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18 mars 1950/Création de Symphonie pour un homme seul

Par Angèle Paoli
Éphéméride culturelle à rebours


Pierre_henry
Pierre Henry


  18 mars 1950 : création en concert, à l’École normale de musique, à Paris, de Symphonie pour un homme seul de Pierre Henry et Pierre Schaeffer, première œuvre de musique concrète donnée en concert en France. La composition (d'une durée supérieure à 90 min sur vingt-deux mouvements) privilégie le « piano préparé », mais comporte aussi des voix, des bruits de souffle, de bouche et de pas. Cette œuvre, qui a d’emblée « fait événement », est toujours considérée comme un jalon important de l’histoire de la musique contemporaine.

  Symphonie pour un homme seul sera repris cinq ans plus tard par le chorégraphe Maurice Béjart au Théâtre de l’Étoile : création le 26 juillet 1955 avec Michèle Seigneuret et le Ballet de l’Étoile à Paris.


Michle_seigneuret

Ph. : Agence Bernand
Source


  Ci-après un très beau commentaire que j'emprunte au site Scopia :

  « On est encore héberlué devant la liberté formelle et l'absence de contraintes qui se dégage de [cette musique ambitieuse]. Boucles archaïques, bruitages étranges, fragments de sons, échos de voix, cette musique déroute inévitablement. Il n'y a ni structures rythmiques immédiatement identifiables, ni constructions harmoniques classiques et pensées. Plus que de musique, on parlera ici de bruit organisé, fondu, réverbéré, recréé (dixit Pierre Henry). Un état primitif de son où la forme précède l'essence. Pour bien appréhender [cette musique], il est préférable d'oublier tout ce que vous connaissiez déjà et de vous laisser aller à la dérive au gré de ce long poème bruitiste fascinant. En refusant tous les formats, cette musique se réinvente au fil de sa création et au hasard des sons qui s'entrechoquent ou se mélangent. Historiquement, les manipulations de bandes et d'instruments des deux compositeurs sont les véritables ancêtres des techniques de "sampling" utilisées aujourd'hui. La précarité de leurs moyens apporte à Henry et Schaeffer l'envie de dépasser leurs limites et une poésie du son que bien des producteurs actuels ne possèdent pas. La musique concrète est un univers fascinant, certes difficile, mais qui recèle bien des trésors sonores à qui saura les dénicher. Une dernière citation de Pierre Henry pour terminer : Le son brut, improprement appelé bruit, est à l'échelle de l'homme. Le son inventé, ou musique, est à l'échelle de son intelligence ou de quelque faculté plus hermétique ».



Voir aussi :
- (sur le site de Radio France/France Musique) une fiche biographique sur le compositeur Pierre Henry ;
- (sur Les ateliers de l'admc) un article de Michel Chion sur Symphonie pour un homme seul.



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