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Printemps érable

Publié le 18 mai 2012 par Robindebrousse @robindebrousse

Jeudi dernier, j’ai été parmi les millions de malheureux qui ont été victimes de la paralysie du métro de Montréal qui serait attribuable à un groupe d’étudiants radicaux. J’habite dans une zone où vivent plusieurs étudiants et nul besoin de vous dire que j’ai souvent été irritée par les perturbations causées par ce conflit. J’ai donc décidé de comprendre un peu mieux ce qui se passe. Mon amie Zabou qui a fait un excellent article sur la grève étudiante contre l’augmentation des frais de scolarité. Je lui ai demandé : Est-ce que la grève illimitée, la stratégie de déstabilisation de l’économie québécoise en vaut la peine pour  une hausse des frais de scolarité de 325$ par an ?

Si la stratégie de déstabiliser l’économie québécoise n’avait pas été prise, le gouvernement n’aurait pas consulté les étudiants. Les manifestations ne coûtent pas chers en tant que tel pour les étudiants. Marcher dans la rue ne coûte pas cher et c’est une liberté fondamentale. C’est au gouvernement que cela coûte cher pour assurer l’ordre public en cas de dérapage. Certaines centrales syndicales ont appuyées la lutte des étudiants. Sources : Les syndicats demandent un moratoire, le Syndicat des profs de l’UQAM

Ce ne sont pas tous les étudiants qui sont perdants, car certains sont prêts à perdre leur session pour leurs convictions. Certaines facultés ne sont pas en grève générale illimité dans certaines universités. C’est par facultés ou programmes que les étudiants du CÉGEPS ou de l’université ont voté en faveur ou non pour la grève générale illimitée. Par exemple, les facultés de médecine, de génie ou d’administration sont en général contrela grève. Ceuxqui sont en faveur sont plutôt des concentrations en sciences humaines et dépend des CÉGEPS ou des Universités. La faculté de science politique de l’UQÀM est à 100% pour la grève générale illimitée. Ils considèrent que perdre une session est un mal nécessaire pour avoir de meilleures conditions collectives (le bien collectif versus individuel).

Je comprends le point de Zabou même si honnêtement, je pense que les étudiants québécois payent beaucoup moins que ceux en Ontario, aux Etats-Unis ou même des étudiants étrangers. Mais la question n’est pas de se comparer aux étudiants étrangers qui payent en moyenne 6 000$ par session. La question est de préserver des acquis et de favoriser l’accès aux québécois à l’éducation supérieure au Québec.

Le problème c’est que la facture risque d’être salée pour les contribuables, les étudiants qui devront rattraper leur session de cours et pour le reste de la société qui subit les perturbations engendrées par les manifestations. Pensez-vous que ces solutions arriveraient à régler la situation ?

  1. La responsabilité des étudiants est de prioriser leurs études par ce que c’est un investissement qu’ils font d’abord pour eux. Je n’ai pas envie de ramener l’argument selon lequel étudiants qui manifestent sont les mêmes qui conduisent des voitures neuves, portent des vêtements de marque et ont des téléphones intelligents car beaucoup d’étudiants ne sont pas dans cette situation. Je me demande si certains ne subissent pasla grève. Je pense notamment aux étudiants étrangers – dont les parents ne sont pas forcément riches – et étudiants qui vivent en région qui se déplacent de loin pour venir dans les grandes villes pour avoir accès à une éducation supérieure de qualité. Au-delà des frais de scolarité, ils doivent assumer les frais de subsistance mais le font parce qu’ils reconnaissent que c’est un investissement qui en vautla peine. Il y en a qui doivent quand même payer pour se loger, se nourrir même s’ils n’assistent pas aux cours.
  2. La responsabilité des parents : Au début je trouvais ça bizarre que les jeunes d’ici commencent à travailler très tôt pour pouvoir se payer ce dont ils ont besoin. Je pense que c’est une bonne façon de responsabiliser les enfants. Cependant, je me demande s’il n’aurait pas plus de parents québécois qui pourraient contribuer au financement des études de leurs enfants. Ne serait-ce pas une solution pour les encourager à poursuivre leurs études ou tout au moins alléger le poids des dettes qui pèsent sur la majorité des nouveaux diplômés ? Les étudiants issus de milieux plus modestes pourraient avoir recours aux prêts et bourses (plus de bourses que de prêts).
  3. La responsabilité du gouvernement : Le gouvernement du Québec a la responsabilité d’investir suffisamment dans son système éducatif pour redynamiser son économie à long terme parce que le capital humain est un facteur de croissance et de développement. Par ailleurs les étudiants ont raison de revendiquer une meilleure gouvernance de leurs établissements et ne devraient pas se heurter à des répressions semblables à celles de pays en développement.  En tant qu’autorité suprême c’est aussi le devoir du gouvernement de s’assurer que les fonds destinés aux universités soient utilisés à bon escient et à donner la possibilité aux étudiants de manifester pacifiquement.
  4. La responsabilité du contribuable : pour que les universités québécoises soient plus compétitives, elles ont besoin de plus de financement et que cet argent soit bien géré. En tant que contribuable, nous devons accepter de contribuer plus, pour aider à financer l’amélioration du système éducatif de nos enfants et concitoyens. En outre, c’est aussi notre responsabilité de demander des comptes à qui de droit en cas de mauvaise gouvernance.

Selon vous, quelle serait la solution la plus réaliste pour faire face au problème de l’augmentation des frais de scolarité et de l’amélioration de la qualité des études postsecondaires au Québec?

Compléments de lecture

Dossier frais de scolarité: La hausse des frais expliquée
Dossier frais de scolarité: L’augmentation des frais de scolarité sera bénéfique pour le Québec
Chronologie des coups d’éclat étudiants
Appuis au plus bas
Grève étudiante : la facture sera salée


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