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L’UMP expulsée des grandes villes

Publié le 10 mai 2012 par Alex75

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A peine sortie de la présidentielle, que l’on est déjà dans les législatives du mois prochain. Pour l’UMP, aucun accord avec le Front national. Bien que la nouvelle n’ait pas ému les foules, Alain Juppé ne sera pas candidat aux législatives à Bordeaux. Mais il ne sera pas le seul cacique de droite – l’ancien premier ministre « droit dans ses bottes », avant tout homme de cour revenu d’exil, bon adepte de Baltazar Gracian -, qui ne retrouvera pas les bans de l’Assemblée, à la rentrée. Il a beau découvrir les méfaits, sur le tard, du cumul des mandats, personne n’est dupe.

François Hollande a obtenu près de 60 % des voix, dans sa bonne ville de Bordeaux, au second tour. Comme dans toutes les grandes métropoles, à l’exception de Nice, Toulon ou Avignon, la gauche a percé au 1er tour et a écrasé la droite au second. La droite a été expulsée des grandes villes, la gauche y règne en maître. Ce sont les affres de la mondialisation, qui auront créé une nouvelle sociologie urbaine, les grandes villes étant désormais habitées, à l’exception de quelques quartiers, où est confiné la bourgeoisie traditionnelle, de « bo-bos » et d’immigrés, « les très aisés et les très aidés », pour reprendre l’expression de Monsieur Zemmour. Hollande a fait le plein dans les grandes villes, dans les banlieues, dans les DOM-TOM. Toutes ces métropoles sont désormais interdites à la droite, et encore plus à l’extrême-droite.

Pour se faire élire à l’assemblée nationale, les candidats UMP se voient priés de se diriger vers les zones rurales, le péri-urbain, où la droite sarkozyste a fait le meilleur score. Mais le Front national y fait également des cartons. C’est même l’anti-sarkozysme persistant, qui a permis à Hollande, au second tour seulement, de redevenir le candidat préféré de certaines classes populaires, ouvrières. Mais c’est surtout une hausse massive du vote blanc, qui aura desservi le président sortant, l’empêchant de créer la surprise au deuxième tour. Pour les législatives, cette nouvelle géographie et sociologie électorale pose un énorme problème aux dirigeants de l’UMP, à commencer par le courant centriste, arc-bouté sur ses principes et ses valeurs, ses convictions républicaines intransigeantes, de Raffarin à Villepin. D’ailleurs, 70 % des électeurs UMP sont favorables à des accords avec le FN, selon les sondages.

Donc, un chiffre qui fragilise beaucoup les positions de certains élus de l’UMP. Et qui met en danger de mort, un François Bayrou, qui se retrouve pris en étau à Pau, pour les législatives, « entre une droite revancharde et une gauche dominatrice », qui aura vu nombre de ses électeurs se rabattre sur Sarkozy au second tour. On comprend mieux pourquoi Juppé, a préféré se consacrer à sa bonne ville de Bordeaux, et qu’il risque d’ailleurs de perdre aux prochaines municipales.

   J. D.


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