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Into the Wild

Par Katchoo86

Si il existe des héroïnes de comics qui méritent d’être connues du grand public plus que d’autres, on peut dire que Vixen fait partie ce celles-ci car elle représente à plus d’un titre un combat pour la diversité. En plus de 30 ans de carrière, et malgré un sacré faux départ, Mari McCabe reste l’une des héroïnes préférées des habitués du DCverse, notamment grâce à son importance au sein de la JLA.

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Si l’on veut bien connaitre l’histoire de Vixen, il faut se remettre dans le contexte d’une époque tumultueuse en matière d’édition chez DC Comics, qui n’est pas sans rappeler celle que nous vivons actuellement.
Vers la fin des années 70, le scénariste Gerry Conway est au top de sa forme. Embauché initialement par Marvel, le co-créateur du Punisher et également responsable de la mort de Gwen Stacy travaille désormais pour la Distinguée Concurrence sur plusieurs nouveaux titres simultanément à commencer par Secret Society of Super Vilain en 1976, puis Firestorm et Steel the Indestructible Man en 78. Ces nouveaux titres faisaient partie d’une vague initiée en 1975 et appelée DC Explosion, et où au total 57 titres virent le jour (ça ne vous rappelle rien ?) sur une période de 4 ans pour concurrencer l’hégémonie Marvel et sa foultitude de séries en cours. Toujours en 1978 Conway fut amener à lancer un nouveau titre, Vixen, qui n’est ni plus ni moins que la première super héroïne afro-américaine de l’univers DC.
Mais voilà, les choses ne se passèrent pas vraiment comme prévu. En 1977 DC subit de plein fouet une chute des ventes notamment due à un hiver extrêmement rude jusqu’à bloquer les circuits de distribution de comics, et à une grave récession impliquant une hausse des coûts d’impression et de papier. C’est ainsi que DC fut contraint à mettre fin à une trentaine de titres les moins vendeurs, tout en décidant d’avorter ceux près à éclore, Vixen en faisant bien évidemment partie. Et non seulement ce premier numéro ne fut jamais publié en tant que tel, mais il fut également inachevé. Prévue initialement pour le 8 Août 1978, The Vixen #1 fut surement la plus grande victime de ce que l’on appelle désormais sarcastiquement The DC Implosion.
Mais nous lecteurs de comics savons que rien ne meurt jamais vraiment. Ce premier numéro de The Vixen fut quand même publié à l’intérieur d’un double recueil regroupant tous ces titres annulés et fut initialement distribué aux employés de DC sous le nom de Cancelled Comic Cavalcade. En voici quelques pages, ces superbes planches sont signées Bob Oksner.

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Voilà pour les présentations. Mais au fond qui est Vixen ? Gerry Conway déclara qu’il voulait faire d’elle une autre super héroïne noire en dehors de Storm, et que ses pouvoirs faisaient partie intégrante de son héritage et de ses racines. A l’instar d’Animal ManVixen a la capacité de s’approprier les facultés de différents animaux mais la similitude s’arrête ici. Ses pouvoirs proviennent du Totem Tantu, une amulette mystique qui lui permet de comprendre, parler aux animaux et acquérir leurs aptitudes.

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Marilyn McCabe est  top model à New York et tout va pour le mieux pour elle jusqu’à ce qu’elle découvre que Manitoba, président d’un pays africain nommé D’Mulla, rend visite aux Nations Unies. La simple vision de cet homme la ramène à des souvenirs traumatiques de son enfance où orpheline, elle fut adoptée à l’age de huit ans par un couple d’américains. Lentement ses souvenirs lui reviennent : son père était un opposant pacifiste qui luttait pour l’indépendance de son pays lorsqu’un soldat vint attaquer et brûler son village, sous les yeux de Marilyn qui fut mise en sûreté par le Révérend Peak . Ce soldat était Manitoba, devenu général et souverain auto-proclamé.

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Elle se souvint également du talisman que son père lui léga, le Totem Tantu qui permettait à son détenteur d’acquérir les capacités de n’importe quel animal. Par le biais d’un rituel sacré, Mari activa l’amulette et se confectionna un costume à partir des chutes de l’agence de top model dans laquelle elle travaillait.

