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Un toit, lieu de vie et d'échange

Publié le 28 mai 2012 par Rcoutouly

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Patricia a changé d'existence. Sa qualité de vie s'est améliorée. Voici pourquoi. Patricia a acheté un  appartement en mauvais état dans un vieil immeuble du quartier Saint-Pierre à Marseille. Avec son compagnon, elle l'a retapé et s'est construit un nid à son image. Mais un appartement reste un espace clos. Il fallait à l'énergie de Patricia de nouveaux horizons, de nouveaux enjeux.

Elle les a trouvé en montant sur son toit. En effet, son immeuble a la particuliarité de possèder un toit plat de 200 m2. Sur celui-ci, accessible par un escalier, on a installé -il y a longtemps- un étendoir à linge, le reste de l'espace reste inoccupé.

Patricia est devenue présidente du conseil syndical de l'immeuble de 4 étages et seize appartements. Elle va consacrer ses qualités relationnelles à fédérer les énergies des habitants autour de l'occupation du toit.

Sur 100 mètres carrés, la moitié de la surface du toit, on va installer des capteurs photovoltaïques. Ceux-ci vont fournir le quart de la consommation électrique de l'immeuble l'hiver, la moitié l'été, hors chauffage. Cette installation va avoir un autre avantage : obtenue grâce à un prêt bancaire de longue durée, elle dégage des bénéfices qui vont permettre de baisser les charges des copropriétaires de l'immeuble. Dès lors, les habitants regardent leur toit d'un autre oeil et vont pouvoir accepter d'autres projets.

L'objectif suivant de Patricia concerne la convivialité. Elle fait réaménager l'espace étendoir de 50 m2 pour en faire un espace terrasse : tables et chaises, barbecue solide, et, à terme, un grand parasol amovible. Si on habite l'immeuble, on peut réserver le lieu le week-end, pour des soirées ou des repas le midi. La terrasse retrouve sa fonction d'étendoir à linge la semaine. 

Tous les premiers vendredi du mois, on fait une soirée collective où chaque habitant de l'immeuble peut venir. Ces temps de partage sont importants car ils vont améliorer les liens de voisinage et créer des solidarités entre copropriétaires.

Il reste 50 m2 à occuper. C'est Diallo, immigré d'origine malienne, à la retraite, voisin de palier de Patricia qui leur a trouvé une fonction. Diallo a une passion inassouvie : le jardinage. Avec l'accord du conseil syndical, il installe sur cet espace, un jardin potager: tomates, salades, radis, concombre... Diallo déploie son talent et fournit ses voisins en légumes frais. Il a disposé,  sous les capteurs solaires, un lombricomposteur qui recycle tous les déchets organiques des habitants.

Patricia a d'autres projets: sur le toit de l'escalier qui permet de monter sur la terrasse, elle veut placer un réservoir d'eau pluvial qui récupére toutes les eaux de la terrasse. Cet eau pourra servir à arroser les légumes de Diallo et à alimenter -à terme-  les chasses d'eau des WC de l'immeuble.

Enfin, Patricia espère qu'un autre projet pourra aboutir: la mise en place de micro-éoliennes sur l'extrémité nord du toit. Trois petites éoliennes à axe vertical pourraient être installées, fournissant silencieusement l'équivalent de la consommation électrique de deux ménages de l'immeuble.

Patricia, Diallo et leurs voisins habitent un immeuble de Marseille, en apparence banal. Mais -grâce à leur toit plat- leur qualité de vie s'est amélioré. Sur le long terme, en fournissant eau, légumes et électricité, le toit limite les charges et les frais des habitants de l'immeuble. En échangeant déchets, légumes et convivialité partagée, ils ont gagné en qualité de vie. 


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