convient plus à l’UMP qu’au FN ?

Sans doute cette rhétorique, rappelant l’efficacité allemande années 40 est elle plus à même de séduire l’électeur de l’UMP, davantage à cheval sur l’efficience que sur les principes, que celui du FN. Un électeur de l’UMP qui somme toute est moins soucieux de son histoire, de son pays, que de son futur, et surtout de l’avenir de son compte en banque. "Blitzkrieg" est donc le mot choisi par un député de l’UMP, un mot qui résume bien la politique de Nicolas Sarkozy et sa façon de mener les campagnes.

La quinquennat de Nicolas Sarkozy, aura été un quinquennat blitzkrieg. Le chef n’aura pas gouverné, non. Il aura fait la guerre. Des guerres éclairs menées au gré de l’actualité contre toutes sortes de minorités et de petits problèmes. Il laissera à l’Histoire une loi sur la Burqa, qui aura permis de condamner 300 pauvres femmes. Il laissera une loi sur le fichage génétique contraire à la présomption d’innocence. Et un certains nombre d’autres mesures bling bling dont aucune n’aura permis à la France de sortir du bourbier.

Quelques années plus tard, il y a un char d’assaut UMP, avec son petit chef qui s’agite perché dans sa tourelle. Le char est enlisé dans une ornière au milieu d’une plaine. Les chenilles roulent dans le vide, vites, mais en vain. Le char est embourbé. L'UMP avait promis la blitzkrieg, mais la guerre est terminée, et tout autour pousse des roses.

Jean Luc Toutlemonde