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Beach House – Bloom

Publié le 15 mai 2012 par Lcassetta

Candeur, bonté et simplicité. Trois caractères qui se dégagent de la musique du duo émérite formé par Victoria Legrand et Alex Scally, musique qui constitue l’antidépresseur idéal, la dose de morphine adéquate, j’ai nommé Beach House. En 2010, le groupe signait chez le label indie  Sub Pop puis s’en suivait la sortie de Teen Dream, l’un des albums les plus réussis de la catégorie. Beach House avait réussi son pari en conquérant tous ses auditeurs, hissant alors la barre très haut. Pourtant, Beach House ne déçoit pas, la perle du Lo-fi et de la dreampop retourne avec un nouvel album tout aussi succulent intitulé Bloom.

Bloom. Floraison et éclosion. Une fleur qui éclot au soleil du printemps, l’allégorie du Bonheur est parfaitement illustrée. Le duo n’aurait pas pu trouver meilleur titre  à cet album. Les mélodies lascives sur chacune des pistes qui constituent Bloom enchantent délicatement notre esprit pour, à travers diverses compositions irrégulières, mettre au devant toute l’originalité de leur talent. La formule générale ne varie pas : Victoria berce nos sens avec sa voix délicieuse et les notes d’Alex accompagnent langoureusement nos danses. On s’éloigne du technique et on plonge dans le lyrique. Chronique.

Myth ouvre le bal. Chanson qui est aussi le premier single de l’album. Nous ne sommes plus dépaysés, on retrouve petit à petit l’ambiance mélancolique qui règne sur toute la musique du duo. Beach House nous propose un chant d’allégresse dressé sur quelques percutions simples et des notes au clavier exquises, un hymne qui glorifie les douces brises matinales du printemps.

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On poursuit avec Wild. Angélique, Victoria nous invite à la rejoindre pour vibrer aux rythmes de sa voix  innocente tandis qu’Alex, infernal, ne nous invite pas mais nous incite plutôt à épouser les accords atypiques à son jeu. Un manège entrepris par le duo afin de cloîtrer notre esprit derrière les murs de Wild. On est indécis, désorienté. Se laisser bercer paisiblement ou exprimer sa rage au vu de la manigance?

Lazuli est la suivante. Un neo-poème aphrodisiaque dont le cri discret de Victoria apaise l’esprit, un poème dont les lignes progressent à travers une 8-bit fluo et des percutions pseudo-muettes. Victoria nous révèle ici toute l’élégance de son art. Lazuli mérite bien ses honneurs: la chanson décrit parfaitement la façon dont Beach House façonne son univers dream pop.

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On passe à Troublemaker ou le réveil de la bête. Mais la bête en question est docile. Victoria hausse d’un ton. Néanmoins, sa justesse fait que ça soit légèrement senti. L’instru, quant à elle, passe de deux accords minimalistes à un enchaînement sensiblement plus prégnant.  Le fond n’en demeure pas moins mélancolique; coeurs accablés , sortez vos mouchoirs!

Wishes est la 8ème piste de l’album. A travers une mélodie harmonieuse et entêtée, Beach House sévit sur nos sentiments. Ce titre aux allures vintage est le plus puissant de l’album. Puissant comment? Ne parlons pas de technique car il n’est jamais question de technique avec Beach House. Parlons plutôt de la pureté que dégage Victoria sur ce morceau. Parlons plutôt de ses murmures enchanteurs et de l’intensité de son Once, in your life… we had it once. Que de qualités à louer.

On reprend nos esprits sur On The Sea , l’idylle qui vous transporte au bord de la mer. Imaginez-vous, pieds dans l’eau, dansant la valse des âmes au rythme des vagues, dansant le tango aux caresses de la brise. Le morceau nous berce sur des notes invariables au piano puis surgissent la synthé et la guitare pour palier à la monotonie, une mélodie au ton progressif qui convaincra les plus réticents d’entre vous.

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Irene, l’épilogue qui clos en beauté une série de chants suaves. On peut enfin distinguer les pétales de cette fleur, Bloom. Un riff discret vous accompagne tout au long de la chanson histoire de ne pas vous ennuyer tandis que Victoria décide de prendre un ton harmonieux. La douceur de sa voix nous retient. Cette épopée prend fin ici. On décide de lâcher prise et laisser le duo nous guider vers la sortie.

Mission accomplie… Sur une scène dreampop qui manque sérieusement de représentants (Real Estate qui débutent et Washed Out qui disparaissent), Beach House reviennent imposer leur style en changeant de technique cette fois-ci. Chaque chanson recèle une surprise, un feu d’artifice. Loin des mélodies monotones du genre, Beach House, sur Bloom,  introduit sur chaque morceau un chant rebelle. A vous de le découvrir.

Beach House – Bloom
Omar Serghini Idrissi (Omar Serghini Idrissi)

Taupin aspirant à une carrière d'ingénieur. Je suis un fervent adorateur d''indie rock et je me ferai un plaisir de vous faire découvrir les groupes qui font le buzz.


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