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Entretien avec Thibault Danjou, candidat PLD aux législatives

Publié le 24 mai 2012 par Copeau @Contrepoints

Think tanks, activisme, militantisme politique, les voies pour peser sont nombreuses pour les libéraux. Après un entretien avec Damien Theillier (Institut Coppet) ou Gaspard Koenig (Parti Libéral Démocrate), Contrepoints poursuit avec un entretien avec Thibault Danjou, candidat PLD pour représenter les Français de l’étranger en Asie.

Entretien avec Thibault Danjou, candidat PLD aux législatives
Pouvez-vous nous expliquer pourquoi  vous vous présentez aux législatives 2012, dans votre circonscription ?

Parce que notre pays a un besoin urgent d’un renouvellement profond de ses élites politiques avec des élus qui viennent de la société civile et qui sont dans le temps de la mondialisation et non dans le populisme et l’opportunisme de court terme. La politique ne devrait pas être un métier mais une contribution à la société à un moment de sa vie. En ce qui me concerne, après 20 ans en Asie,  et au moment où la France a le plus besoin de renforcer son économie et de l’amarrer à la croissance des pays émergents (les plus importants sont dans ma circonscription, comme l’Inde, la Chine, l’Indonésie…) je suis certain de pouvoir fournir une contribution maximum à mon pays.

Faire campagne dans ces conditions implique-t-il des méthodes différentes ?

Une circonscription de 49 pays, dans laquelle vit pratiquement la moitié de la planète pour seulement 80,000 votants, implique un excellent écosystème digital afin de s’assurer que le message de ma candidature atteigne le plus grand nombre possible d’électeurs. Tweeter, Youtube et Facebook ne fonctionnent pas en Chine donc il faut également utiliser des réseaux chinois comme www.tudou.com pour les vidéos. Les déplacements sont également de mise mais le ratio coût/nombre de personnes rencontrées n’est pas bon. À moins d’abuser des moyens de l’Etat, comme le faisait Thierry Mariani quand il était Ministre, aucun candidat ne peut aller partout sur son budget de campagne.

La nouveauté de cette élection est-elle un avantage ou un défaut ?

11 députés, sur 577, qui pourraient apporter cette expérience d’expatrié, c’est peu, mais c’est positif pour enrichir le débat parlementaire d’une vision plus diverse et plus internationale que celle souvent trop étroite du député hexagonal.

Si vous êtes élu, quelle forme prendra votre action ? Quelles seront les propositions que vous porterez ?

Mes actions porteront sur la “démocratie2.0” par le développement de plateformes internet d’intelligence collective qui permettront à tous les citoyens qui le souhaitent de donner leur opinion sur tous les sujets de ce que j’appelle la “R&D politique”. Il faut sortir de cette démocratie “à l’ancienne” où le citoyen est sollicité seulement une fois tous les 5 ans pour un vote issu d’une campagne électorale souvent d’un niveau affligeant. De cette manière on retrouvera un peu de la confiance, aujourd’hui disparue, entre les politiques et les citoyens.

Sur le plan économique je propose la création d’une “ministère de la productivité, de la mondialisation et de l’entrepreneuriat”. Un peu comme on dit “Liberté, Égalité, Fraternité” je dis “Productivité, Mondialisation, Entrepreneuriat” car sans cela notre liberté, notre idéal d’égalité et nos aspirations fraternelles resteront juste des mots sans réalité sociale !

Également, je vais soutenir la création de “Centres de développement des entreprises” pour “coacher”, principalement les PME, à améliorer leur productivité et adapter leur offre à la demande des marchés en croissance. Avec ces centres on pourra éliminer toutes les structures bureaucratiques existantes à l’efficacité douteuse.

Finalement, je propose une réforme des collectivités locales, en ayant moins de régions mais des régions plus grandes, à l’instar des Länders allemands, car le “territoire” est un vecteur essentiel de compétitivité.

Pour terminer, pourriez-vous nous donner votre avis sur les questions de société suivantes :

1)  Faut-il légaliser toutes les drogues ?

Diplômé de l’Université de Chicago, temple mondial du libéralisme, on y apprend que légaliser un produit interdit est le meilleur moyen de le contrôler. Je n’aime pas les drogues mais je constate que certaines, comme le tabac, sont autorisées et d’autres non, alors que leur nocivité n’est pas toujours supérieure au tabac. En fin de compte, ce qui est important est de comprendre les causes de la demande. L’offre se réduira si on peut agir sur les causes de la demande.

2) Faut-il supprimer le recours obligatoire à la Sécurité Sociale ?

J’habite à Singapour où la sécurité sociale n’existe pas. Ce qui n’empêche pas Singapour d’avoir un système de santé parmi les meilleurs au monde en termes de service et de qualité des soins. La règle libérale du “moral hazard” me va bien et en dehors des pathologies complexes et longues le recours aux assurances privées ou en “self insurance” me semble plus efficace. Également, je souhaite m’attaquer aux sources de la plupart de nos maladies modernes. La diététique est à l’origine de 90% de nos problèmes. L’éducation dans ce domaine doit être renforcée.

3)  Faut-il supprimer le SMIC ?

Il faut laisser le marché déterminer le vrai prix du travail mais il faut s’assurer que le marché fonctionne librement dans toute l’économie. À mon avis l’élément clef est la liberté d’embauche et de débauche pour fluidifier le marché.

4)  Faut-il réduire le nombre de fonctionnaires ?

Il faut conserver le nombre de fonctionnaires nécessaire pour couvrir les prestations de service public indispensables, avec comme principe que le nombre de fonctionnaires soit déterminé par un niveau de productivité équivalent à celui du secteur privé pour une prestation similaire, et un niveau de qualité de service aux normes ISO. Les fonctionnaires seraient également rémunérés pour partie en fonction d’objectifs liés à leur départment et aussi aux résultats du pays.

5)  Faut-il libéraliser le permis de conduire ?

Quelles serait les raisons pour ne pas le libéraliser ? A partir du moment où les opérateurs sont “audités” régulièrement sur la qualité de la prestation par rapport aux dernières normes de sécurité routière.

6)  Quelle réforme du système fiscal ?

Pas de déficit public autorisé et une fiscalité qui ne pénalise pas les “créateurs de valeur” comme c’est le cas aujourd’hui. Je souhaite instaurer l’idée d’un “growth dividend” comme à Singapour. Les surplus budgétaires seraient redistribués chaque année. En France il faut remettre à plat le système fiscal et analyser les freins fiscaux à l’investissement entrepreneurial.

Un dernier mot pour finir. Si vous deviez donner un argument principal pour amener les Français de votre circonscription à voter pour vous ?

Je suis moi-même expatrié depuis 20 ans dans la circonscription et je propose de mettre à la disposition de mon pays un capital d’experience unique dans le monde politique. Également, ma légitimité pour représenter les Français de l’étranger n’est pas à démontrer.

Site de campagne de Thibault Danjou.


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