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Quelques réflexions sur un premier gouvernement pas si mal !

Publié le 17 mai 2012 par Leunamme

C'est une évidence, constituer un gouvernement, c'est compliqué, une alchimie à trouver entre les courants, les alliés à ne pas oublier, les nouvelles générations à promouvoir, les égos, bref, c'est de la dentelle. La constitution du premier gouvernement Ayrault n'échappe pas à ces considérations. De fait, il y a quelques concessions discutables, mais dans l'ensemble, le tout est plutôt intéressant.

- le cas Martine Aubry : C'est sûr que c'est ce qui fait le plus causer. Maintenant, il s'agit du premier choix vraiment politique de François Hollande, et il est cohérent. Difficile de nommer dans un premier gouvernement une personne avec qui on ne s'entend pas comme chef de celui-ci. Surtout, au final Martine Aubry si elle continue à jouer le jeu comme elle l'a fait pendant la campagne peut être un atout en dehors du gouvernement, et faire figure de recours possible à mi-mandat.

- l'erreur de casting : Pour l'instant, étant donné que la plupart des ministres n'ont pas encore fait leurs preuves, je n'en voit qu'une flagrante : Cécile Duflot. Toute sa jeune carrière politique n'a été tournée que vers un seul but : devenir ministre au point de renier toutes ses convictions et de trahir la candidate écologiste à la présidentielle pour un minable accord. Cécile Duflot a réussi à transformer le mouvement écologiste, porteur d'une vraie volonté de transformation de la société, en une secte d'égos surdimensionnés. Encore heureux, on a échappé à Jean-Vincent Placé. Par chance, le ministre de l'écologie n'est pas écologiste. C'est peut-être ce qui pouvait arriver de mieux à cette cause.

- le cas Laurent Fabius : Au départ, j'ai pensé que c'était une erreur de casting lui aussi. Depuis le temps qu'il est là, avec la mauvaise image qui est la sienne, et sachant que lui et François Hollande se détestent, quel intérêt avait-il à le prendre ? Qui plus est à un poste aussi important que le Quai d'Orsay ! Et puis après réflexion, on va se retrouver au moment où il va falloir renégocier le traité européen, avec deux personnes ayant voté non en 2005 à des postes clefs (Bernard Cazeneuve est aux affaires européennes). En soit, c'est un sacré message, plutot bienvenu et inattendu. Ceci dit, Laurent Fabius reste un personnage peu sympathique. Peut-être qu'un autre ministère aurait été mieux : un éléphant à la Défense, cela aurait eu de la gueule, non ? (je sais elle était facile, je n'ai pas pu m'empêcher).

- le nombre de ministres : là, c'est un point noir du gouvernement. 34 ministres, c'est beaucoup. Moins certes que le dernier gouvernement Fillon, mais quand même. Surtout qu'après les législatives, il risque de s'en rajouter quelques-uns.

- la parité hommes / femmes : en soit, c'est une bonne nouvelle, d'autant plus qu'elles sont loin d'avoir des postes de faire-valoir : la justice, la culture ou encore l'aménagement du territoire, ce n'est pas rien. Ceci dit, ce qui va compter, ce n'est pas qu'elles soient des femmes, mais qu'elles soient compétentes. Et cela, seul le futur nous le dira.

- forte présence de la diversité : 3 ministres venus de l'Outre-mer, 4 issus de l'intégration, c'est du jamais vu. On est dans la continuité, du moins sur le papier, du premier gouvernement Fillon. C'est bien, d'autant plus que pour certains, ils sont à des postes importants. A noter aussi, que le ministre de l'Outre-mer est un poste à part entière, qui ne dépend plus de l'Intérieur, c'est un bon signe renvoyé à nos compatriotes outre-marins.

- le social et l'emploi en priorité : Un ministère de l'emploi auquel est rattaché le dialogue social, un ministère de l'industrie (renommé redressement productif) avec de gros moyens : la couleur est annoncée, le social et la lutte contre le chomage seront des grandes priorité. Mais, car il y a un mais, et il est de taille, les ministres de l'économie et du budget, postes clés s'il en est, sont tenus par des tenants de gauche libérale (Moscovici, Cahuzac). Reste à savoir vers où iront les arbitrages du premier ministre et du président de la République.

- un gouvernement plein de nouvelles têtes : 30 ministres sur 34 n'ont jamais exercé de responsabilités auparavant. C'est un grand souffle de renouvellement sur la vie politique. Quant à ceux qui crient au loup sur le manque de compétence, il faut leur rappeler qu'il est évident que Mme Alliot-Marie ou Mme Bachelot, nous ont subjugué par leur compétence ! 


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