Apres lui

de Gaël Morel
Drame français - 1h30
Sortie France 23 Mai 2007
avec Catherine Deneuve, Thomas Dumerchez, Elodie Bouchez, Guy Marchand, ...

Camille, une femme libraire séparée de son mari, est proche de son fils, complice. Le soir où il meurt dans un accident de voiture, elle sent sa vie se briser et se raccroche à Franck, le meilleur ami de son fils, pour le voir revivre à travers lui. Elle le protège, le défend, le suit, au grand désaccord de la famille qui sait que Franck était au volant cette nuit-là et ne peut le lui pardonner. Camille fait son deuil en cherchant son fils chez les autres, en cherchant à en savoir plus sur celui qui est parti trop tôt sans lui livrer toutes ses facettes. Seul Franck lui permettra de poursuivre son cheminement. Cependant, il sera peu à peu étouffé par cette relation ambigüe et les attentes de cette mère détruite...

Ma déception suite à la projection du film de Gaël Morel (qui m'avait bouleversée en 2004 par Le clan, histoire d'une fratrie masculine, qui traite d'homosexualité, de réinsertion, de vengeance...) est à la hauteur des attentes que j'avais en espérant revoir une Catherine Deneuve touchante et un sujet douloureux traité avec génie. Après des présentations très engageantes, le charme se brise dès les premiers sanglots de Catherine Deneuve, qui sonnent assez faux, suivis des paroles du père (Guy Marchand), fades, récitées, décevantes. Thomas Dumerchez, qui joue Franck, aurait dû avoir un grand rôle dans ce film mais là encore, son ton ne convainc pas, il est malheureusement éclipsé par la grande actrice. Et parfois, cette répétition de plans travelling ou de vue plongée manque d'agacer.
© Philippe QuaisseOn regrettera donc un excellent casting qui ne trouve pas son épanouissement dans un scenario décevant et une fin qui n'en est pas une. Pourtant, Après lui était ambitieux, en souhaitant s'atteler à un sujet aussi délicat et douloureux. Le rôle de Camille n'est pas lisse malgré son autorité et sa combativité. Sa guérison ne se fera pas en recherchant soutien et compassion. Sa survie dépendra de sa capacité à toujours être une mère et à toujours protéger un fils, fût-il celui d'une autre. Elle ne sait montrer et accepter ses failles. Face à sa première fille qui accouche, elle sera quasi indifférente. Face à ces bruits qui l'agressent (moteurs de voitures, engins du cimetierre), elle fuira...
Après lui pêche par un scenario et un jeu d'acteur peu convaincants. Si on est ému aux larmes, c'est plus par la situation dramatique que par des dialogues ou des scènes émouvantes...
Peu de vraisemblance, trop de normalisation - Le Monde