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Tantale, premier album de Monogrenade ou comment j'ai eu un mal fou à trouver un titre à ce billet (d'ailleurs...)

Publié le 21 mai 2012 par Notsoblonde @BlogDeLaBlonde

Monogrenade_Tantale_Cover.jpg

Oui. C'est vrai. Ce n'est pas vraiment un titre de billet que j'ai rédigé. C'est plutôt un aveu... J'explique.

J'ai découvert Monogrenade par hasard sur le festival du printemps de Bourges. Programmé en tout début d'après midi, le groupe a su captiver l'auditoire avec sa poésie chantée qui n'est pas sans m'évoquer, de temps en temps, celle de François and The Atlas Mountains. C'est coté arrangement que la vraie différence se fait. Si on est toujours du côté de l'expérimentation, ce sont moins les percussions exotiques et les guitares virevoltantes qui sont appelées en renfort que les nappes post rock envoûtantes. En toute honnêteté je me dois de préciser que l'accent québecois des musiciens n'est pas non plus sans rapport avec mon coup de coeur de l'instant.


Dès la fin du concert je suis donc, tu l'auras compris, fermement décidée à parler du groupe par ici.

Et bon, comment te dire, ça fait un moment que le festival est terminé et -crois le si tu veux- je n'ai pas réussi à me dégager un créneau permettant de l'évoquer sur le blog. Du coup c'est bien, j'ai eu le temps de réfléchir au titre que j'allais donner à mon billet.

Bien entendu, je me faisais une joie de mettre en relation le nom du groupe (Monogrenade, donc) avec l'arme homonyme sur l'air  de "Monogrenade dégoupille son premier album" ou "Monogrenade explose avec son premier album".

Par acquis de conscience (et flairant sans doute que je ne devais probablement pas être la seule à avoir cette idée lumineuse), j'ai quand même googlé "monogrenade dégoupiller" et "monogrenade explose".

Et là : le drame.

Bien sûr que tout le monde a eu la même idée. Tu n'as qu'à en juger par toi même :  5 liens vers des billets exactement titrés "Monogrenade dégoupille son premier album" sont sortis et deux liens vers des articles nommés "Monogrenade explose" sans compter bien sûr celui des Inrocks, habilement nommé "Monogrenade, l'explosion" (subtile variante).

Bon.

Deux informations capitales là-dedans:

1. Quand tu as une fulgurance concernant un éventuel titre de billet dis toi bien que le risque de convergence d'idée est énorme et réfléchis à une seconde option. Ou ne traine pas pour publier le tien histoire -au moins- d'être le premier.

2. Je ne suis vraisemblablement pas la seule à m'enthousiasmer devant le talent du groupe. Tant mieux. C'est tout ce qu'il mérite.

 Comme j'ai la chance d'être en contact avec des gens incroyablement bienveillants, il se trouve qu'on m'a fait parvenir un album de Monogrenade à domicile (je ne m'en lasserai jamais, j'adore recevoir de la bonne musique en cadeau).

Avec aussi une publication expliquant que le nom du groupe fait référence au fruit. Et non pas à la bombe. Ah tiens. Une référence plutôt pacifiste en comparaison de ce à quoi je m'attendais de prime abord. Le groupe marque des points. 

En même temps, rien de surprenant dans cette référence à la nature car c'est bien de sentiment océanique qu'il s'agit, lorsqu'on se décide à écouter Monogrenade. Il suffit de se laisse happer par la houle des mélodies puissantes qui nous entrainent de plages idylliques semblant s'étirer à l'infini vers des des écueils battus par des vagues dévastatrices pour comprendre. De se laisser surprendre par le bestiaire onirique peuplant cette musique organique pour avoir l'intime conviction de ne faire qu'un avec ce monde nouveau, inquiétant et familier à la fois.

Maitrisant parfaitement l'art de la montée en puissance, Monogrenade joue avec nos émotions et surprend agréablement : on a rarement entendu des textes en français aussi bien ciselés mêlés à une expérimentation musicale d'une telle qualité.

Pour résumer, ce premier album est un ravissement qui donne envie d'en entendre plus, vite. Addictif au possible, Tantale est une épopée aux irrésistibles envolées de cordes, qui explore des territoires encore vierges qu'on a plaisir à découvrir au fil de la succession des titres de l'album. Expédition naturaliste peuplée de rencontres inattendues, comme l'illustre si bien le contenu du livret agrémenté de superbes gravures "inventées" où l'oeil semble parfois discerner des méduses, une holothurie, des hydres ou quelque spongiaire extraordinaire sans jamais pourtant avoir la certitude de ce qu'il a reconnu.

Et pour cause, Tantale brouille les pistes et s'il multiplie les références au monde que nous connaissons, à la nature, il propose une vision fabuleuse de celui-ci. Nimbée de poésie, la musique organique de Monogrenade est de celles qui se dégustent sans modération.

Top 3 :

1. La fissure pour son côté Yann Tiersen côté arrangements et pour son couplet hypnotique côté texte "J'ai trouvé au pied du mur, entre deux égratignures, la fissure, dans tes mots, tes écritures,se remplit de cyanure, la fissure..."

2. M'en aller pour son fond électro porteur d'envies d'évasion scandées façon mantra réveillé par une envolée de cordes et des percus aux effets hypnotiques.


3. Immobile pour la légèreté de la mélodie et le texte "Je veux rester avec toi, immobile, faire comme les moines et les va-nu-pieds, avant de repartir, comme une flèche, ds le vide (...) Moi je veux manquer le train"

Monogrenade-Culture.jpg
(Remarques tu toi aussi sur cette photo (très réussie) le formidable parapluie arc-en-ciel que-dès-que-je-l'ai-vu-j'ai-voulu-le-même?)

Merci à Axelle, d'Atmosphériques.


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