Magazine Cinéma

De rouille et d'os, film de Jacques Audiard

Par Mpbernet

dosIl y avait longtemps que je ne m’étais pas demandé si je n’allais pas subitement quitter la salle. Non pas que le film fut mauvais, surtout pas, mais tellement violent, tellement triste …. Presque insupportable.

Et il ne s’agit pourtant que la violence quotidienne, celle de la misère, celle qui frappe les plus fragiles : la séparation, la solitude, l’accident qui brise une vie, la perte d'un emploi, la précarité affective d’une vie d’enfant.

fauteuil
Alors, attendez vous à recevoir un magistral coup de poing dans l’estomac, à voir éclater virtuellement vos dents et gicler votre sang comme le héros au sourire si doux, Ali, qui vient à Antibes se réfugier chez sa sœur (toujours juste et sensible Corinne Masiero, dans un nouveau rôle à la Louise Wimmer), après une séparation, qui débarque sans un sou, sans travail mais avec son petit garçon de cinq ans, Sam. Le vrai héros craquant de cette histoire.

Sam, c’est tout à fait le gabarit, les mimiques et les réactions de mon petit Hugo, la même coupe de cheveux, les mêmes réactions. C’est pourquoi je n’ai pas supporté qu’il soit malheureux …

sametsonpapa
Elle, la belle Marion Cotillard, est Stéphanie. Elle dompte les orques au Marineland. Une étoile inaccessible mais qui va connaître un horrible accident du travail, perdre ses deux jambes. Elle est forte et surtout, elle rencontre Ali (Matthias Schoenaerts, plus qu'excellent), une boule de muscles au regard doux, brut de décoffrage, mais qui a tant d’amour à donner, sans compter. De l’amour physique, pour prouver à Stéphanie que « tout fonctionne encore », mais pas seulement.

sam
Le film de Jacques Audiard est à la fois dur et poétique, brutal et léger. Une écriture cinématographique heurtée et qui vous « prend aux tripes », aux décors d’une réalité effrayante. Oui, la misère invisible, c’est ça. La précarité des employés, la dureté du temps présent, c’est ça. Mais aussi la solidarité sans calcul, comme la prise de risque sans contrôle.

Un film superbe, qui vous colle à la peau, vous poursuit dans votre sommeil, qui  fait penser à l'extraordinaire roman de Gérard Mordillat « Les vivants et les morts », lu voici cinq ans et que j’avais reçu aussi comme un choc. Alors, si vous avez le cœur bien accroché, et si vous faites provision de mouchoirs, vous pouvez aller voir ce film ….


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Mpbernet 50874 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossier Paperblog

Magazines