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Le Québec en marche: « D’un cri étudiant à un cri du peuple »

Publié le 24 avril 2012 par Donquichotte

Le Québec en marche: « D’un cri étudiant à un cri du peuple »Le Québec en marche... 

Guy Rocher... il faudrait peut-être l'écouter.

 Depuis que les étudiants du Québec se sont mis en grève, depuis déjà  11 semaines, (protestant contre la hausse des frais de scolarité), le Québec semble avoir recouvré un souffle qui lui manquait, une énergie nouvelle, bref, il semble porteur d’une aspiration sociale qui veut éclore un peu plus chaque jour...

Pour moi, il est significatif de lire cette entrevue avec Guy Rocher, un des pères du rapport Parent du temps de la Révolution tranquille, et qui appuie le mouvement étudiant actuel :

http://www.ledevoir.com/societe/education/347145/la-lutte-des-etudiants-est-juste-dit-guy-rocher

Extrait de cette entrevue :

« D'ailleurs, hormis ses revendications, le printemps étudiant actuel ne ressemble pas aux mouvements qui l'ont précédé, «par son étendue et sa constance de frappe», remarque Guy Rocher. «Je suis très impressionné par le fait qu'il y a en ce moment, dans le milieu étudiant, un assez grand nombre de personnes qui partagent le même point de vue, la même opposition, la même résistance aux politiques actuelles. À cet égard, c'est novateur, a-t-il conclu. C'est révélateur d'un changement d'attitude dans une partie de la jeunesse, qui voit dans la hausse des droits de scolarité autre chose que seulement la hausse des droits, mais qui voit aussi des politiques sociales et une conception de la société à changer.» Une société qui aurait tout intérêt, selon lui, à être de cette «lutte juste» qui n'est pas celle de la «juste part ».

Ce qui me frappe, c’est cette émergence nouvelle d’une revendication sociale au-dessus de la mêlée pure « contre la hausse des frais de scolarité ».

Monsieur Rocher n’est pas le seul à dénoncer l’inertie gouvernementale ; certain prône même la création d’une commission d’enquête « Castonguay-Rocher » sur le financement des universités. Preuve en est que le mouvement s’étend et prend de la profondeur dans la réflexion collective. Chaque jour, des personnes, parmi les plus écoutées au Québec (partisannerie politique mise à part) exigent du gouvernement Charest qu’il cesse de se mettre le nez dans le sable.

Photo : Jacques Nadeau - Le Devoir

"Le professeur à l'UQAM Gérald Larose, le comédien Jacques l'Heureux, le médecin et animateur Alain Vadeboncoeur, ainsi que le juge à la retraite Robert Burns figurent parmi les vingt signataires de la déclaration demandant au gouvernement d'ouvrir un dialogue avec les trois fédérations étudiantes".

 « Au moment où le Québec vit la plus grave crise politique depuis les événements d'octobre 1970, il nous faut relever la tête et trouver des avenues de solution à ce qui ressemble de plus en plus à un choc des valeurs entre le gouvernement de Jean Charest et la jeunesse québécoise.

Le temps est venu pour Jean Charest d'assumer pleinement son rôle de premier ministre plutôt que d'agir comme un amuseur public. »

« L’ancien ministre Robert Burns, dans une rare apparition publique, s’est demandé comment le gouvernement pouvait négocier avec des Mohawks armés et masqués - lors de la crise d’Oka en 1990 - et prétendre aujourd’hui être dans l’impossibilité s’assoir avec des universitaires. «Ça ne tient pas la route. Il faut que le gouvernement arrête un peu et discute

« Les étudiants ont reçu hier l'appui de 524 professeurs d'université, qui, dans une lettre ouverte, dénoncent la conception du gouvernement «à courte vue du financement des universités». «Aux revendications — légitimes et argumentées — des étudiantes et étudiants, nous apportons notre soutien, aujourd'hui comme demain, pendant comme après la grève, quelle qu'en soit l'issue», écrivent les professeurs. Ils saluent «l'esprit critique» et «la persévérance» des étudiants qui ont ouvert un espace de réflexion, selon eux. «Ils méritent d'être écoutés», déclarent les signataires provenant des universités de différentes régions du Québec, de Rimouski à l'Outaouais ». 

Voilà où je veux en venir: le « bruit » d’une grève qui va au-delà de la grève se fait entendre et demande à être entendu. Comme cet autre bruit qui a été entendu ce dernier dimanche, le 22 avril, à Montréal, quand les Québécois ont envahi le Parc Jeanne Mance.

À cette occasion, le journal Le Devoir a titré:

« Un grand cri du peuple »

Une manifestation d’une ampleur sans précédent pour la Journée de la Terre.

Mélissa Guillemette   23 avril 2012  Actualités sur l'environnement

"Des dizaines de milliers de personnes - de 250 000 à 300 000 selon les organisateurs - ont répondu présent à l’appel du 42e Jour de la Terre, hier, à Montréal. Gaz de schiste, sables bitumineux, Plan Nord, protection des écosystèmes, protocole de Kyoto et même l’éducation : toutes les raisons étaient bonnes pour participer au grand arbre humain formé au parc Jeanne-Mance".

Peut-on imaginer qu’un petit peuple de 7 millions d’habitants ait pu se lever de ce bon matin de printemps, prendre la rue, et réunir de 250,000 à 300,000 personnes autour d’une revendication pour la protection large de notre environnement ?

Ce chiffre équivaut à une mobilisation, si la chose se passait en France, (il faut multiplier par 9) de 2,250,000 à 2,700,000 personnes. Oui, peut-on imaginer que la France se mobilise ainsi et prenne la rue, derrière Eva Joly, Daniel Cohn-Bendit, Noël Mamère, Dominique Voynet, Hulot et autres José Bové ???

Oui, je crois vraiment que quelque chose a été amorcé au Québec qui ressemble à un « mouvement social revendicateur sérieux ».

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