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La cabane dans les bois (2012) de Drew Goddard

Publié le 27 mai 2012 par Flow

La cabane dans les bois.

(réalisé par Drew Goddard)

Pot pourri.

 

 

J'ai toujours été fan des œuvres s'évertuant à déconstruire le genre dans lequel elles officient. Autant dire qu'avec ce film j'ai été servi. Joss Whedon et Drew Goddard s'en sont donnés à cœur joie en écrivant ce trip original et surprenant.

 

Affiche_La-Cabane-dans-les-Bois.jpg

 

Cinq amis partent passer le week-end dans une cabane perdue au fond des bois. Ils n’ont aucune idée du cauchemar qui les y attend, ni de ce que cache vraiment la cabane dans les bois…

 

Je vais essayer de rester évasif pour ne rien gâcher du plaisir de la découverte mais sachez que La cabane dans les bois(quel titre pourri) n'est rien de ce que à quoi vous vous attendez. D'un postulat de départ assez ridicule et passe partout -à savoir cinq jeunes clichés ambulants (de la vierge au sportif décérébré, en passant par le camé et la blonde dévergondée) s'isolent en forêt et se font massacrer un par un- les deux scénaristes se livrent à un travail de déconstruction assez fascinant.

Le divertissement dans la forêt est à la hauteur à mesure que l'autre partie du film (je reste volontairement obscur) s'évertue à offrir des réponses fort surprenantes. L'un n'entravant jamais l'autre avant l'étonnante confrontation des deux dimensions du film dans un final explosif dont tout fan de cinéma gore à toujours rêvé.

Revenons sur le travail de déconstruction du genre. Ils présentent tous les clichés, les codes du cinéma horrifique pour mieux les démonter. Les archétypes de personnages sont tous là mais ils ont quelque chose en plus. L'intello pourrait aussi bien être le sportif (et inversement car ce dernier sait lire!?), la blonde délurée est en réalité brune, etc... Les lieux communs du genre (la forêt, le fou étrange qui avertit les jeunes, la scène de sexe) sont présents mais apparaissent à chaque fois sous une nouvelle forme. Le summum étant atteint avec le fameux «séparons nous pour couvrir plus de terrain».

Tout amateur du genre évoquerait alors le néo-slasher (Screamen tête) et à raison. Ce type de film s'interroge avec vigueur et désenchantement sur la déliquescence d'un genre forcé à se caricaturer lui-même pour continuer à intéresser une jeunesse toujours plus avide de sensations fortes et de gore dégueulasse (le torture porn). C'est avec cynisme qu'ils s'interrogent sur l'état d'une société qui repousse toujours plus la limite de la souffrance et les concepts de télé-réalité.

La cabane dans les boiss'inscrit dans cette mouvance avec force et fracas. Les «coulisses» du film pouvant s'apparenter à une réunion de scénaristes cherchant à offrir au public ce qu'il recherche. Mais pour autant, les demandes de la jeunesse ne sont pas traités avec le cynisme de Wes Craven. Il transpire du film la volonté de lui offrir ce qu'il est venu chercher. En cela, le film s'éloigne de la mouvance néo-slasher pour offrir quelque chose de différent.

 

 

Bref, tout cela est nébuleux mais c'est volontaire. J'espère vous avoir donné envie car si vous êtes amateur de films d'horreur vous ne pouvez passer à côté de cette cabane de très bonne facture. Surprenant.

 

 

 

Note:

Pastèque de premier choix


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