Mari parvient à retrouver Manitoba alors que celui-ci est sur le point de tuer le Révérend Peak à coup de machette, croyant qu’il est le dernier témoin de ses exactions passées. Elle invoque alors les esprits du lion, de l’antilope et du renard pour venir à bout de son agresseur qui finira empalé après avoir accidentellement renversé une croix géante. Ironiquement, c’est Manitoba qui aura donné son nom de scène à Mari en l’appelant ”Vixen”, un nom qu’elle décida de garder pour continuer ses aventures de justicière.

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Mais ce premier numéro ne fut jamais terminé puisqu’il resta sur le bureau del’éditeur Jack C. Harris avant que les dernières pages puissent finir d’être lettrées, et rien ne fut entrepris pour donner corps à un deuxième opus, bien que cela soit initialement prévu. En effet, Gerry Conway avait envisagé la suite de Vixen sans rien réellement planifier pour elle, préférant raconter les exploits d’une super héroïne urbaine, mais laissant de côté le contexte politique évoqué dans le premier numéro et tout en développant son personnage au fur et à mesure du récit.

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Il fallut attendre trois ans pour que Vixen soit enfin visible auprès des lecteurs dans Action Comics #521, Conway pu enfin présenter son héroïne dans une histoire intitulée The Deadly Rampage of the Lady Fox, où les artistes Curt Swan et Frank Chiaramonte reprirent les visuels créés par Bob Oksner et dans laquelle Superman croise sa route à New York alors qu’elle appréhende un trafiquant de fourrure.

C’est ensuite en 1984 dans DC Comics Presents #68 que Vixen revient une nouvelle fois avec le duo Gerry Conway/Curt Swan sur une histoire intitulée Destiny’s Children et toujours aux côtés de Superman.

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Mais Conway est loin d’être satisfait du sort de son héroïne et décide de l’inclure dans un autre titre dont il est à l’époque le scénariste : Justice League of America.
Car la célèbre équipe des justiciers de DC Comics va faire l’objet d’un remaniement total, ses membres fondateurs ayant déjà fort à faire sur leur titre respectif, ceux-ci vont être remplacés par d’honorables seconds couteaux tels qu’Aquaman, Martian Manhunter, Elongated Man et Zatanna, et vont également quitter la fameuse Watchtower pour venir s’installer dans un bunker dans la banlieue de Détroit. Conway va rajouter à ce nouveau noyau des personnages de sa création : on y retrouve Steel, Vibe, Gyspie et Vixen.

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C’est ainsi que Mari va obtenir un nouveau costume pour l’occasion, dessiné cette fois-ci par Chuck Patton qui ne va pas hésiter à s’inspirer de celui de Wolverine pour donner écho au côté sauvage du personnage. Et à la ville, Patton choisira la mannequin, actrice et chanteuse Grace Jones comme source d’inspiration pour personnifier l’héroïne.

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A son changement de look va également se rajouter une relecture de ses origines, Mari devient ainsi la fille du Révérend Richard Jiwe, originaire du M’Changa, qui fut élu président de son pays mais assassiné par son demi-frère le général Mustapha Maksai, à la suite dune sanglante guerre civile. Egalement appelé Ox, le général alla jusqu’à retrouver Mari en Amérique pour lui reprendre l’amulette qui avait été créée par l’araignée Anansi pour protéger les innocents. Au contact du Totem Tantu, Ox se transforma en monstre mais il fut lui aussi empalé lors du combat final avec Vixen.

Après l’annulation de la série  Justice League version Detroit, on va retrouver Vixen dans la série Suicide Squad, écrite par le couple  John Ostrander et Kim Yale. Alors qu’elle participait à une séance de photos sur le pont d’un bateau dans les Caraïbes, l’équipe filma un trafic de drogue en pleine mer. Les trafiquants exécutèrent tous les témoins, Mari parvenant à s’échapper sous l’eau. Le responsable de cette tuerie étant protégé par une immunité diplomatique, Vixen s’engage dans la Suicide Squad en quête de vengeance. Elle reste avec l’équipe un bon moment et se lie même avec Bronze Tiger. On la retrouvera plus tard au sein de différentes équipes : de Justice League Task Force aux Birds of Prey.

En 2009, elle aura enfin droit à sa propre mini-série intitulée Vixen : Return of the lion, soit quasiment 30 ans après avoir fait ses débuts. Écrite par G. Willow Wilson et somptueusement dessinée par CafuReturn of the lion nous permet de retrouver la Marilyn McCabe qui a été si rarement dépeinte pendant toute ces années, en reposant le contexte politique au coeur de l’intrigue.

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